France: Nicolas Sarkozy sort de prison / COP30: coup d’envoi / Ukraine: enquête pour corruption…

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Adrien Delgrange.

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Au sommaire de cette édition :

La COP30 est, désormais, ouverte. Dix jours de réflexion sur le climat de notre planète. Dans ce journal, nous nous intéresserons au rôle de la forêt amazonienne pour tenter de ralentir le réchauffement climatique.

En France, l’ex-président Nicolas Sarkozy est sorti de prison, aujourd’hui. Nous entendrons son avocat.

L’Ukraine est également au sommaire. Les autorités enquêtent sur une corruption. De l’argent sale à grande échelle dans le secteur de l’énergie, nous explique, dans un instant, Anastasia Becchio.

Et puis, enfin, Maradona n’est plus là – l’ancien joueur argentin de football est mort, il y a cinq ans –, mais il continue d’intéresser et d’intriguer, voire de surprendre. Un congrès international était consacré, ce week-end, à Maradona. Reportage à suivre de notre correspondant à Buenos Aires.

Nouvelle alerte à l’ouverture de la COP30, la 30ᵉ conférence internationale sur le climat. « Il est désormais presque inévitable que le réchauffement climatique dépasse 1,5 °C », vient de déclarer le président du GIEC ; le GIEC, ce groupe d’experts sur l’évolution du climat. Pour Jim Skea, « L’augmentation des températures est clairement due à l’insuffisance des mesures prises en faveur du climat. » Cette année, le Brésil accueille cette conférence. Lula, le président brésilien, a voulu organiser cette COP30 en Amazonie afin, notamment, de mettre un coup de projecteur sur l’importance des forêts tropicales, forêts qui, en absorbant le carbone – ce gaz –, nous aident à freiner, à ralentir le réchauffement mondial. Lucile Gimbert.

L’immense forêt amazonienne, si utile pour l’équilibre du climat mondial, est mise en danger par la déforestation au profit de l’agriculture. Mais la principale menace qui pèse sur l’Amazonie, aujourd’hui, explique le géographe brésilien Arnaldo Carneiro, ce sont les sécheresses qui se répètent, à cause du réchauffement mondial lié aux émissions de gaz à effet de serre des pays occidentaux.

« Donc, bien sûr, le Brésil doit mettre à zéro sa déforestation. Mais, à 2035, on aura toujours les gaz à effet de serre qui arrivent par les émissions de l’hémisphère nord. Les pays de l’hémisphère nord, ils doivent aussi faire ses parties, soit les États-Unis, soit l’Europe, soit la Chine, soit la Russie. »

Même chose en ce qui concerne le climat mondial.

« Il faut dire que la déforestation, actuellement, elle ne représente pas 2 % du volume de gaz à effet de serre global. Régionalement, elle peut, oui, créer un impact très important, comme c’est le cas de l’Amazonie. Mais, de façon globale, de loin, c’est pas ça le problème. »

La déforestation, c’est donc le principal problème que le Brésil doit régler pour réduire son bilan carbone. Mais, à l’échelle globale, l’action à mener, c’est bien de sortir des énergies fossiles : pétrole, gaz et charbon.

17 h 04 à Paris.

Dans l’actualité française, il est sorti de prison. Nicolas Sarkozy a quitté, cet après-midi, la prison de la Santé, à Paris. Après 20 jours derrière les barreaux, l’ancien président de la République française est rentré chez lui, dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. Maître Christophe Ingrain est un des avocats de Nicolas Sarkozy.

« Cette décision est une application normale du droit, du code de procédure pénale. C’est une étape. La prochaine étape, c’est le procès en appel. Et, notre travail maintenant, désormais, à Nicolas Sarkozy et à nous, c’est de préparer cette audience d’appel. »

Alors, le procès en appel – qui veut dire une seconde audience, un deuxième procès – dans l’affaire du financement libyen de sa campagne électorale de 2007 est prévu dans cinq mois, en mars prochain. Entre-temps, Nicolas Sarkozy reste, tout de même, sous contrôle judiciaire. La justice lui impose quelques obligations, notamment l’interdiction de quitter le territoire français ou encore l’interdiction d’entrer en contact avec tout fonctionnaire du ministère de la Justice, y compris son ami, l’actuel ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Le Journal en français facile.

Pendant que l’Ukraine fait face aux attaques de l’armée russe, les autorités ukrainiennes luttent, aussi, contre la corruption. Ce matin, les policiers ont lancé une opération de grande ampleur, avec des perquisitions, des fouilles. Il était question de pots-de-vin, de dessous de table. Des sacs entiers remplis de billets de banque ont été retrouvés. L’Agence nationale anticorruption affirme avoir mis au jour un vaste système de corruption, qui vise à influencer des entreprises stratégiques du secteur public, notamment l’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom. Anastasia Becchio, bonjour.

