(Québec) La députée Isabelle Poulet songe à quitter la Coalition avenir Québec (CAQ) et a approché le Parti libéral du Québec (PLQ) qui lui ferme toutefois la porte. Elle prévoyait même annoncer son départ mardi matin, mais l’offre d’un entretien avec le premier ministre François Legault a changé ses plans.
Publié à 9 h 06
Mis à jour à 11 h 52
L’élue dans Laporte, sur la Rive-Sud de Montréal, avait convoqué la presse pour faire « une déclaration concernant son avenir politique », à 9 h 30, au parlement.
Or des jeux de coulisses ont mené à l’annulation de sa conférence de presse, vers 9 h. La députée a accepté un entretien avec François Legault au cours de la journée de mardi. Sa sortie médiatique pourrait survenir plus tard ou ne pas avoir lieu du tout, selon l’issue des échanges. Des caquistes tentent de la retenir.
Cette ex-conseillère municipale à Sainte-Julie a été élue pour la première fois en 2022 dans une circonscription qui était traditionnellement libérale.
Elle a d’ailleurs approché le PLQ à quelques reprises, et une première fois en août, ce qu’a confirmé Pablo Rodriguez.
« Mais comme chef du Parti libéral du Québec, je veux être très clair : on a d’autres plans pour le comté de Laporte », a-t-il indiqué. Il n’a pas eu lui-même d’échanges avec la députée.
Il faut maintenant se demander si M. Legault lui pardonnera ce flirt avec le PLQ ou s’il décidera de lui montrer la porte lui-même.
Cette histoire survient quelques jours après le départ de Lionel Carmant, qui a quitté la CAQ à cause de la loi spéciale contre les médecins. Le neuropédiatre siège désormais comme député indépendant.
Pour Mme Poulet, la loi 2 serait la goutte qui a fait déborder le vase, surtout parce que les députés n’ont pas été mis dans le coup selon elle. Elle avait pourtant défendu la loi lors de son adoption sous le bâillon, soutenant qu’elle permettra « d’améliorer les soins offerts à la population ». « On est motivé à poursuivre notre travail pour garantir un système de santé digne de nos citoyens et de nos citoyennes. Madame la présidente, nous ne lâcherons pas ! » avait-elle lancé en Chambre.
D’autres fissures apparaissent au sein du caucus caquiste en raison du texte législatif du ministre de la Santé Christian Dubé. Questionnée pour savoir si elle est mécontente de la loi 2, la députée d’Abitibi-Ouest, Suzanne Blais, a répondu qu’« il y a de l’amélioration à faire ».
De toute évidence, Isabelle Poulet n’est pas la seule à réfléchir à son avenir politique. Le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a été interpellé par les journalistes afin de savoir s’il va démissionner. « Je ne suis pas rendu là encore », a-t-il répondu.
Au cours des deux dernières années, huit députés ont quitté la CAQ.
Avec Fanny Lévesque, La Presse
