Crise au PLQ: de l’argent en échange d’un vote, c’est légal lors d’une course à la chefferie, selon Élections Québec

Donner de l’argent en échange d’un vote lors de la course à la chefferie d’un parti politique est légal, selon Élections Québec.
« Dans le contexte d’une course à la chefferie, la Loi électorale ne prévoit pas d’infraction pour interdire à quelqu’un de verser un don en échange d’un vote », indique par courriel Julie St-Arnaud-Drolet, porte-parole d’Élections Québec.
L’organisme gouvernemental chargé d’appliquer la Loi électorale était appelé à réagir en lien avec la crise qui secoue le Parti libéral du Québec (PLQ) depuis quelques jours.
Notre Bureau d’enquête révélait mercredi qu’Élections Québec a été saisi d’échanges de textos entre deux personnes qui travaillaient activement à l’élection de Pablo Rodriguez comme chef du PLQ, au printemps dernier.
Ces échanges laissent entendre que des membres du PLQ qui appuyaient M. Rodriguez ont été récompensés avec de l’argent.
« Il va juste rester la sortie de vote and they get a browni for voting », écrivait une des personnes qui participaient aux échanges.
Un «browni» peut faire référence à un billet de 100$.
JdeM
«Il faut encore payer pour que le monde vote Pablo», peut-on lire dans un autre message.
JdeM
«Allégations graves», disait Rodriguez
Si Élections Québec indique qu’un don en échange d’un vote lors d’un course à la chefferie n’est pas interdit par la loi, il reste à voir si ce genre pratique est toléré au sein des partis politiques.
Chose certaine, Pablo Rodriguez s’est indigné à la perspective de ce genre de pratique, mercredi.
«Les allégations publiées aujourd’hui sont graves», a-t-il notamment déclaré, en indiquant avoir demandé une enquête externe indépendante sur la situation.
Du même souffle, le chef libéral a assuré qu’il ignorait l’existence de ces message avant d’en prendre connaissance dans les médias.
Le député solidaire Vincent Marissal a indiqué jeudi matin être «tombé en bas de sa chaise» en apprenant les dispositions de la loi. «Il faut corriger ça. Ça n’a aucun bon sens», a-t-il affirmé en entrevue à LCN.
Illégal lors d’une élection générale ou partielle
Payer des gens en échange d’un vote serait toutefois illégal dans le cadre d’une élection générale ou partielle, indique la porte-parole d’Élections Québec.
« Cette infraction est passible d’une amende de 5 000 $ à 20 000 $ », écrit Julie St-Arnaud-Drolet.
La porte-parole rappelle néanmoins que les courses à la chefferie sont encadrées par la Loi électorale.
« Les fonds de campagne des candidats doivent provenir de contributions d’au plus 500 $ par électeur et toutes leurs dépenses de campagne doivent être rapportées dans un rapport, notamment.», écrit-elle.




