Élections municipales 2025: Saint-Jean-sur-Richelieu, capitale de la crise du logement

Ce dimanche 2 novembre, les citoyens de centaines de municipalités du Québec sont appelés aux urnes pour élire les membres de leurs conseils municipaux. Pour l’occasion, Le Journal vous présente une série de reportages sur une trentaine de luttes à surveiller.
La crise du logement s’impose comme priorité dans tous les camps à Saint-Jean-sur-Richelieu, alors que la ville serait la capitale de ce phénomène social grave, ouvrant ainsi la porte, pour la première fois, à l’itinérance.
La mairesse sortante, Andrée Bouchard, qui brigue un deuxième et dernier mandat, reconnaît l’ampleur du problème.
«La crise du logement et celle de l’itinérance vont de pair», dit-elle.
Environ 200 personnes seraient actuellement en situation d’itinérance, une première pour cette banlieue de 100 000 habitants.
Selon les données les plus récentes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour Saint-Jean-sur-Richelieu, la ville arrive au pire rang en termes d’inoccupation des logements, avec seulement 0,4% d’appartements disponibles.
La construction d’un immeuble de 100 logements à loyers abordables pour les 65 ans et plus sera bientôt terminée, se réjouit Mme Bouchard. Les derniers logements sociaux à avoir été construits remontent à 2012.
La mairesse sortante estime avoir été en mode «rattrapage» au cours des quatre dernières années et compte bien continuer sur celle lignée si elle est réélue.
Moratoire nuisible
L’un de ses trois opposants, Éric Latour, affirme que Saint-Jean-sur-Richelieu vit la «pire crise du logement au Québec».
Éric Latour.
Photo fournie par ÉQUIPE ÉRIC LATOUR
Selon l’ancien gestionnaire dans le monde des médias, le moratoire imposé sur les nouveaux projets résidentiels en raison d’infrastructures vétustes a freiné le développement pendant des années. Il a depuis été levé partiellement.
«Ce qui reste, ce sont des logements miteux ou des condos de luxe à 3500$ par mois», dénonce-t-il.
Moduler les redevances
Pour Maryline Charbonneau, aspirante mairesse qui gravite dans la sphère politique depuis près de 20 ans, la Ville doit «cesser de réagir et commencer à planifier».
Maryline Charbonneau.
Photo fournie par CAMPAGNE MARYLINE CHARBONNEAU
Elle souhaite moduler les redevances imposées aux promoteurs afin de stimuler la construction de logements sociaux tout en revitalisant certains bâtiments désuets.
Le quatrième candidat à la mairie, François Roy, propose de vendre le terrain de l’aéroport, qui s’étend sur 1,5 million de mètres carrés, à des promoteurs afin d’y construire des logements.
François Roy, aspirant maire de Saint-Jean-sur-Richelieu
Photo fournie par FRANÇOIS ROY
«Le projet, actuellement, c’est de construire des usines et de garder les pistes, explique celui qui est conseiller municipal depuis quatre ans. On n’a pas besoin d’usine ni d’un aéroport qui sert à amuser 300 pilotes, on a besoin de toits.»




