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Reprise du service normal à la STM | Le syndicat des employés d’entretien suspend la grève

Coup de théâtre dans les négociations à la Société de transport de Montréal (STM) : le syndicat des employés d’entretien suspend la grève dans le métro et les autobus à compter du 12 novembre, 6 h, en raison du devancement annoncé de la loi 14.


Publié à 22 h 20

Mis à jour à 22 h 35

« En suspendant la grève, on veut s’assurer que la loi n’est pas appliquée dès maintenant et on veut continuer d’agir à la table et parvenir à une entente négociée », a expliqué le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte, dans une déclaration transmise aux médias tard mardi soir.

Cela signifie que le métro et les bus recommenceront à circuler normalement dès mercredi. Ils devaient jusqu’ici être interrompus en dehors des heures de pointe jusqu’au 28 novembre prochain. La grève aura donc finalement duré un peu moins de deux semaines, au lieu d’un mois complet.

Aucune autre grève ne pourra être déclenchée à très court terme, puisque le syndicat devrait retransmettre un avis de grève au tribunal avec au moins sept jours d’avance.

M. Jeannotte déplore que son groupe était jusqu’ici certain d’avoir « une fenêtre de règlement devant nous », mais que « le ministre Boulet et le gouvernement caquiste ont donné des arguments supplémentaires à la STM pour qu’elle puisse rester figée ». Avec l’entrée en vigueur devancée de la loi 14, « la STM n’avait plus aucun incitatif pour négocier avec nous », a martelé le leader syndical.

Son groupe craint essentiellement qu’en devançant sa loi, le gouvernement « impose de cette manière les conditions de travail aux salariés », sans pour autant les consulter.

Pression politique

Depuis quelques jours déjà, la pression politique devenait de plus en plus forte sur le syndicat et la STM pour mettre fin à la grève, qui perturbait les habitudes de milliers d’usagers.

Plus tôt mardi, le ministre du Travail, Jean Boulet, avait indiqué qu’il comptait déposer une pièce législative ce mercredi à l’Assemblée nationale pour devancer l’application de sa loi 14. Cette loi doit permettre d’éviter que les services à la population « soient affectés de manière disproportionnée » lors des conflits de travail.

Si elle était adoptée dès maintenant, au lieu du 30 novembre comme cela était prévu, cette loi aurait pu forcer les syndicats à réduire les périodes avec des interruptions de service dans le métro et les autobus.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada

À l’hôtel de ville de Montréal, la mairesse Soraya Martinez Ferrada aura de quoi sourire. Elle avait demandé mardi au syndicat de faire une trêve dans les moyens de pression. « Je me réjouis que les employés du service d’entretien de la STM aient accepté ma demande de procéder à une trêve dans leurs mesures de grève. Les impacts sur le quotidien des Montréalais devenaient insoutenables », a-t-elle réagi en soirée.

« Je l’ai dit et je le répète : les meilleures ententes se négocient à la table. J’ai confiance que les deux parties négocient de bonne foi pour en arriver à une solution », a ajouté la nouvelle mairesse de la métropole.

Parmi les partis de l’opposition, seul Québec solidaire s’était opposé à un devancement de la loi 14, jugeant plutôt qu’il faut mieux financer le transport collectif en priorité. Obtenir l’appui de tous les députés semblait donc impossible à court terme, mais M. Boulet n’excluait pas d’imposer le bâillon. Le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) ont quant à eux montré de l’ouverture.

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