Rolex Paris Masters: Cameron Norrie : «Alcaraz n’a pas joué son meilleur tennis»

Cameron Norrie a surpris tout le monde. Le Britannique, 31e joueur mondial, a battu pour la troisième fois de sa carrière Carlos Alcaraz ce mardi soir, au deuxième tour du Rolex Paris Masters (4-6, 6-3, 6-4). Mais, pour la première fois de sa carrière, le joueur de 30 ans y est parvenu alors que son adversaire était numéro 1 mondial. Il n’avait encore jamais remporté un match contre un joueur aussi bien classé. Au troisième tour, il affrontera le vainqueur du duel entre les cousins Arthur Rinderknech et Valentin Vacherot.
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Super victoire aujourd’hui ! Pouvez-vous nous parler de vos émotions sur ce nouveau Court Central et de ce qui a été la clé de votre succès ?
C’était une victoire très spéciale pour moi. J’ai dû sans cesse le pousser et rester fidèle à mon jeu. J’ai pu imposer mon style, en jouant des points longs. L’intensité a été très forte dès le début, mais je me suis senti à l’aise avec ça. Dans le troisième set, je suis resté calme, je me sentais meilleur que lui, et j’ai su saisir ma chance sur la balle de break. J’ai tenu bon et servi avec sang-froid pour conclure.
On a eu l’impression que, dans le deuxième set, vous absorbiez mieux la puissance de votre adversaire. Comment avez-vous réussi à renverser le match ?
J’ai bien joué dès le premier set, mais il a su saisir ses opportunités alors que moi non. Dans le deuxième, j’ai continué à le pousser et il a un peu baissé d’intensité à un moment clé. Il a manqué une volée facile sur une balle de break, et j’ai très bien servi ensuite pour ne plus lui laisser d’ouvertures. C’est une victoire très spéciale contre sans doute le joueur le plus confiant du circuit actuellement.
“J’avais un petit avantage : j’avais déjà joué un match ici hier (lundi)”
Vous l’aviez affronté à Wimbledon, dehors sur gazon. Aujourd’hui, c’était en salle sur dur. Quelles différences avez-vous ressenties ?
J’avais un petit avantage : j’avais déjà joué un match ici hier. Lui n’avait pas joué la semaine précédente, donc j’avais un peu plus de rythme et de confiance. C’était son premier match sur ce court, et peut-être que mon niveau l’a un peu surpris. C’était un match spécial. Évidemment, il est quart de finaliste à Wimbledon, très confiant, très relâché. C’est un scénario différent, mais j’ai dû jouer mon meilleur tennis. Je ne pense pas qu’il ait joué le sien, et c’est ce qui rend le tennis unique.
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Vous avez gagné trois de vos cinq derniers matchs contre Carlos Alcaraz. Quel est votre secret ?
Il n’y a pas de secret. Il faut juste jouer à très haut niveau pendant plus de deux heures, sans jamais relâcher. Je ne voulais pas lui laisser le moindre souffle, pas un point. Je devais rester calme et ne pas avoir peur de gagner. Avant le match, je me suis dit : “Même si je me retrouve en position de conclure, je n’aurai pas peur de le faire.” Et je suis resté fidèle à ça.
“Je savais qu’il y avait une chance, pas une grosse, mais une réelle.”
Avez-vous senti dès le premier set que vous aviez une vraie chance de battre le numéro 1 mondial ?
Je savais qu’il y avait une chance, pas une grosse, mais une réelle. J’avais de la confiance et du rythme. Après la tournée en Chine, j’avais pris une pause à Stockholm pour me reposer. Je suis rentré chez moi, j’ai nagé, fait des randonnées, profité de la mer… Puis à Vienne, j’ai très bien joué, même si je n’ai pas été récompensé. Je me sens bien, mon équipe aussi, tout est simple. On vient pour jouer et profiter. C’est ça qui me met dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, j’étais prêt mentalement à saisir ma chance.
Sur la première balle de match, la balle a touché deux fois le filet avant de retomber de votre côté. Qu’avez-vous pensé à ce moment-là ?
J’ai cru qu’elle allait passer ! Il y a eu beaucoup de balles qui ont accroché la ligne pour moi aujourd’hui, d’autres qu’il a manquées de très peu. C’était un de ces jours où tout tourne bien. J’ai aussi eu un peu de réussite sur certains coups, mais j’étais prêt à rejouer le point. Ça m’a rappelé Rio, où j’avais conclu un match sur un service similaire. C’est un bon souvenir.
“Franchement, la Fédération Française et l’ATP ont fait un super boulot”
Que pensez-vous du nouveau site du tournoi, du nouveau court central ici à Paris ?
C’est superbe. Il y a plus d’espace partout, les zones d’entraînement sont très bien. Ils ont fait un excellent travail. Bercyva nous manquer, c’était le meilleur court indoor du monde. Mais ce nouveau lieu est incroyable, surtout pour les fans. L’ambiance était fantastique, presque plein ce soir. J’ai senti beaucoup d’énergie, et j’avais aussi des amis dans le public. C’est facile d’accès, agréable pour les joueurs aussi. Franchement, la Fédération Française et l’ATP ont fait un super boulot.
Dans le premier jeu, vous avez frappé un passing superbe qui a enflammé le public. Cela vous a-t-il donné confiance pour la suite ?
Oui, ce point m’a mis tout de suite dans le match. Quand on commence par un coup comme ça, on se dit que ça peut être une bonne journée. Mais j’ai quand même dû batailler pour tenir mon service derrière. C’était peut-être mon plus beau coup de l’année. J’ai pris du plaisir du début à la fin, et mon kiné m’a dit qu’il était heureux de me voir profiter autant. Ce n’est pas seulement la victoire, c’est le fait de savourer tout le moment.




