Trends-CA

« Cette fois-ci, c’est vraiment la dernière » : à Ergué-Gabéric, un concert hommage pour les 40 ans de la disparition de Danielle Messia

« Ah non, il n’y aura pas d’hommage pour les 50 ans ! Cette fois-ci, c’est vraiment la dernière ». La réponse est sèche et assurée. Mais rappelez au Quimpérois Gérard Classe, que sa réaction avait été similaire en mai 2015 au sortir du concert hommage des 30 ans au Moulin-Vert avec Adélaïde et, déjà, Clarisse Lavanant, et vous décèlerez aisément un rictus qui en dit long de son attachement envers celle dont il perpétue le souvenir depuis 40 ans, Danielle Messia.

Un cierge allumé à Locronan pour sceller le contrat

Une artiste que le journaliste radio a découverte en 1982 Chez Paul, un cabaret quimpérois. « Quelle voix ! Six mois après, je contacte Barclay pour lui proposer une soirée au théâtre de Quimper, qui n’était pas encore Max-Jacob. Nous ne nous étions jamais rencontrés, mais dès son arrivée, elle est venue vers moi. « Tu as l’allure de ta voix », m’a-t-elle dit ». Le début d’une belle amitié.

Et l’ex journaliste du Télégramme de rappeler qu’elle lui avait conseillé de ne pas lâcher son boulot en lui proposant, quelques années, plus tard de devenir son secrétaire artistique. « Je lui avais déjà trouvé quelques grosses dates en Bretagne. À ce moment-là, nous étions à Locronan, elle m’a entraîné dans l’église, a allumé un cierge et m’a dit qu’une Juive et un agnostique, le contrat était bon ».

« Tout ce que je n’ai pas pu faire de son vivant »

Las, il ne durera pas. En juin 1985, à l’apogée de sa gloire, Danielle Messia, 28 ans, succombe à un cancer. Trois jours avant Champs-Élysées, émission télévisuelle incontournable de l’époque. « Mais Michel Drucker a tenu à passer entièrement sa chanson à l’antenne », souligne l’ancien manager qui a alors pris son bâton de pèlerin pour honorer sa mémoire. Dès la fin de l’année 1985, ses deux premiers albums sont réédités et, en 1986, « Les mots », album de chansons inédites, sort dans les bacs avec l’appui de Jean-Jacques Goldman, ami de la chanteuse et qui lui a même dédié sa chanson « Famille ».

Clarice Lavanant, Philippe Guevel, Gérard Classe et Nathalie Moguerou fin septembre à Plourin-lès-Morlaix pour les répétitions du spectacle gabéricois. (DR)

Des spectacles hommages suivront, produits par le Quimpérois, comme en 2011 à Briec ou en mai 2014, à Pleyben, avec Dan Ar Braz, Nolwen Korbel, Adelaïde, Jean Félix Lalane, et, toujours, Clarisse Lavanant. En 2024, sort « Re-naissance », un album de cinq CD comprenant 87 chansons. « Tout ce que je n’ai pas pu faire de son vivant, soupire Gérard Classe. J’ai vécu les moments les plus difficiles. Il m’a même fallu mentir sur son état de santé ».

Un mot de Jean-Jacques Goldman

Dimanche 16 novembre, ce n’est évidemment pas sans émotion qu’il écoutera Clarisse Lavanant interpréter « De la main gauche », le plus grand succès de Danielle, traduit en breton, et accompagnée de la chorale du Bout du Monde. Le titre « Edith et Danielle », écrit par ses soins, sera également chanté. Autre artiste morlaisienne, Nathalie Moguerou ouvrira l’hommage avec la violoncelliste Dominique Brunier. « Pas si simple l’œuvre de Messia, souligne-t-elle, ni dans les textes ni dans les notes. C’est très pointu ».

Comme les concerts précédents, Gérard Classe lira le petit mot de soutien envoyé par Jean-Jacques Goldman. S’il se refuse à parler de l’hommage des 50 ans, il émet un souhait pour une autre date, celle du 70e anniversaire de la chanteuse l’an prochain. « Je rêve d’une rue à Quimper, où elle a fait tant de petites et plus grandes scènes, qui porterait son nom. Comme à Carhaix ».

Pratique

Danielle Messia, hommage par Clarisse Lavanant et Nathalie Moguerou, avec Philippe Guevel (piano) et Dominique Brunier (violoncelle) dimanche 16 novembre à 15 h 30 l’Athena à Ergué-Gabéric. 15 €. Au bénéfice de la KempeR’Ose. athenaconcertmessia@gmail.com et 02 98 66 77 27.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button