Élections municipales 2025: trois candidats d’expérience se font la lutte pour la mairie de Shawinigan

Une conseillère municipale sortante, un ex-député et un ex-maire luttent pour prendre les rênes de Shawinigan. Cette ville parmi les plus pauvres et les plus endettées au Québec fait face à des problèmes d’eau potable, de vitalité économique et maintenant d’itinérance.
Locaux vacants, façades placardées, itinérance… L’avenue de Grand-Mère ne paie pas de mine. La principale rue commerciale de ce secteur de Shawinigan ne ressemble en rien à un cœur villageois en plein essor.
L’avenue de Grand-Mère, dans le secteur du même nom, à Shawinigan.
Photo Dominique Cambron-Goulet
«Les gens qui viennent ici disent: “Eh que ça va vraiment pas bien.” Moi, je veux enlever cette perception-là que Shawinigan est pauvre», dit Yves Lévesque, qui a été maire de Trois-Rivières pendant 16 ans.
Après trois revers aux élections fédérales avec les conservateurs, M. Lévesque dit «offrir ses services» à Shawinigan.
Il souhaite, avec des incitatifs financiers aux propriétaires et des modifications de zonage, transformer les locaux vacants en logements.
Yves Lévesque devant des commerces placardés de l’avenue de Grand-Mère à Shawinigan.
Photo Dominique Cambron-Goulet
«Les routes font dur»
Son adversaire Luc Trudel, député péquiste dans Saint-Maurice de 2012 à 2014, rapporte que les citoyens se sentent dans une ville «en décrépitude».
Au moment de commencer l’entrevue avec lui, la table du parc où nous nous asseyons bascule parce qu’elle est mal fixée au sol.
«C’est tellement symptomatique, ironise le candidat. Les infrastructures de base, comme les routes, font dur, on ne se le cachera pas, alors qu’on a des comptes de taxes extrêmement élevés pour une ville.»
Photo Dominique Cambron-Goulet
Luc Trudel promet de «faire le ménage» dans les dépenses en limitant les projets «d’embellissement qui n’apportent pas de réelles retombées économiques».
Il souhaite inciter le tourisme d’affaires à Shawinigan et promet la construction d’un centre des congrès sur les ruines de la papetière Belgo.
Luc Trudel souhaite qu’un centre de congrès voit le jour sur les ruines de la papetière Belgo (en arrière-plan).
Photo Dominique Cambron-Goulet
Ramener de l’eau
Depuis quelques années, la Ville peine à fournir de l’eau potable de qualité à ses citoyens, un dossier «qui traîne», selon Luc Trudel.
En 2021, les Shawiniganais avaient dû faire bouillir leur eau pendant sept mois. Depuis, le ministère de l’Environnement a publié d’autres avis concernant l’usine de filtration, pourtant toute neuve, de Lac-à-la-Pêche.
«L’eau potable, il faut que le dossier aboutisse», convient Jacinthe Campagna, conseillère pendant huit ans dans l’équipe du maire sortant Michel Angers. Ce dernier quittera après un règne de près de 16 ans.
«Je pense que ça prend quelqu’un qui a une bonne connaissance du dossier pour le faire atterrir», affirme-t-elle, nommant l’année 2029 comme échéance pour régler les problèmes de l’usine de filtration.
La conseillère sortante Jacinthe Campagna souhaite cette fois obtenir le poste de mairesse.
Photo Dominique Cambron-Goulet
Moins pessimiste que ses adversaires par rapport à la qualité des infrastructures, Mme Campagna promet un gel des taxes et rappelle que le budget de réfection des rues est passé de «2 à 5 millions» pour les trois prochaines années.
Elle se sent toutefois interpellée par l’itinérance, de plus en plus visible dans sa ville.
Jacinthe Campagna souhaite que la Ville de Shawinigan devienne partenaire d’organismes sans but lucratif de logements abordables pour accélérer l’obtention de permis de construction et la livraison des projets.
«On est capable […], par exemple, de leur fournir des terrains, des immeubles, illustre-t-elle. Pour régler l’itinérance, il faut loger le monde. Point.»




