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Jamaïque | L’ouragan Melissa fait craindre le pire

(Kingston) Danger de mort, inondations subites, pluies intenses, destruction complète de bâtiments… voilà le genre de bilan auquel s’attendent les météorologues, lorsque l’ouragan Melissa frappera la Jamaïque dans la journée de ce mardi. La tempête de catégorie 5, considérée comme la plus violente de l’année sur la planète, devrait aussi poursuivre son chemin dans les Caraïbes au cours des prochains jours.

Mis à jour à 0 h 00

Ce qu’il faut savoir

  • L’ouragan Melissa frappera la Jamaïque ce mardi. Des dégâts importants sont attendus et des morts pourraient survenir.
  • D’autres pays des Caraïbes risquent aussi de se trouver sur le passage prévu de l’ouragan.
  • Des Québécois en Jamaïque et à Cuba se préparent à essuyer les contrecoups de la tempête.

Le Centre national des ouragans des États-Unis (NHC) annonce une tempête qui sera « potentiellement catastrophique » pour le pays de 2,8 millions d’habitants, dans une vidéo publique diffusée lundi en début de soirée.

Occupant la plus haute catégorie dans l’échelle de Saffir-Simpson, en raison de vents qui ont atteint les 280 km/h lundi dans la mer des Caraïbes – un record pour 2025 –, l’ouragan entraînera « de multiples dangers menaçant la vie en Jamaïque », affirme le directeur du NHC, Michael Brennan.

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En matinée, des rafales monstres sont attendues sur la côte sud de la Jamaïque, des vents qui traverseront le pays insulaire en se dirigeant vers le nord. Les météorologues prévoient des inondations de 3 à 4 m, en plus de pluies de 40 à 75 cm en une journée seulement. Dans certains endroits isolés, jusqu’à 1 m de pluie pourrait tomber, créant notamment des « glissements de terrain généralisés ».

On pourrait avoir la destruction complète de maisons, de bâtiments et d’abris. Tout le monde en Jamaïque doit être dans un endroit sûr pour résister à la tempête.

Michael Brennan, directeur du NHC

Des Québécois dans la tempête

En raison de Melissa, l’aéroport de Montego Bay, en Jamaïque, a suspendu toutes ses activités jusqu’à mercredi, inclusivement. Lundi, c’est toutefois le calme qui retenait l’attention des Québécois à qui La Presse a parlé, dont Annie Kouny.

« Si ce n’était pas de mes proches dans les autres pays qui s’inquiètent pour nous, ce serait une journée normale », dit-elle, jointe à Montego Bay.

Je m’inquiète beaucoup pour ceux qui résident dans les maisons en bois ou près de la mer.

Annie Kouny

« Aujourd’hui, on a eu une journée comme d’habitude. On n’a pas eu de pluie, on n’a pas eu de vent. Si je n’écoutais pas la météo, je ne pourrais pas savoir qu’il y a un ouragan qui s’en vient », a renchéri Marie Imbault, une guide francophone elle aussi à Montego Bay.

  • PHOTO MATIAS DELACROIX, ASSOCIATED PRESS

    Les autorités jamaïcaines ont invité les résidants à trouver refuge. Ci-dessus, un abri improvisé dans une école d’Old Harbour.

  • PHOTO OCTAVIO JONES, REUTERS

    À Port Royal, un homme jette son regard vers l’océan à l’approche de Melissa.

  • PHOTO OCTAVIO JONES, REUTERS

    De forts vents soufflaient déjà sur la Jamaïque, lundi soir. Ci-dessus, un arbre déraciné.

  • PHOTO MATIAS DELACROIX, ASSOCIATED PRESS

    Un homme longe le littoral à Old Harbour, en Jamaïque.

  • PHOTO NORLYS PEREZ, REUTERS

    La Jamaïque n’est pas le seul pays des Caraïbes à se préparer à l’arrivée de Melissa : Cuba fait de même. Sur la photo, à La Havane, un homme sécurise le toit en tôle de sa maison.

  • PHOTO NORLYS PEREZ, REUTERS

    Vue aérienne de La Havane lundi, avant l’arrivée de l’ouragan Melissa

  • PHOTO NORLYS PEREZ, REUTERS

    Par mesure de précaution, de nombreux Cubains se sont rendus dans des refuges, comme ci-dessus à Santiago de Cuba

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À Oracabessa, dans le nord de la Jamaïque, Chandi Brazeau venait de terminer de barricader toutes les fenêtres de sa propriété, avec sa mère, au moment de parler avec La Presse. Depuis quelque temps, il met en place un centre écotouristique agricole et botanique. « La maison en construction dans les extensions, je ne pense pas qu’elle va survivre », dit-il en pointant dans une vidéo un bâtiment qui se trouve sur le tracé présumé de l’ouragan.

« Je ne pense pas qu’une seule infrastructure puisse résister à un ouragan de catégorie 5, donc il pourrait y avoir d’importantes destructions », a déclaré le premier ministre jamaïcain, Andrew Holness. Lundi, 3 personnes sont mortes et 13 se sont blessées lors de préparatifs contre la tempête, a indiqué son ministre de la Santé.

La tempête devrait frapper de plein fouet la paroisse de Saint-Elizabeth, qui se trouve à quelque 120 km de Kingston. La capitale sera elle aussi affectée par des « intempéries significatives ». Les autorités locales s’attendent à d’importantes coupures d’électricité, à des communications brouillées et à des routes infranchissables.

Melissa guette aussi Cuba

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’ouragan devrait atteindre Cuba. Les provinces de Granma, Santiago de Cuba, Guantánamo et Holguín se trouvent sur sa trajectoire prévue.

Lundi, trois vols de rapatriement d’Air Transat ont été effectués pour « ramener les clients au Canada ». Ceux-ci sont partis de Holguín à destination de Montréal ou de Toronto.

« Ils barricadent l’hôtel et se préparent à l’ouragan en sécurisant les items et mobiliers depuis déjà deux jours. Pour avoir visité les villages avoisinants, ça va faire mal », a indiqué Catherine Dumas, jointe par La Presse à l’aéroport d’Holguín.

PHOTO FOURNIE PAR CATHERINE DUMAS

L’aéroport d’Holguín, lundi en fin d’après-midi

« Les employés travaillent fort. Leurs maisons et leur sécurité sont compromises. Le sentiment pour ma part : contente de retourner à la maison, jumelé à un malaise de les abandonner », dit-elle au sujet de l’hôtel où elle séjournait.

Après Cuba, Melissa doit frapper ensuite les Bahamas et les îles Turks et Caicos. De fortes pluies sont également prévues dans le sud d’Haïti. Selon l’intensité et le tracé de la tempête, les Bermudes pourraient être touchées jeudi.

Melissa est le troisième ouragan de catégorie 5 dans l’Atlantique cette année. Erin (mi-août) n’a causé que des dommages estimés à moins de 1 million de dollars et Humberto (fin septembre) n’a touché aucun territoire habité.

INFOGRAPHIE AGENCE FRANCE-PRESSE

Un graphique expliquant la formation d’un ouragan et les liens avec les changements climatiques.

Même si la présente saison des ouragans est la première à comprendre trois tempêtes du plus haut niveau depuis 2005 – l’Atlantique en avait alors connu quatre –, les dommages engendrés demeurent pour l’instant moindres qu’en 2024, une année au-dessus de la moyenne avec 183 milliards en pertes.

Sur son site, le gouvernement du Canada conseille d’éviter tout voyage vers la Jamaïque et émet un avertissement régional pour Cuba.

Avec l’Agence France-Presse et le New York Times

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