Un procès pour juger le sel : salinisation et dérèglement climatique au centre d’un spectacle-enquête à Arles ce vendredi
Un spectacle-enquête pour parler de la salinisation de la Camargue se tiendra ce vendredi 28 novembre au Palais des congrès d’Arles. Un juge, des avocats et des témoins pour dire tout le mal que fait le sel et, peut-être, trouver ensemble des solutions.
La salinisation progresse et le climat change : le (faux) procès du sel se tiendra ce vendredi 28 novembre à Arles. Ce spectacle-enquête, ouvert à tous, sur les changements en Camargue a été initié il y a déjà quelques mois avec de nombreuses rencontres, avec des acteurs du territoire mais aussi des habitants, du Gard et des Bouches-du-Rhône. “Ce procès fictif va prendre la forme d’une audience au tribunal, avec un président, des avocats, etc, et surtout 16 témoins”, annonce Mathieu Argaud de l’agence artistique montpelliéraine Bipolar qui met en scène cet évènement. Éleveurs, riziculteurs, pêcheurs, agents des organismes de gestion seront les témoins. “Le premier temps fort sera celui-là, un temps d’écoute. La salinisation montre notre incapacité, ou nos difficultés à gérer la circulation de l’eau douce.”
Gestion de l’eau et recul du trait de côte
Le programme Érable (comme Élus pour la Recherche-Action sur la Biodiversité Locale), qui réunit trois ministères, de la culture, de l’écologie et de l’enseignement supérieur et de la recherche, propose des financements pour des dispositifs orignaux tels que celui-ci. “La forme du procès permet de raconter une histoire autour d’une problématique environnementale. Ce n’est pas un lieu de polémique et à la fin, le verdict ne condamnera pas. L’accusé ne sera ni coupable ni innocent. En mettant le sel en scène, on va parler de la gestion de l’eau, du recul du trait de côte, on fera un pas de côté”, assure Pascal Ferren, urbaniste et philosophe qui, avec le chercheur du CNRS Raphaël Mathevet a piloté le projet.
Rendez-vous est donné ce vendredi 28 au Palais des congrès d’Arles.
Le procès du sel sera aussi une étape intermédiaire au moment ou le parc naturel régional de Camargue doit réviser sa charte. Sachant que cet organisme intervient côté Bouches-du-Rhône, le syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise, intervient côté gardois, tandis que la Réserve de Biosphère chapeaute les deux. Autant de structures qui avancent chacune de leur côté. “Le procès se situe finalement à la lisière entre la concertation et la fiction”, assure Mathieu Argaud qui promet “un moment sensible et créatif pour donner voix à celles et ceux, humain(e) s ou non, qui font la Camargue et pour inventer ensemble de nouvelles manières d’y vivre.”
Entrée libre (inscription recommandée 06 61 77 31 89 ou contact@bipolar-production.com) salle Mistral, Palais des congrès, 22 avenue de la première division de la France Libre, Arles. De 14 heures à 17 heures.
