Le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël perturbé, quatre personnes en garde à vue
Le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël a été perturbé par des individus à la Philharmonie de Paris. Des spectateurs ont “tenté de diverses manières d’interrompre le concert” à “trois reprises” indique dans un communiqué l’institution qui a porté plainte.
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Publié le 07/11/2025 07:38
Mis à jour le 07/11/2025 09:16
Temps de lecture : 3min
Des individus ont perturbé le concert du 7 novembre 2025 de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie à Paris. (CPTURE D’ECRAN TWITTER)
Des individus ont perturbé le concert jeudi 6 novembre de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie, à Paris. “À trois reprises, des spectateurs, en possession d’un billet, ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert dont deux fois avec l’usage de fumigènes. Des spectateurs se sont interposés et des affrontements ont eu lieu. Les fauteurs de troubles ont été évacués”, indique la Philharmonie dans un communiqué consulté par l’Agence Radio France vendredi. L’institution a porté plainte.
Quatre personnes ont été placées en garde à vue a indiqué le parquet de Paris à l’AFP. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a “condamné fermement (ces) agissements”, via un message sur X. “Rien ne peut les justifier”, a-t-il ajouté, précisant que des policiers “ont permis l’interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l’intérieur de la salle et de contenir les manifestants à l’extérieur”.
Je condamne fermement les agissements commis hier soir lors d’un concert à la Philharmonie de Paris. Rien ne peut les justifier.
Je remercie les effectifs de la @prefpolice qui ont permis l’interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l’intérieur de la salle… https://t.co/ZTieOuaaXU
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) November 7, 2025
“Rien ne peut justifier de telles actions”, précise encore le communiqué de la Philharmonie. “Quelles que soient les opinions de chacun, il est à tout à fait inadmissible de menacer la sécurité du public, des personnels et des artistes”, est-il aussi écrit.
“Quelques minutes après que le concert a démarré, il y a eu un premier incident où une femme a crié pour interrompre le concert et jeter des tracts”, témoigne vendredi matin, sur France Inter, Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), présent au concert. “Quelques minutes après, un fumigène a été brandi et une évacuation musclée a dû être opérée”, ajoute-t-il. Yonathan Arfi tient à saluer “la réaction du public qui a ovationné les musiciens et qui a aussi favorisé l’évacuation de ces agitateurs” avant qu’un troisième incident ne survienne, “quelques minutes après encore, avec un nouveau fumigène brandi dans cette salle.”
Le président du Crif ajoute sur franceinfo que ce type d’actions “interroge sur l’antisémitisme qu’il y a derrière”. “Les actes antisémites se sont multipliés depuis le 7 octobre 2023, et pour l’essentiel d’entre eux, ils prennent prétexte du conflit à Gaza”, analyse-t-il. Jeudi soir, sur X, il a également appelé à des “sanctions exemplaires”, dénonçant “les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient”.
Immense émotion ce soir à la Philharmonie de Paris, où s’est produit l’Orchestre Philharmonique d’Israël.
Honneur aux musiciens qui ont joué malgré les interruptions des agitateurs haineux !
Les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient sont inacceptables. Ils… pic.twitter.com/mXMyuskNVh
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) November 7, 2025
La CGT Spectacle avait notamment estimé que ce concert ne pouvait avoir lieu “sans rappeler au public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants de ce pays ni la teneur des crimes commis à Gaza”. “Ce concert est compris, selon le syndicat, comme une entreprise de normalisation de la part de l’Etat d’Israël alors même qu’il est responsable d’un génocide contre le peuple palestinien.”
Face à cela, la direction de la Philharmonie avait décidé de maintenir ce concert de l’orchestre philharmonique d’Israël. “La Philharmonie a accueilli et accueillera encore aussi bien des artistes israéliens que palestiniens. Nous n’exigeons jamais de prises de position de la part des artistes au sujet de conflit en cours”. Pour l’institution, les artistes “ne peuvent être tenus responsables des actions de leur gouvernement par simple association”.
