Les Alouettes rattrapés par leurs vieux démons au pire moment

WINNIPEG – La remontée des Alouettes de Montréal a été insuffisante à la coupe Grey, alors qu’ils ont été vaincus 25-17, si bien que Davis Alexander a subi sa première défaite au moment le plus cruel.
Alexander, qui était vraisemblablement incommodé par sa blessure à la cuisse gauche, a orchestré une remontée en deuxième demie, mais les Roughriders de la Saskatchewan ont tenu le coup in extremis.
Alors qu’Alexander avait mené les siens à la ligne des buts, le spécialiste des faufilades, Shea Patterson, a perdu le ballon en tentant de marquer le touché. Ce coup, réussi par Tevaughn Campbell, un ancien des Alouettes, a été fatal pour Montréal.
Catastrophe! Patterson échappe le ballon à la porte des buts Shea Patterson échappe le ballon sur une faufilade alors que les Alouettes étaient en bonne position pour créer l’égalité en fin de match.
Immédiatement, les Alouettes ont revécu le cauchemar de 2024 alors qu’ils ont été éliminés en finale de l’Est en commettant cinq revirements. Dans ce match de championnat, ils ont encaissé quatre revirements sans en provoquer un seul.
« On n’a pas peur de le dire, on doit gagner la bataille des revirements. Nos deux dernières défaites en éliminatoires, on a un ratio de moins-9 et on a failli l’emporter. Oui, ce sera difficile pour Shea, car il aura six mois pour y penser », a avoué l’entraîneur-chef Jason Maas.
« Il n’y a pas juste l’échappé, le football est un sport d’équipe. C’était un match serré, on a eu la chance d’égaler le pointage. C’est une défaite crève-cœur. »
— Geoffrey Cantin-Arku
Les Riders, et leurs nombreux partisans présents à Winnipeg, ont tout de même eu chaud. Sur le dernier jeu du match, Alexander, qui venait encore d’aggraver sa blessure, a pu décocher une passe du désespoir sur 54 verges, mais il avait épuisé sa magie en 2025.
« J’ai tout donné sur le terrain, mais je dois mieux jouer pour mon organisation dans ce qui était le plus grand match de ma carrière et ma vie », a reconnu Alexander avec le cœur lourd.
« J’ai dit aux gars que j’étais très fier d’eux, on joue tous pour gagner et on y a cru jusqu’à la fin. Mais je lève mon chapeau aux Riders, ils ont réussi assez de jeux pour nous battre », a cerné Maas.
« Au football, tu peux vivre des moments excessivement hauts et bas, celui-ci est un bas », a soupiré Marc-Antoine Dequoy.
Avant cette tentative de remontée, Alexander semblait en voie de connaître l’une de ses pires prestations. Montréal perdait 15-7 à la demie et même 25-7 au troisième quart.
Mais Alexander a puisé dans ses ressources en s’appuyant surtout sur le receveur Tyson Philpot et le porteur de ballon Stevie Scott.
Alexander s’en voudra, car s’il n’avait pas démarré sa partie du mauvais pied, les Alouettes auraient soulevé la coupe Grey pour la deuxième fois en trois ans. À titre d’exemple, il a été victime d’une interception à sa toute première passe de la 112e coupe Grey qui était présentée au Princess Auto Stadium. Sa troisième interception a également été coûteuse.
Faux départ! Alexander intercepté dès la 1re séquence Davis Alexander tente une longue passe en début de match, mais il est victime d’une interception de Marcus Sayles.
Puisqu’il ne s’agissait que de sa première saison comme partant, Alexander (27 ans) aura amplement le temps de se reprendre. Mais il aurait voulu savourer sa 14e victoire consécutive et ajouter cet exploit à son palmarès déjà impressionnant.
Après avoir vaincu les vétérans Zach Collaros et Bo Levi Mitchell, Alexander s’est incliné face à Trevor Harris, qui a été son coéquipier à Montréal en 2022. Harris (39 ans) a mérité son premier championnat dans la LCF à titre de partant.
Cela dit, c’est surtout l’imposant porteur de ballon A.J. Ouellette qui a écrit l’histoire de ce premier championnat des Riders depuis 2013. Il a aussi conjuré le sort contre les Alouettes qui avaient remporté les deux dernières confrontations contre la Saskatchewan en 2009 et 2010.
Mention honorable également au receveur québécois Samuel Emilus (10 attrapés pour 108 verges) qui a obtenu le titre du joueur canadien par excellence contre l’équipe de son enfance. Son idole était SJ Green, l’ancien receveur des Alouettes.
Pour renverser la vapeur, il aurait fallu un jeu d’éclat de la défense montréalaise ou des unités spéciales, mais ce ne fut pas le cas.
C’est la nature du football, quelques jeux ont été déterminants dans ce résultat. Outre l’échappé de Patterson, il faut remonter à la toute première séquence offensive des Riders. Kabion Ento a raté une interception qui lui aurait permis d’inscrire un touché.
Oui, Montréal a ensuite inscrit le premier majeur du duel, mais les Alouettes auraient dû mener 14-1.
« Ce jeu en début de match aurait pu changer l’allure de la soirée. Mais on n’a pas réussi et il faut le faire pour gagner un championnat. Eux, ils ont fait assez de jeux pour gagner, ils célèbrent pour cette raison », a réagi Maas.
Un autre moment déterminant est arrivé tôt au deuxième quart. Les Alouettes croyaient avoir stoppé le receveur Dohnte Meyers à une verge d’un touché. Mais l’entraîneur Cory Mace a contesté la décision et une punition a été imposée à Ento. Les Riders ont immédiatement enchaîné avec un touché pour s’emparer des commandes 8 à 7.
Gros jeu de la défense annulé par une révision; touché Roughriders Kabion Ento croit arrêter les Roughriders sur un 3e essai et les buts, mais il est puni après une révision vidéo et Tommy Stevens marque aussitôt le 1er touché des Roughriders.
Cette décision a galvanisé les Roughriders qui n’ont jamais perdu l’avance par la suite. Ils ont même enfoncé une séquence de 92 verges dans la gorge des Alouettes grâce à l’aplomb de leur porteur de ballon.




