Élections municipales 2025: les tensions au conseil s’invitent dans la campagne à Trois-Rivières

Ce dimanche 2 novembre, les citoyens de centaines de municipalités du Québec sont appelés aux urnes pour élire les membres de leurs conseils municipaux. Pour l’occasion, Le Journal vous présente une série de reportages sur une trentaine de luttes à surveiller.
Le climat tumultueux au conseil municipal de Trois-Rivières s’est retrouvé au cœur de la campagne électorale, n’empêchant toutefois pas une demi-douzaine de candidats de se présenter à la mairie.
Dans cette ville de la Mauricie, «le débat municipal acrimonieux» est au cœur des préoccupations des citoyens, explique Danielle Pilette, professeure associée de gestion municipale à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
C’est que ça joue dur à Trois-Rivières, si bien que trois candidats aux postes de conseillers municipaux des présentes élections ont été blâmés devant la Commission municipale du Québec pour propos irrespectueux, propos menaçant et conflits d’intérêts.
Les tensions ont même poussé le maire sortant Jean Lamarche à s’absenter six mois en 2023. Celui-ci a renoncé à se présenter.
Candidat à sa succession, l’indépendant Jean-François Aubin décrit aussi le climat au conseil, auquel il a siégé de 2013 à 2017, comme «très malsain» en raison de la formation d’une «clique».
Jean-François Aubin.
Capture d’écran du profil Facebook de Jean-François Aubin
L’ambiance marquée par «les chicanes» serait le «symptôme» de «mauvaises pratiques de gouvernance», selon Pascale Albernhe-Lahaie, elle aussi candidate au poste de mairesse. Ancienne conseillère municipale, elle se présente à la tête de Trois-Rivières Ville Forte.
Pascale Albernhe-Lahaie.
Photo tirée du profil Facebook de Pascale Albernhe-Lahaie
«Ça représente bien l’état de la politique municipale au Québec», selon Mme Pilette, qui souligne que les élus ne s’unissent habituellement pas en partis, contribuant au «manque de discipline».
Quelles solutions?
Au coude à coude en tête du dernier sondage Segma–Radio-Canada–Le Nouvelliste se trouvent Aubin et Albernhe-Lahaie, qui récoltent respectivement 23% et 22% des intentions de vote.
Malgré les dissensions, un total de six personnes ont postulé pour la fonction de maire, dont Jonathan Bradley, conseiller municipal et candidat indépendant. Il compte 11% des intentions de vote et est appuyé par le maire sortant.
Jonathan Bradley.
Tirée du profil Facebook de Jonathan Bradley
Selon lui, les «débordements» ont été «décrits comme plus gros qu’ils étaient».
Il misera sur sa «posture rassembleuse» et s’assurera que tous les conseillers s’entendent sur les définitions des objectifs qu’ils fixeront collectivement.
Mme Albernhe-Lahaie croit que d’avoir formé un nouveau parti politique contribuera à régler le problème. Elle souhaite imposer un «changement de culture» par davantage de transparence et des formations continues en gouvernance.
Pour sa part, M. Aubin veut «impliquer chaque conseiller» dans la mise au point d’une «feuille de route» et instaurer une rotation des élus qui occuperont les postes importants.
Les autres candidats n’ont pas répondu à nos demandes.



