Grève à la STM | Les amateurs de sport à l’épreuve

« C’était horrible. » L’absence de transports en commun a donné des maux de tête aux partisans des équipes sportives montréalaises, samedi. En revanche, même si un fort engorgement pouvait être appréhendé au Centre Bell, les choses s’y sont déroulées en douceur.
Mis à jour hier à 17 h 09
Les évènements sportifs ont été nombreux dans la région métropolitaine de Montréal samedi, alors que cinq équipes des rangs professionnels et universitaires disputaient un match.
Le Canadien, les Alouettes, les Roses, les Carabins et le Rocket étaient tous en action, soit à Montréal, soit à Laval. Au total, 65 000 sièges étaient à remplir, tandis qu’aucun autobus ni métro ne circulait au cours de la journée.
Au stade Percival-Molson, la foule était clairsemée, malgré les 19 785 billets vendus. Les retardataires entraient encore par dizaines 30 minutes après le début du match, qui opposait les Alouettes de Montréal aux Blue Bombers de Winnipeg dans la LCF.
C’est une situation inusitée, selon Simo Jabir, un employé rencontré sur place. « Le match a déjà commencé et de gros groupes continuent d’arriver. Ça, on ne le voyait pas avant. » Il a également remarqué qu’il y avait moins de personnes à mobilité réduite et a dirigé de nombreuses personnes vers le stationnement à vélos.
Florian Berthelin est justement venu au match à vélo avec son ami. Ce cycliste régulier a constaté que les rues étaient plus périlleuses que d’habitude, vu le nombre accru de véhicules en circulation. « On a failli se prendre deux voitures », a-t-il rogné.
La Presse a même été témoin d’un accrochage entre un taxi et un vélo, lors de son trajet vers le stade des Alouettes.
Sarah Gomis, une partisane des Alouettes, a déploré avoir dû voyager avec Lyft pour le match. Elle aurait pu faire le voyage en autobus en moins de 20 minutes. « C’était horrible. Je pensais être en retard, mais je ne m’attendais pas à être autant en retard », a-t-elle dit, en attendant une amie coincée dans les embouteillages une demi-heure après le début de la rencontre.
Même son de cloche pour Nathalie Leclerc. La partisane qui habite à l’extérieur de Montréal a voulu s’éviter de chercher une place de stationnement près du centre-ville, en garant sa voiture à la station Viau et en effectuant le reste du trajet en taxi. Malgré tout, la circulation lourde l’a retardée d’une demi-heure : « Ça a été atroce. »
Pas d’anomalie au Centre Bell
Guillaume Charon et Alexandre Di Pisa, de Brossard, sont venus en REM pour assister à la rencontre. Ils se considèrent comme chanceux d’avoir ce moyen de transport à leur disposition, eux qui n’auraient « jamais pris la voiture » pour venir au centre-ville de Montréal. « J’ai reçu des communications avec des informations sur le transport par courriel », s’est réjoui Alexandre.
Certains partisans ont dû modifier leurs plans. Alexandre Paul-Ouellet, Michaël Pinchaud, Sébastien Mandville, de la Rive-Nord, viennent habituellement en métro. Ils ont exceptionnellement pris la voiture pour assister au duel des Alouettes en après-midi, puis à celui du CH le soir. De façon générale, ils se sont dits « moins affectés par la grève que quelqu’un de Montréal ».
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Au Centre Bell, la situation était relativement normale.
« Ça va bien. On a été proactif et ça a fonctionné », a indiqué un responsable logistique à La Presse. Un débarcadère à taxi et Uber a été établi, puis des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) travaillaient dans les environs pour assurer une circulation plus fluide.
Sur le site web du Centre Bell, on précise que sept rencontres dans le prochain mois seront affectées par un transport limité en métro et en bus. Les options de transport et les stationnements disponibles sont mentionnés.
À l’intérieur, aucune différence. L’aréna était pratiquement rempli. Les sièges du haut étaient tous occupés. Quelques bancs vides se voyaient vers le bas, mais pas davantage qu’à l’habitude.
Assistance réduite
Plus tôt dans la journée, d’autres joutes sportives se sont déroulées avec moins de partisans dans les gradins qu’à la normale.
Dans Côte-des-Neiges, le CEPSUM s’est adapté en mettant le stationnement Louis-Colin à la disposition des partisans venus encourager les Carabins de l’Université de Montréal, dans leur match face aux Stingers de l’Université Concordia.
Ce sont 3605 personnes qui ont assisté au duel, la demi-finale des séries éliminatoires. Les trois dernières parties à domicile des Carabins s’étaient pourtant déroulées dans un stade bondé, soit devant 5100 spectateurs.
À Laval, au stade Boréale, où jouaient les Roses, 2377 partisans étaient présents, contre une moyenne d’environ 3700 cette saison. L’assistance réduite pourrait aussi être due au froid, et aux nombreux autres matchs prévus au même moment.
D’autres amateurs de sport, eux, ont plutôt profité de la grève des transports en commun. C’est le cas d’Aimée Michaud-Morin, qui s’est fait offrir un billet par son ami. La personne devant l’accompagner a annulé sa présence à cause de la grève. « J’aurais sûrement acheté un billet, mais à cause de la grève, j’ai accès à d’autres places que je n’aurais pas achetées ! »