Bonjour.

L’affaire est d’autant plus délicate, d’autant plus sensible qu’elle pourrait toucher des proches de Volodymyr Zelensky.

Oui. Le Bureau national de lutte contre la corruption ne nomme pas les personnes mises en cause. Il a publié les photos de sacs remplis de billets de banque, en euros, dollars et hryvnias – la monnaie ukrainienne. Il a précisé que l’opération a nécessité quinze mois de travail et a abouti à 1 000 heures d’enregistrements audio. Selon l’enquête, les personnes qui sont mises en cause, des personnes haut placées, exigeaient des pots-de-vin de 10 à 15 % de la valeur des contrats, faute de quoi – sinon – les fournisseurs perdaient leurs contrats. 100 millions de dollars auraient été ainsi détournés. Les médias ukrainiens indiquent que les forces de l’ordre ont lancé, ce matin, des perquisitions chez l’ancien ministre de l’Énergie, qui est, aujourd’hui, ministre de la Justice, Hermann Halouchtchenko, et chez l’homme d’affaires Timour Minditch. Celui-ci est copropriétaire du studio de production Kvartal 95. C’est un studio qui a été fondé par Volodymyr Zelensky, à l’époque où il était humoriste. Selon plusieurs médias ukrainiens, cet homme aurait quitté le pays peu de temps avant le début des perquisitions, ce matin. Cet été, Volodymyr Zelensky avait tenté de limiter l’indépendance des agences anticorruption. Mais il avait dû renoncer, sous la pression de la rue. Ses détracteurs y avaient vu une manœuvre pour empêcher ces agences de sortir des dossiers qui impliquent des personnes de son entourage.

Anastasia Becchio.

Une affaire de corruption, alors que les autorités ukrainiennes s’efforcent de réparer les dégâts causés, notamment ce week-end, par l’une des pires attaques russes contre les infrastructures énergétiques. Des attaques qui privent d’électricité des dizaines de milliers de personnes qui vivent en Ukraine.

Au Proche-Orient. Le premier ministre israélien s’est entretenu, aujourd’hui, avec Jared Kushner. Les deux hommes se sont vus à Jérusalem. Benyamin Netanyahu a discuté avec l’envoyé américain de la deuxième phase du cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. La deuxième phase de ce plan comprend, notamment, le désarmement du Hamas ou encore la garantie que le Hamas n’aura plus jamais aucun rôle à jouer dans l’avenir de Gaza.

Ce drame au large de la Malaisie. Les autorités malaisiennes et thaïlandaises ont indiqué avoir repêché au moins 21 corps, après le naufrage d’un bateau transportant des migrants, principalement des Rohingyas.

Et puis, enfin, près de cinq ans après sa mort, Diego Maradona, toujours omniprésent en Argentine. Ce week-end, la faculté de sciences sociales de l’université de Buenos Aires a accueilli, Théo Conscience, le premier congrès international consacré à l’ancienne star du football argentin.

Qu’est-ce que Maradona ? Pendant trois jours, des chercheurs, des artistes, des dirigeants sociaux et sportifs venus du monde entier ont débattu de cette question. Leonardo Albajari est l’un des organisateurs du premier congrès international consacré à Diego Maradona.

« L’idée, c’est d’étudier Maradona de manière scientifique. Comme on l’a dit tout le week-end, cela signifie ne pas parler de football, mais parler de Diego et le féminisme, Diego et la politique. Parce que Maradona est un haut personnage de la culture argentine. »

Quatre conférences magistrales, une vingtaine de tables rondes, des expositions, des présentations de livres et de documentaires et un seul objectif : disséquer le phénomène Maradona. Guillermo Collado, généalogiste à l’université de San Juan, est venu présenter une recherche qui établit que Diego Maradona était afrodescendant.

« Certains esclaves ont été enrôlés dans l’armée des Andes, qui a libéré l’Argentine, le Chili et le Pérou au XIXᵉ siècle. L’un de ces esclaves s’appelait Luis Maradona. Il était l’arrière-arrière-grand-père de Diego Armando Maradona. »

Autre sujet largement débattu au cours de ces trois jours de congrès : la ferveur quasi religieuse autour de l’idole argentine, parfois élevée au rang de divinité.

Une passe toute trouvée à mes camarades de Radio Foot Internationale, à suivre sur la radio mondiale.

À demain, pour un nouveau Journal en français facile.