Crise interne: Pablo Rodriguez et le Parti libéral du Québec ont joué avec le feu en ignorant des signaux

Des signaux de fumée ont été ignorés par le PLQ et l’équipe du chef Pablo Rodriguez, qui se retrouvent maintenant avec une grave crise interne qu’il sera difficile de juguler. À un an des élections, les libéraux se retrouvent en plein cauchemar.
Le PLQ a annoncé mercredi la tenue d’une enquête externe après la publication de textos faisant allusion à des sommes d’argent versées en échange d’appuis à Pablo Rodriguez lors de la course à la direction le printemps dernier.
En point de presse, Pablo Rodriguez a soutenu d’entrée de jeu qu’il n’avait jamais vu les textos avant leur publication dans Le Journal.
Plus tard, le président du parti a admis qu’il avait eu vent d’une partie des allégations liées à la vente de cartes en avril, et même qu’il en avait discuté avec la députée Marwah Rizqy, mais qu’il s’agissait alors de vagues informations.
Finalement, le personnel du chef a indiqué avoir reçu certains de ces textos, sans en avoir informé M. Rodriguez, mais qu’ils ne contenaient pas les éléments plus graves rapportés par notre Bureau d’enquête.
Tout ça donne l’impression qu’ils n’ont pas suffisamment pris au sérieux une situation potentiellement dommageable.
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Les tensions internes
Idem pour des tensions vécues dans l’équipe au Parlement alors que des députés savaient qu’il y avait conflit entre Marwah Rizqy et certains membres de l’équipe Rodriguez.
Dans la députation, on signale à la fois que c’était «difficile de travailler» avec la cheffe parlementaire Rizqy, tout en blâmant le noyau d’employés provenant du Parti libéral du Canada autour du chef.
«Quand l’antenne est canadienne, c’est ce que ça donne», confiait aujourd’hui un député, selon qui Rodriguez fait maintenant face à tout un test de leadership.
Une autre source au caucus croit aussi que des signaux de sabotage interne sont perceptibles depuis un moment et qu’ils ne sont pas sans rappeler le calvaire de Dominique Anglade.
On oublie qu’elle avait expulsé l’ex-ministre Marie Montpetit après des soupçons de harcèlement, puis Marie-Claude Nichols, qui refusait le rôle lui étant attribué après la dure défaite de 2022.
Le chaos s’était installé et la cheffe affaiblie a fini par jeter l’éponge.
«Il y a des gens qui veulent avoir la peau de Pablo et faire mal au parti. On dirait encore une entreprise de démolition et c’est clair que ça vient de l’interne», a résumé cet autre membre du caucus, catastrophé par la tournure des événements.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l’émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Et ce n’est pas fini
Le pire pour Pablo Rodriguez, c’est que Marwah Rizqy finira par dire pourquoi elle ne l’a pas prévenu avant de congédier sa fidèle collaboratrice Geneviève Hinse, qui lui avait été affectée comme cheffe de cabinet.
Sa décision unilatérale donne l’impression qu’elle craignait que son chef tente de l’empêcher et la force à cautionner ce qu’elle aurait identifié comme une «faute grave».
Puis, on ne voit pas comment Marwah pourrait docilement réintégrer le caucus après que Rodriguez l’eut limogée de son poste de cheffe parlementaire.
Ce qui rend très incertain l’avenir de son conjoint aussi député, Greg Kelley, dans l’équipe libérale.
Il y aura d’autres chapitres à l’histoire qui se déroule sous nos yeux.
Et dire que la semaine dernière, Pablo Rodriguez prédisait une lutte à deux entre le PLQ et le PQ pour les prochaines élections en raison de la remontée de son parti…




