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« Faire un enfant à 59 ans ? Qu’aurais-je le temps de lui transmettre ? » : quand Tchéky Karyo se confiait à Paris Match

En 2013, l’acteur, disparu aujourd’hui à 72 ans, recevait Paris Match un bébé de trois mois dans les bras. Loin des rôles de dur qui ont fait sa gloire, il parlait de son enfance cabossée, de sa paix retrouvée auprès de Valérie sa femme, et de la joie bouleversante de redevenir père.

Ce jour de février 2013, Tchéky Karyo n’avait rien du flic traqué ni du tueur tourmenté qu’il incarnait à l’écran. Dans son appartement parisien, il accueillait Paris Match, un sourire apaisé, en compagnie de sa compagne Valérie Keruzoré et Louise, sa fille de trois mois, blottie contre lui.

L’acteur venait de connaître la joie de la paternité tardive. « J’ai fait un enfant à Valérie pour lui offrir un cadeau au bout de dix ans d’amour », confiait-il, avant de s’interroger : « Faire un enfant à 59 ans ? Qu’aurais-je le temps de lui transmettre ? » Puis, après un silence : « Le bonheur d’une femme qui a envie d’un enfant, et avec qui tu es bien, cela n’a pas de prix. »

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Louise venait de naître, et déjà son père la berçait à la guitare. « Je jouais tous les soirs à travers le ventre de sa maman. J’ai même emmené ma guitare dans la salle d’accouchement ! Depuis, je ne cesse de jouer pour elle. Elle me prend pour Jimi Hendrix », souriait-il.

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« Il était mon idole, le plus fort du monde, mais il ne parlait jamais de lui. »

L’occasion pour lui de se replonger dans ses souvenirs d’enfance. Né à Istanbul d’une mère grecque et d’un père turc, arrivé à Paris à six mois, il avait grandi dans un foyer traversé de tempêtes. « Mes parents avaient un tempérament volcanique. Quand ils ne se disputaient pas, on croyait qu’ils étaient malades. » À 13 ans, après leur séparation, il s’était retrouvé seul avec son père dans un petit hôtel pour immigrés près de Barbès. « La patronne lavait notre linge parce qu’elle trouvait mon père sympathique », racontait-il, ému.

Ce père, chauffeur-livreur, restait pour lui une figure d’admiration absolue. « Il était mon idole, le plus fort du monde, mais il ne parlait jamais de lui. Il nous élevait avec des phrases clés du type : “Il faut être capable d’être heureux assis sur un banc avec juste du pain et un morceau de fromage.” »

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Un soir, adolescent, il avait trouvé le courage de lui parler. « Je lui ai tout dit, sans m’arrêter. Quand j’ai eu fini, il m’a simplement répondu : “Tu sais, je peux comprendre ; je peux aussi apprendre.” » Cette phrase, Tchéky la gardait comme une boussole.

Devenu père à son tour, il savait ce qu’il voulait transmettre à sa fille. « Le goût des autres, et la curiosité pour ce qui est différent », confiait-il. 

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