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Le milieu littéraire s’unit pour défendre le livre dans la ville

En écho aux propos d’Olivier Gougeon, directeur général du Salon du livre de Montréal, rapportés cette semaine dans de nombreux médias, l’ensemble du milieu du livre se mobilise.

Auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, bibliothécaires, médiateurs et autres professionnels du livre alertent celles et ceux qui seront élus ce dimanche sur la scène municipale sur les conséquences désastreuses qu’une interruption du service régulier à la STM aura sur le plus grand événement littéraire francophone en Amérique du Nord. Les signataires en appellent à un dialogue rapide et constructif afin de résoudre le conflit de travail.

Il va sans dire, le milieu du livre respecte les moyens de pression exercés par les travailleurs de la STM pour de meilleures conditions de travail. Or, ce conflit s’éternise et nous croyons qu’il est temps que les responsables politiques et institutionnels passent à l’action, dans l’intérêt général des Montréalaises et des Montréalais, et pour l’accès à la culture.

Pour le Salon du livre de Montréal spécifiquement, près de 75 % des visiteurs se déplacent en transport en commun à différents moments de la journée. Le contexte actuel rend très problématique, voire impossible, l’accueil des groupes scolaires, la tenue des activités de soir et la présence continue du personnel et des exposants.

Au-delà de l’accès du public, des bénévoles et des travailleurs, c’est toute la chaîne du livre qui serait fragilisée : empêchement pour des milliers d’élèves de groupes scolaires de vivre une première expérience culturelle marquante, occasions manquées de rencontres entre auteurs et lecteurs, découvrabilité compromise pour des œuvres québécoises et franco-canadiennes, et des pertes économiques importantes pour les éditeurs, les distributeurs et aussi les libraires qui bénéficient d’un effet d’entraînement post-Salon.

Novembre est un mois névralgique pour la métropole, marqué par de nombreux événements culturels, sportifs et économiques. La continuation du conflit aurait des conséquences catastrophiques pour tout l’écosystème de la culture, du livre et de l’éducation. Les répercussions se feraient sentir longtemps après.

Dans un monde où la technologie et l’intelligence artificielle occupent une place grandissante, et où les données les plus récentes démontrent des enjeux de littératie importants, il devient plus essentiel que jamais de maintenir le livre au cœur de la culture et du dialogue collectif. Le Salon du livre de Montréal constitue non seulement une expérience éducative et inspirante pour des milliers de jeunes, mais aussi une célébration du pouvoir des mots, de la pensée critique et de la rencontre humaine. Nous espérons vivement pouvoir perpétuer cette belle tradition.

Nous en appelons à un règlement rapide du conflit, pour que Montréal reste une ville où le livre, la lecture et la culture demeurent accessibles à toutes et à tous.

*Ont aussi cosigné cette lettre : Rebecca West, directrice générale de l’Association des éditeurs de langue anglaise du Québec ; Marie-Ève Francœur, directrice générale de l’Association québécoise des Salons du livre ; Chloé Baril, directrice générale de Bibliopresto ; Anne Gucciardi, directrice générale de Communication-Jeunesse ; Christian Laforce, directeur général de Copibec ; Louise Déraspe, présidente du conseil d’administration de Coopsco ; Céline de Dianous, directrice générale de la Fédération des milieux documentaires ; Mathieu Forget, directeur général d’Interforum Canada ; Jean-Benoît Dumais, directeur général des Librairies indépendantes du Québec ; Piedad Sáenz, directrice générale du Regroupement des éditeurs franco-canadiens ; Lily Thibeault, directrice Générale de la SODEP ; Patrick Joly, directeur général de la Société de gestion de la BTLF et plusieurs autres.

*La liste complète des cosignataires est ici.

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