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Nouvelle baisse des taux d’intérêt attendue au Canada

Aux prises avec des signaux économiques contradictoires, la Banque du Canada devrait quand même procéder à une deuxième baisse consécutive de ses taux d’intérêt mercredi.

À l’instar des marchés, « nous nous attendons à ce que la banque centrale abaisse son taux cible de 25 points de base à 2,25 % […] même si les données récentes ne justifient pas explicitement une baisse », ont fait savoir vendredi les économistes de la Banque Nationale dans leurs prévisions de la semaine à venir.

C’est que le gouverneur Tiff Macklem et les autres membres du Conseil de direction de la Banque du Canada devront « cerner les signaux véritables derrière le bruit » pour leur nouvelle décision sur le taux directeur attendu ce matin à 9 h 45, expliquent les économistes du Mouvement Desjardins.

Il est vrai que le marché du travail a mieux fait qu’on s’y attendait le mois dernier, avec l’ajout de 60 000 emplois au Canada, que la mesure de l’inflation est passée de 1,9 % à 2,4 % en septembre et que les ventes au détail ont rebondi, mais ces données sont trompeuses, dit Robert Kavcic, économiste à la Banque de Montréal. Elles cachent une économie durement touchée par les tarifs commerciaux de Donald Trump ainsi que des chefs d’entreprise et des ménages canadiens qui ont le moral dans les talons.

L’annonce par le président américain d’une rupture des négociations commerciales entre les deux pays à cause d’une publicité de l’Ontario qu’il n’a pas appréciée est venue ajouter une couche de gris foncé et d’incertitude au portrait d’ensemble. Quant au premier budget du gouvernement Carney qui sera dévoilé la semaine prochaine, on s’attend à ce qu’il souffle le chaud et le froid, c’est-à-dire des annonces de compressions budgétaires au gouvernement fédéral en même temps que des investissements importants dans les infrastructures. La banque centrale voudra sans doute attendre que ses contours se précisent avant d’ajuster sa politique monétaire en conséquence.

Aussi, les marchés estiment-ils à 80 % la probabilité que la Banque du Canada réduise d’un quart de point de pourcentage le taux de son principal outil d’intervention monétaire, de 2,5 % à 2,25 %. Elle avait fait de même le mois dernier au terme d’une pause de six mois. Les analystes de Banque Nationale et du Mouvement Desjardins font partie de ceux qui s’attendent à ce que la banque centrale récidive une dernière fois en décembre avant de s’arrêter à 2 %, alors que d’autres prévoient que cette dernière baisse viendra plus tard l’an prochain ou jamais.

Retour des prévisions de la Banque

À̀ son plancher absolu depuis le début de la pandémie de COVID-19, le taux directeur de la Banque du Canada avait été relevé brutalement de 0,25 % à 5 % en l’espace de moins d’un an et demi pour endiguer la flambée inflationniste qui avait suivi. Ayant le sentiment d’avoir repris le contrôle de la situation, la banque centrale avait graduellement desserré son étau monétaire, du printemps 2024 jusqu’au mois de mars dernier, avant de s’arrêter de nouveau, ne sachant pas si la guerre commerciale et les tarifs douaniers de Donald Trump allaient réveiller la bête inflationniste ou plomber l’activité économique.

L’annonce de mercredi sera accompagnée d’une mise à jour du portrait d’ensemble de la situation économique et financière. Signe qu’à défaut de tellement s’améliorer, la situation d’ensemble est au moins en train de se stabiliser, Tiff Macklem a indiqué son intention de revenir, dans cette nouvelle édition trimestrielle du Rapport sur la politique monétaire, avec des prévisions formelles sur l’économie et l’inflation. La situation était rendue tellement incertaine avec les politiques commerciales américaines que la Banque du Canada avait renoncé depuis avril à produire de telles prévisions, préférant s’en tenir à de simples scénarios.

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