Grève à la STM | Les chauffeurs confirment leur débrayage les 15 et 16 novembre

Le syndicat des chauffeurs de la Société de transport de Montréal (STM) annonce qu’il entend bel et bien débrayer les 15 et 16 novembre, malgré l’appel à s’entendre d’ici là lancé aux parties par la mairesse désignée, Soraya Martinez Ferrada. Le service pourrait donc être complètement paralysé sur l’île, cette fois durant toute une fin de semaine.
Mis à jour hier à 11 h 57
Ce qu’il faut savoir
Le syndicat des chauffeurs de la STM a confirmé une nouvelle série de grèves, la deuxième après le débrayage du 1er novembre dernier.
Les transports en commun pourraient donc être mis à l’arrêt une nouvelle fois à Montréal, mais cette fois durant toute une fin de semaine.
La nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, avait pourtant demandé aux parties de s’entendre d’ici le 15 novembre pour éviter une nouvelle paralysie du service.
La STM a annoncé jeudi matin qu’aucune entente n’avait été conclue entre elle et le syndicat sur la question des services essentiels à maintenir durant ces deux journées.
À défaut d’entente d’entre les deux parties, le syndicat des chauffeurs devait donner un préavis, comme le prévoient les règles du Tribunal administratif du travail (TAT), s’il voulait débrayer dès le 15 novembre, ce qu’il avait évoqué en octobre. L’échéance ultime pour donner ce préavis était le mercredi 5 novembre.
Ce sera donc une fois de plus au TAT de trancher la question de savoir si certains services doivent être maintenus les 15 et 16 novembre, comme il l’avait fait pour le 1er novembre.
Le syndicat des chauffeurs de la STM, une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, avait alors fait la grève, une première en 38 ans, ce qui avait complètement paralysé les transports en commun sur l’île de Montréal.
Répondez à notre appel à tous sur la grève à la STM
Blitz de négociations
D’ici au 15 novembre, des séances de médiation continueront de se tenir entre les chauffeurs et la STM, qui dit faire « tout pour éviter cette grève grâce à un blitz de négociations où les parties se rencontrent tous les jours, [y compris] la fin de semaine ». L’espoir est mince étant donné que 64 rencontres de ce genre ont déjà eu lieu entre les parties sans qu’aucune entente soit conclue.
Entre-temps, la STM lance à l’intention de « toutes les organisations » qui seront potentiellement affectées par cette grève un appel à intervenir auprès du TAT pour faire valoir « qu’un certain niveau de service doit être assuré » et faire état des impacts vécus lors de la grève du 1er novembre dernier.
Mercredi, la mairesse désignée de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, avait demandé aux deux parties de reprendre au plus vite les négociations en vue d’en arriver à une entente d’ici au 15 novembre afin d’éviter ces deux journées de grève.
Lisez l’article « Martinez Ferrada veut une entente d’ici 10 jours »
Jeudi, son cabinet a rappelé que « les Montréalais trouvent ça extrêmement difficile sur leur quotidien, que ce soit leur vie professionnelle ou sociale, ratant des heures de travail ou encore des rendez-vous médicaux ». « Il faut absolument que les deux parties règlent ça le plus rapidement possible à la table des négociations », a-t-on indiqué.
Si les deux journées de grève des chauffeurs se concrétisent, elles s’ajouteront au débrayage des employés de soutien de la STM. En vertu de celui-ci, les transports en commun sont déjà suspendus à Montréal depuis le 31 octobre en dehors des heures de pointe, et ce, jusqu’au 28 novembre.
« Épouvantable », selon le ministre Boulet
À l’Assemblée nationale, le ministre du Travail, Jean Boulet, a réitéré jeudi son ouverture à devancer l’entrée en vigueur de la Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out (projet de loi 89), qui est prévue pour le 30 novembre. Cette loi doit permettre d’éviter que les services à la population « soient affectés de manière disproportionnée » lors de conflits de travail.
Pour ce faire, le ministre doit toutefois obtenir le consentement de tous les partis de l’opposition, et Québec solidaire et le Parti québécois ont déjà fermé la porte à cette option.
« Je trouve ça épouvantable. La grève, on le voit tous, ça génère un chaos humain, social, économique à Montréal. Il faut trouver le moyen de régler ça le plus rapidement possible », a réagi Jean Boulet.
Avec la collaboration de Fanny Lévesque, La Presse



