Élections municipales 2025: les candidats de Repentigny s’entredéchirent pour un mégaprojet qui coûterait jusqu’à 200 M$ aux citoyens
Ce dimanche 2 novembre, les citoyens de centaines de municipalités du Québec sont appelés aux urnes pour élire les membres de leurs conseils municipaux. Pour l’occasion, Le Journal vous présente une série de reportages sur une trentaine de luttes à surveiller.
Les candidats à la mairie de Repentigny s’entredéchirent sur l’avenir d’un mégaprojet qui impliquerait jusqu’à 200 M$ d’investissements de fonds publics pour revamper tout un quartier.
«C’est non faisable, ce n’est pas viable parce que le projet n’a pas l’acceptabilité citoyenne ni commerciale», martèle Maxime Comtois, candidat à la mairie pour Repentigny Ensemble.
Il espère priver Nicolas Dufour, d’Avenir Repentigny, d’un second mandat à la tête de cette ville située dans la région de Lanaudière.
Le maire sortant de Repentigny, Nicolas Dufour, est à la porte d’une électrice, durant la campagne électorale.
Photo fournie par Avenir Repentigny
L’administration en place a annoncé en grande pompe cette année le lancement du projet baptisé Avantia. Il concerne un parc industriel de six millions de pieds carrés longeant l’autoroute 40.
On espère bâtir un quartier où tout serait accessible en un quart d’heure. Près de 3500 logements, une école, des espaces verts doivent s’y trouver.
Le but est aussi d’accueillir une foule de nouvelles entreprises. La Ville investirait dans le projet quelque 200 M$ sur une vingtaine d’années, selon Nicolas Dufour.
Congestion
Pour Maxime Comtois, Avantia est synonyme d’une encore plus grosse congestion dans les rues de Repentigny, pendant que les parcs, les aqueducs, les piscines municipales ne répondent plus aux besoins de la population.
Le candidat à la mairie de Repentigny Maxime Comtois, au lutrin, accompagné de ses candidats, en septembre dernier
Tirée du compte Facebook de Repentigny Ensemble
«Notre vision, c’est d’améliorer ce qu’il y a présentement en place [dans le parc industriel] et non de le détruire, de le démolir et de le refaire à neuf», assure le candidat.
Même si le territoire de Repentigny est presque déjà totalement développé, Avantia amènerait 5000 nouveaux citoyens à travers le temps, précise Nicolas Dufour.
«Je pense qu’une ville de 90 000 personnes est capable d’absorber 200 nouveaux citoyens par année sans que ça crée la cohue», dit le politicien. Il rappelle au passage que le tramway de l’est doit être accessible sur le territoire d’ici 2036.
Maquette du projet Avantia, qui doit prendre forme dans un quartier industriel de Repentigny dans les prochaines décennies
Image tirée du site avantiarepentigny.ca
Pas nouveau
Le maire Dufour rejette également les accusations quant à la population qui n’aurait pas été préalablement informée des détails du dossier, citant plusieurs séances de consultation.
«On a fait campagne électorale en 2021 là-dessus en disant qu’on voulait requalifier le parc industriel et que c’était nécessaire. Ça fait qu’il n’y a personne qui, malheureusement, peut plaider l’ignorance ou la surprise», se défend-il.
Il allègue d’ailleurs que son adversaire n’est carrément «jamais venu à une séance du conseil municipal depuis quatre ans».
