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Conflit d’intérêts: Une courtière de renom encore dans l’eau chaude

Une courtière immobilière de renom à Sherbrooke a travaillé contre les intérêts de ses clients afin de toucher une commission de 33 975$, a tranché le chien de garde de la profession.

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C’est la seconde fois en quelques mois seulement que Jacinthe Dubé se fait taper sur les doigts par le comité de discipline de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier au Québec.

La courtière, qui cumule plus de 40 ans d’expérience et qui a vendu plus de 6000 propriétés dans la région de Sherbrooke au cours de sa carrière, vient d’être reconnue coupable de n’avoir pas fait le nécessaire pour «éviter de se placer en situation de conflit d’intérêts» dans le cadre d’une transaction survenue en 2020. Sa sanction sera déterminée au cours des prochaines semaines.

«Expérience très pénible»

Dès la signature de son contrat de courtage avec un couple qui souhaitait vendre sa maison, Mme Dubé a mentionné qu’elle avait un «client potentiel».

Il s’agissait d’un homme dont elle venait de vendre la propriété et qu’elle représentait également à titre de courtière hypothécaire.

Dès la mise en vente de la maison, après des semaines «pénibles» à faire du «home staging», cet acheteur a déposé une offre d’achat, exactement au prix demandé de 454 000$, et ce avant même que la fiche de la maison soit publiée sur les plateformes de diffusion comme Centris.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l’émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Peu après, le couple de vendeurs a eu une autre visite et une autre offre, beaucoup plus intéressante, de 502 500$.

Quelques minutes seulement après la réception de cette seconde offre, la courtière a avisé le couple que l’autre acheteur avait bonifié son offre pour accoter ce prix.

Selon le témoignage de l’acheteur, c’est Mme Dubé qui a établi ce montant en lui assurant qu’il obtiendrait la maison en offrant cette somme.

Auprès des vendeurs, la courtière a émis des doutes quant à la capacité de payer des autres acheteurs, même si ceux-ci avaient été préapprouvés par la banque pour un montant de 585 000$, et leur a conseillé d’opter plutôt pour son propre client.

Éternel retour

La vente a éventuellement été conclue. Comme aucun autre courtier n’avait pris part à la transaction, Mme Dubé a empoché la totalité de la commission de 33 975$.

«Le conflit d’intérêts n’était plus seulement potentiel, il était bien réel et s’est matérialisé au détriment de l’une des deux parties envers lesquelles l’intimée était liée», note le comité de discipline. «Il s’est aussi matérialisé en faveur de l’intimée qui avait également un intérêt financier personnel […].»

Pour mémoire, Mme Dubé avait également été condamnée à une suspension et à une amende de 10 000$ en mai dernier, dans une affaire similaire. On lui reprochait alors d’avoir privé ses clients de la possibilité d’obtenir un meilleur prix, en acceptant une offre d’achat avant de mettre la propriété sur les plateformes de diffusion, notamment pour empocher à elle seule la totalité de la commission.

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