Trends-CA

Le code du bagarreur, version Mathieu Olivier

La réputation de Mathieu Olivier n’est plus à refaire. Aux yeux de plusieurs, il possède présentement la ceinture de champion de la Ligue nationale, sinon il fait certainement partie du top 3.

«Je ne pourrais pas établir un top 5 évident dans la LNH, mais vous pouvez certainement vous fier aux noms que vous entendez depuis quelques mois ou plusieurs années.»

La saison dernière, l’ancien membre des Cataractes de Shawinigan et du Phoenix de Sherbrooke a livré pas moins de 15 bagarres.

Chaque fois contre les meilleurs durs à cuire du circuit, qui souhaitent obtenir leur chance pour un combat de championnat.

Encore cette année, Mathieu Olivier est testé et n’hésite pas à dicter le ton du match ou à défendre ses coéquipiers en jetant les gars.

Trent Frederic a tenté sa chance en défiant cette semaine le pugiliste des Blue Jackets de Columbus. Le joueur des Oilers d’Edmonton, plus grand et plus gros, a regretté sa décision, sortant de cet affrontement le visage ensanglanté.

Plus tôt cette saison, le nouveau géant de 6′9 du Lightning de Tampa Bay, Curtis Douglas, a rapidement compris qu’il avait encore des croûtes à manger.

En tant que numéro 1 de la LNH, est-ce que Mathieu Olivier sent de plus en plus le besoin de défendre son titre?

«Je ne crois pas trop au principe de choisir ses bagarres selon le pointage ou l’adversaire. Je ne pense pas avoir dit non une seule fois. Je réponds à l’appel, mais c’est pas mal moi qui décide maintenant. Peut-être que je représente aussi une distraction pour l’autre équipe et que l’adversaire veut me sortir pendant cinq minutes. Dans toutes les situations, à moins que je me fasse donner une volée, je crois que je donne de l’énergie chaque fois à mon club. Et je m’en tire bien généralement», affirme Mathieu Olivier.

«Je joue plus aussi, près de 15 minutes par match, donc je me retrouve plus souvent sur la glace, ce qui peut expliquer les 15 bagarres.», ajoute-t-il.

Ici au Québec, Georges Laraque nous parle souvent du fameux code du bagarreur. Il n’est inscrit nulle part, mais il existe.

«Il est un peu différent de celui du temps de Georges, par contre», précise Mathieu Olivier.

La loi du gros bon sens prévaut d’abord dans ce code. L’amateur aguerri comprendra ces règles: sauver l’honneur de l’équipe, changer le momentum, se défendre ou défendre un coéquipier, ne pas s’en prendre aux vedettes, aux plus petits.

«Les choses sont établies. Personne ne nous en parle en arrivant dans la ligue. Mais le code est là et il est généralement respecté.»

Une stabilité à Columbus

Lorsque Mathieu Olivier pense à ses années dans le hockey mineur sur la Rive-Sud, il se souvient surtout d’un joueur qui croyait en ses rêves.

«Je n’ai jamais arrêté d’y croire.»

Il n’était pas le meilleur, plus jeune. Même dans le midget AAA à Lévis.

Les équipes de la LHJMQ ont levé le nez sur un joueur qui, plus tard, aura signé un contrat de 6 ans et 18 millions au total.

Jusqu’à ce que les Wildcats de Moncton le repêchent pour ensuite l’échanger après une première saison acceptable.

Les Cataractes l’ont ensuite laissé filer à 20 ans, même s’il avait offert de précieux services à la formation de Shawinigan.

À 20 ans, Mathieu Olivier est devenu un pilier offensif et un leader incontesté avec le Phoenix de Sherbrooke.

Son entraîneur Stéphane Julien répète encore aujourd’hui que Mathieu Olivier a changé l’identité de la jeune organisation. Une culture appelée aujourd’hui le «Phoenix Way» par l’entraîneur actuel du Phoenix, Gilles Bouchard.

«Je vais toujours suivre à distance les activités de la LHJMQ et du Phoenix. Je connais bien Florent Houle d’ailleurs, j’ai entendu dire que ça allait bien de son côté. Puis comme mon père (Simon Olivier) est l’entraîneur des Tigres de Victoriaville, ça m’arrive de jaser un peu de tout ça avec lui.»

Les Blue Jackets ne connaissent pas le début de campagne espéré, étant dernier de leur division avec 16 points en 17 rencontres avant celle de jeudi face aux Oilers.

Adam Fantilli ne produit pas autant, Kent Johnson et Sean Monahan non plus. Kirill Marchenko et Dmitri Voronkov génèrent l’attaque, mais ça ne semble pas suffisant.

«Je pourrais faire mieux aussi à l’attaque, admet Mathieu Olivier, auteur d’un seul but pour un total de cinq points en 16 parties. J’ai marqué 18 buts l’an dernier, je sais que je peux contribuer beaucoup plus. Ce n’est pas catastrophique, avec deux victoires de plus, on se retrouverait beaucoup plus haut. Le retour de notre capitaine Boone Jenner va nous faire du bien aussi.»

Le lendemain de l’entrevue Mathieu Olivier marquait deux buts et obtenait une mention d’aide en plus de la première étoile.

Chose certaine, il profite aujourd’hui à 28 ans de cette stabilité obtenue grâce à son tout nouveau contrat.

«On a acheté une maison ma copine et moi, on a deux petits garçons et on est chanceux de nous retrouver ici. Tout se passe bien!»

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button