Critiques Séries : High Potential. Saison 2. Episode 7.

High Potential // Saison 2. Episode 7. The One That Got Away.
Après un début de saison solide et plein de promesses, je m’attendais à ce que cet épisode 7 marque un vrai tournant avant la pause. Pourtant, malgré quelques moments intéressants, « The One That Got Away » m’a laissé sur une impression de frustration. Ce n’est pas un mauvais épisode, mais il donne le sentiment que la série piétine, notamment sur l’intrigue autour de Roman. Cet épisode remet Morgan sur le devant de la scène, mais pas forcément de la manière que j’espérais. On la retrouve dans une enquête mêlant art volé, héritage douloureux et fausses apparences. Une affaire qui, sur le papier, avait tout pour lui plaire : des zones grises, des dilemmes moraux, et un soupçon d’histoire.
Mais High Potential prend un virage inattendu avec l’arrivée de Rhys, un consultant en art aussi séduisant qu’arrogant. Morgan le déteste, mais le jeu de la rivalité devient vite plus trouble. Entre eux, il y a cette tension immédiate, ce mélange de défi et d’attirance qui finit par prendre le dessus. Je comprends ce que la série cherche à faire ici : montrer une Morgan qui tente encore de comprendre ce qu’elle veut, entre indépendance et besoin de connexion. Mais cette parenthèse charnelle, aussi logique qu’elle soit pour le personnage, me laisse partagée. Le lien entre eux n’a rien de profond, et je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une manière pour elle d’échapper à ses propres contradictions.
D’autant que le twist final révèle que Rhys n’est pas celui qu’il prétend être. Une révélation prévisible, certes, mais qui pourrait ramener un peu de tension narrative dans les prochains épisodes. Ce qui m’a davantage marquée dans « The One That Got Away », c’est le climat tendu au sein de la brigade. Depuis le début de la saison, les rapports hiérarchiques entre Morgan, Karadec et le capitaine Nick Wagner semblaient fragiles, mais ici, on franchit un cap. La confrontation entre Morgan et Nick est brutale, presque gênante. Il ne s’agit pas simplement d’un désaccord professionnel : la manière dont Nick la rabroue publiquement est disproportionnée, voire humiliante.
Et pourtant, une partie de son discours sonne juste. Morgan prend souvent des risques inconsidérés, et même si son instinct est redoutable, son impulsivité pourrait un jour coûter cher à l’équipe. Karadec, quant à lui, tente de tempérer les tensions, sans grand succès. On le sent tiraillé : fidèle à Morgan, mais conscient qu’elle franchit des limites. Et puis, il y a ce moment où lui aussi désobéit à un ordre direct — preuve que, malgré ses principes, il n’est pas à l’abri d’agir sous l’émotion. Ces tensions internes sont intéressantes, car elles révèlent la fragilité du groupe. On perçoit que chacun commence à douter, non seulement de l’autre, mais aussi de sa propre place dans l’équipe. Depuis le début de la saison 2, l’ombre de Roman plane sur tout le récit.
On nous promet depuis des semaines des révélations autour de sa disparition, mais à l’épisode 7, le mystère semble encore s’épaissir plutôt que s’éclaircir. Oui, quelques éléments avancent : on découvre que le danger est peut-être plus proche que prévu, et qu’Arthur n’est pas à l’abri. Mais l’ensemble manque de consistance. Le fameux sac à dos de Roman, au cœur de tant de discussions, continue de jouer le rôle de fausse piste. On tourne autour du sujet sans jamais vraiment plonger dedans. Ava, de son côté, reste un des personnages les plus justes du moment. Sa quête de vérité sur son père et sa relation avec Morgan apportent une touche d’émotion sincère à la série.
Leur complicité, retrouvée depuis l’épisode précédent, est un des rares points lumineux de celui-ci. C’est à travers elle que la série reste humaine, et c’est sans doute pour ça qu’on s’y accroche encore. Je regrette que High Potential n’exploite pas davantage Daphne et Oz. Leur duo avait trouvé une vraie justesse dans la première saison, mais cette année, ils semblent relégués au second plan. Après ce qu’ils ont traversé — notamment l’épisode du Game Maker —, il y avait matière à explorer leurs traumatismes, leur amitié, voire leur évolution. Au lieu de ça, ils se contentent de brèves apparitions, sans réel développement. C’est d’autant plus dommage que ces personnages apportaient un contrepoint intéressant à Morgan : plus rationnels, plus ancrés, ils permettaient d’équilibrer la série.
Difficile de cerner Nick Wagner. Depuis son arrivée, il souffle le chaud et le froid. Cet épisode ne fait qu’ajouter à cette ambiguïté. On sent une forme de sincérité dans sa volonté de protéger Morgan, mais sa manière de faire est souvent autoritaire, voire déroutante. Sa présence constante sur le terrain, ses réactions excessives et ses secrets laissent planer un doute : est-il vraiment du côté de Morgan, ou cherche-t-il à la surveiller ? Je ne serais pas surprise que la seconde moitié de la saison nous apporte une réponse à cette question.
Ce septième épisode de High Potential m’a laissé perplexe. Il y a de bonnes idées, des émotions vraies, mais aussi une impression d’inachevé. L’enquête sur l’art volé n’est qu’un prétexte pour explorer les failles du groupe, et sur ce plan, c’est plutôt réussi. Mais la série gagnerait à avancer plus franchement dans ses arcs principaux, surtout autour de Roman et de Wagner. Je garde espoir pour la suite, mais j’aimerais que High Potential retrouve le souffle et la cohérence de ses premiers épisodes. Ce Fall Finale n’était pas sans intérêt, mais il manque ce petit quelque chose qui, jusque-là, faisait tout le charme de la série.
Note : 5/10. En bref, ce septième épisode de High Potential m’a laissée perplexe. Il y a de bonnes idées, mais aussi une impression d’inachevé. L’enquête sur l’art volé n’est qu’un prétexte pour explorer les failles du groupe, et sur ce plan, c’est plutôt réussi. Mais la série gagnerait à avancer plus franchement dans ses arcs principaux.
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