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Un prof coupable d’avoir exploité sexuellement une élève du secondaire

Un enseignant montréalais a été reconnu coupable mardi d’avoir exploité sexuellement une élève de 5e secondaire pendant plusieurs mois. Se posant en « victime », Elie Amram a tenté de faire croire que sa relation avec l’adolescente était seulement platonique.


Publié à 16 h 55

Ce qu’il faut savoir 

Un enseignant d’éducation physique a été reconnu coupable mardi d’avoir exploité sexuellement une élève de 5e secondaire en 2011, à Montréal.

La victime de 16 ans a « perdu sa virginité » avec l’enseignant dans le garage du gymnase de l’école.

L’accusé jurait avoir attendu la fin des études secondaires de la victime pour la fréquenter, mais le juge n’a pas cru sa version.

« Voyant qu’il était physiquement attiré par elle, l’accusé a fait le choix volontaire de la voir davantage […]. Il flirtait avec la plaignante presque quotidiennement. […] Le Tribunal ne croit pas que sa relation avec la plaignante est restée platonique », a conclu le juge Éric de Champlain, de la Cour du Québec, mardi au palais de justice de Montréal.

Elie Amram, un homme de 43 ans, a ainsi été déclaré coupable d’exploitation sexuelle, car il était en position d’autorité lorsqu’il a eu des relations sexuelles avec l’adolescente de 16 ans.

À son arrestation, en 2022, l’accusé enseignait depuis quelques années à la Royal Vale High School, une école de la commission scolaire English-Montréal. Son permis d’enseignement a été révoqué depuis.

Les crimes se sont déroulés en 2011 dans une école secondaire de Montréal non précisée dans le jugement. Elie Amram avait alors 29 ans. Il enseignait l’éducation physique et entraînait des équipes sportives de l’école. Il avait enseigné à la victime quelques années plus tôt.

Quand la victime était en 5e secondaire, Elie Amram et elle ont amorcé une relation « secrète ». Ils étaient tous deux épris l’un de l’autre. Ils s’échangeaient régulièrement des messages textes et se voyaient le matin, avant les cours, dans les bureaux du gymnase de l’école.

La victime affirme avoir eu huit moments « intimes » avec Elie Amram. Elle en a décrit trois au procès. La première fois, l’accusé l’a embrassée et l’a déshabillée à partir de la taille. Il a ensuite rigolé, car des sécrétions vaginales se sont retrouvées sur un document qu’il devait remettre au directeur. À une autre occasion, Elie Amram a fait un cunnilingus à la victime.

La victime se souvient d’avoir « perdu sa virginité » avec Elie Amram dans le garage du gymnase. Il ne portait pas de condom lors de cette relation sexuelle. L’adolescente s’est ensuite rendue à son examen de mathématique, malgré un « poids énorme » sur ses épaules.

Elie Amram a « rompu » avec l’adolescente au cours de l’été ayant suivi la fin de son secondaire.

Une « femme séduisante » ?

Au procès, Elie Amram a nié avoir eu des relations sexuelles avec la victime pendant l’année scolaire. Il a prétendu avoir attendu qu’elle termine son secondaire pour la fréquenter. Précisons qu’il est légal d’avoir une relation sexuelle consentante avec une adolescente de 16 ans, s’il n’y a pas de rapport d’autorité.

Selon l’accusé, la victime portait son uniforme scolaire de « manière provocante ». À ses yeux, elle était une « femme physiquement développée et séduisante ». Il a aussi admis qu’il fantasmait sur elle et qu’il flirtait avec elle plusieurs fois par semaine. Toutefois, il n’était pas passé à l’acte, disait-il.

Une élève de 16 ans n’est en aucun cas « une femme physiquement développée et séduisante », a répliqué le juge de Champlain. « Elle était une personne que son devoir d’enseignant lui dictait de protéger et de voir à son bien-être », a poursuivi le magistrat.

La version de l’accusé, bourrée « d’incohérences, d’invraisemblances et de minimisations », n’a ainsi soulevé aucun doute raisonnable dans l’esprit du juge.

Pour sa défense, Elie Amram s’est même présenté « comme une victime » en insistant sur le fait qu’il était un enseignant « prolifique » avant sa mise en accusation.

« Une partie importante de son témoignage consistait à se concentrer sur lui-même et sur l’impact que cette accusation avait eu sur lui », a observé le juge.

Le juge a finalement retenu le récit de la victime. « Son témoignage n’est pas parfait et n’a pas besoin de l’être », a-t-il résumé.

Elie Amram risque la prison pour son crime. Les observations sur la peine auront lieu dans quelques semaines.

Me Andréanne Marion représente le ministère public, alors que Me Jacklin Turcot défend le délinquant.

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