La républicaine Marjorie Taylor Greene, autrefois alliée indéfectible de Donald Trump, multiplie les critiques contre le président américain, notamment sur l’affaire Epstein. Elle tenterait ainsi de se positionner en vue d’une éventuelle succession, alors que le contrôle de Trump sur le mouvement MAGA montre des signes d’essoufflement, avance un analyste politique.
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«Si elle n’y aspire pas, elle fait tout pour se mettre à la bonne place», a indiqué l’analyste et doctorant en science politique à Sciences Po Paris, Georges Mercier, à LCN, samedi.
Selon lui, Marjorie Taylor Greene, autrefois figure emblématique du «trumpisme» au Congrès, semble désormais se recentrer en contredisant ouvertement le président américain sur plusieurs dossiers.
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«Elle veut le dévoilement de l’affaire Epstein, comme si elle pressentait que le contrôle de Donald Trump sur le mouvement MAGA […] commençait à s’assouplir. Comme si elle [en] préparait déjà la succession et comme si elle-même se positionnait pour être la prochaine cheffe du mouvement MAGA», a-t-il fait valoir.
L’élue républicaine reproche d’ailleurs au président américain de s’intéresser davantage aux enjeux internationaux qu’aux questions intérieures des États-Unis.
«Ce qu’elle dit à Donald Trump, essentiellement, c’est: “Regardez, vous avez promis beaucoup de choses lors de votre campagne. Vous avez promis notamment une politique America first. On s’intéresse à la politique intérieure. Or, qu’est-ce que vous faites depuis que vous êtes de retour à la Maison-Blanche?”» a résumé l’analyste.
L’ex-alliée de Trump déplore que le président s’immisce dans les conflits au Moyen-Orient, la situation avec la Chine ou encore le dossier ukrainien, au lieu de se concentrer sur les affaires intérieures des États-Unis.
«Pendant ce temps-là, et elle l’a dit, ce qui a fait mal à Donald Trump: “Le coût de la vie n’a pas baissé, les insécurités économiques qui ont fait en sorte qu’on a voté pour vous, ça ne se résout pas”», a-t-il mentionné.
Élections de mi-mandat décisives
À moins d’un an des élections de mi-mandat aux États-Unis, une question se pose: qui pourrait succéder à Donald Trump?
«Parce qu’imaginons un scénario de politique fiction qui n’est pas tant fictionnel. Les élections de mi-mandat arrivent, les républicains perdent la Chambre et peut-être même le Sénat. Donald Trump va avoir beaucoup de misère à gouverner pour le reste de son mandat. Il ne peut pas se représenter», a souligné Georges Mercier.
D’après l’analyste, la succession n’est pas évidente, le mouvement MAGA étant loin d’être unifié.
«Vous avez des conservateurs plus traditionnels, des conservateurs plus nationalistes, vous avez des gens ouvertement racistes et, ces gens-là ne s’entendent pas nécessairement les uns avec les autres. Donc on va devoir être très attentif dans les prochains mois, prochaines années, à ces luttes de pouvoir au sein de MAGA», a-t-il ajouté.
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