A Miss Univers, Eve Gilles impose son style, et ça marche : «Le styliste de “Drag Race” a réalisé mon costume»

Du rose fuchsia, de la dentelle, des épaulettes satinées, un pantalon large orange… Le moins que l’on puisse dire est qu’Eve Gilles n’a pas peur d’oser le style 80’s au concours Miss Univers. Une stratégie soigneusement préparée en amont, et qui porte ses fruits.

Si la Française se démarque de ses 121 concurrentes au concours Miss Univers 2025, ce n’est pas seulement pour sa coupe courte. Depuis qu’elle est arrivée en Thaïlande début novembre, Eve Gilles attire l’attention du public avec ses tenues colorées tout en volumes. Un style original qui lui vaut d’être sur de nombreux selfies de candidates, ravies de profiter de sa visibilité, sur un concours où la compétition se joue aussi et surtout sur les réseaux sociaux. 

Ce 19 novembre, pour le très attendu défilé en costume national, Miss France 2024 a une fois encore fait parler d’elle en incarnant une Jeanne d’Arc façon Zendaya. De quoi se démarquer au milieu des plumes et des paillettes. Une idée qui lui a été soufflée par son père, comme elle l’a confié à Paris Match à la veille de son départ. 

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Paris Match. Quand la compétition a-t-elle commencé pour vous ?
Eve Gilles. J’ai commencé à me préparer avant qu’on ne me dise que je partais à Miss Univers, puisque je l’espérais fortement. J’avais commencé à trouver quelques idées, que ce soit pour les tenues de scène ou la direction artistique. Mais la vraie préparation a commencé quand on m’a confirmé ma participation en août, et là, tout s’est accéléré. Il y avait une préparation autant mentale que physique, avec les entraînements de catwalk et le sport. Max, un danseur du Nord-Pas-de-Calais, m’a beaucoup aidée en catwalk. Il a aussi fallu trouver comment faire des coupes de cheveux différentes avec mon ami et coiffeur Yacine.

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Est-ce que votre récente participation à « Danse avec les stars » a contribué à votre préparation physique ?
Oui, beaucoup. Ça m’a fait une première remise en forme en début d’année, c’était assez intense. Pour la préparation mentale aussi. On a abordé des sujets assez personnels dans l’émission [comme sa maladie, NDLR] et je pense que ça m’a aussi aidée d’en parler. Ça m’a rendue peut-être un peu plus forte.

Est-ce que vous avez travaillé votre anglais pour ce concours à l’international ?
Pendant mes études, je suis partie en Roumanie et j’ai parlé non-stop en anglais. Je pense que je m’en sors assez bien, mais c’est vrai qu’on a toujours besoin de travailler un petit peu. J’ai regardé des séries, des films, j’ai lu pas mal d’articles en anglais… Mais j’arrive à me débrouiller, à me faire comprendre et à comprendre ce qu’on me dit.

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Est-ce que vous avez reçu des conseils d’anciennes Miss France qui ont participé à Miss Univers ?
Oui, de celles que j’ai pu croiser, que ce soit Indira [Ampiot], ou Iris [Mittenaere]. Cette dernière m’a donné quelques conseils, notamment pour ma tenue lors de mon passage devant le jury. J’étais plutôt partie sur une robe à paillettes ou une robe assez impressionnante, mais elle m’a dit que ce n’était pas forcément nécessaire. Que ça pouvait aussi être une tenue sentimentale, avec une symbolique particulière, pour que ça puisse toucher le jury. Je n’y avais pas du tout pensé.

J’ai voulu mettre la mode française à l’honneur sur la scène internationale, montrer qu’on est capable de faire du style Miss Univers avec nos créateurs.

Eve Gilles

Depuis le début du concours, vous mettez en avant un style très original, tout en couleurs et coupes audacieuses… Un point clef dans votre candidature ?
Je voulais avoir mon identité sur scène. Il m’a fallu trouver des créateurs pour réaliser les idées que j’avais imaginées. J’ai laissé un peu de marge aux créateurs pour qu’ils puissent y mettre leur patte, mais je voulais vraiment que ça me représente. Avec mon styliste Joanes, on a voulu mettre la mode française à l’honneur sur la scène internationale, montrer qu’on est capable de faire du style Miss Univers avec nos créateurs. Pierre Cardin, Stéphane Rolland [l’un des ses créateurs fétiches, NDLR], le showroom Georgia Viola, la marque On Aura Tout Vu, Dylan Parienty… J’ai demandé pas mal de vêtements à plusieurs maisons de coutures et je suis très fière du trousseau qu’on a pu faire, assez diversifié en style, en couleurs, en textures.

Est-ce qu’on peut se passer du cliché « béret-baguette-Moulin Rouge » quand on représente la France à Miss Univers ?
On a joué cette carte avant l’aventure en partageant sur mes réseaux sociaux une photo avec le béret et une robe drapeau tricolore. On trouvait ça fun, mais on n’a pas forcément joué là-dessus pendant le concours.

 C’est mon dernier concours dans le monde des Miss.

Eve Gilles

Vous avez choisi d’incarner Jeanne d’Arc, un drapeau tricolore illustré d’une colombe en main, pour le défilé en costume national. D’où est venue cette idée ?
C’était une idée de mon père. Il m’en avait parlé avant même qu’on m’annonce que je parte à Miss Univers. J’ai tellement aimé parce que je trouvais que ça me collait à la peau. Très vite, j’ai commencé à faire des croquis. Une fois que j’avais toute ma direction artistique, j’ai trouvé mon créateur, Aymerick Zana, qui fait aussi des créations pour l’émission « Drag Race ». Il m’a donné des conseils pour que ça rende le mieux possible sur scène, lui qui fait des choses très scéniques. A partir de mes idées, il m’a concocté un croquis assez extraordinaire de mon costume et il l’a réalisé. C’est un bel hommage et un symbole de paix. Je suis très fière de pouvoir incarner ça, surtout dans un monde aussi divisé qu’aujourd’hui.

Est-ce que certains de vos proches ont fait le déplacement jusqu’en Thaïlande pour vous soutenir ?
Oui, il y a mon compagnon [Simon Favier, qu’elle a présenté au public pendant « Danse avec les stars », NDLR] et mes parents. Il y a aussi mon ami Yacine, qui est mon coiffeur et maquilleur. C’est pour moi une grande joie de pouvoir avoir au moins cette bulle autour de moi. C’est vrai que c’est un beau cadeau et pour les proches, ça peut représenter un investissement un tel voyage, se libérer au travail, payer l’avion. C’est un investissement personnel pour eux aussi. On est tous conscients que c’est mon dernier concours dans le monde des Miss.

En cas de victoire, vous partez pour un an de règne à l’étranger. Une possible nouvelle à laquelle vous vous êtes préparée ?
C’est vrai que ça me changera de mon quotidien. J’ai enfin pris mes marques dans mon petit chez-moi dans le Nord. Mais je pense que c’est une très belle opportunité, ce n’est qu’une année dans une vie, et une année exceptionnelle qui sera chargée de souvenirs. Donc je suis prête à mettre ma vie en France de côté pendant un an.

Y compris votre vie de couple…
Oui, c’est une discussion qu’on a eue, forcément. Mais il me soutient dans tous mes projets. Forcément, il sera, je pense, un peu triste que je parte pour un an. Mais il sera surtout très fier.

La finale du concours Miss Univers 2025 sera diffusée en France sur la chaîne Paris Première, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 novembre, à partir de 2 heures du matin.