Pistes cyclables et laboratoires socialistes: fin du party

En préparant la soirée électorale municipale de demain, j’ai fait l’exercice de survoler les batailles électorales dans toutes les villes du Québec. Un constat me frappe: il se produit un sérieux retour sur terre.
Il y a quatre ans, nous étions sortis des élections municipales avec un sentiment de renouveau. Plusieurs nouveaux visages avaient envahi la scène municipale, des personnes plus jeunes aussi se retrouvaient dans des postes de maires.
Autant ce vent de fraîcheur me plaisait, autant je m’interrogeais sur les programmes de certains d’entre eux. On y allait à gauche toute, les villes en proie à devenir des laboratoires de politiques socialistes. Il s’agit d’ailleurs d’un phénomène qu’on observe ailleurs en Amérique du Nord.
Les pistes cyclables, les rues fermées, les politiques vertes et un soupçon de wokisme allaient révolutionner nos villes. Les taxes, la neige, la propreté, les loisirs, les habituelles priorités locales étaient relégués au second rang par ces nouveaux visionnaires progressistes.
Jeu de base
Mon tour d’horizon des campagnes qui s’achèvent montre un autre portrait: un retour aux priorités de base. Bien gérer la ville, s’occuper des rues, aider l’économie et les PME, je dirais qu’on assiste à un retour sur terre.
Cela commence à Montréal avec Projet Montréal qui se retrouve en danger. Mais même à l’intérieur de Projet Montréal, les discours ont changé. Le candidat Rabouin a pris ses distances avec Valérie Plante sur des enjeux sensibles comme la fermeture de l’avenue Camillien-Houde ou l’entêtement à ne pas ramasser les ordures.
Dans plusieurs autres villes où des sondages ont eu lieu, les partis et candidats très campés idéologiquement à gauche se retrouvent devancés, parfois loin derrière. Les candidatures économiques semblent avoir la cote. Nous verrons demain ce qu’il en est en comptant les votes.
Démocrates?
Plusieurs des révolutionnaires en herbe ont vécu assez durement leur mandat. On veut changer la ville, bouleverser les habitudes, mais sans consultation. C’est un classique: des gens ayant toujours fait l’éloge de la démocratie veulent imposer leurs vues une fois le pouvoir entre leurs mains. Ce jour-là, l’opposition ne fait plus partie d’une démocratie en santé.
Dans la vague de renouveau de 2021, les gagnants à long terme sont ceux qui ont été capables de pragmatisme. Les jeunes maires de Longueuil et de Laval sont des exemples de cette capacité de passer ses idées en manœuvrant de manière pragmatique. Eux sont toujours restés sur terre, et leur avenir semble prometteur.
Pas de transport en commun
Montréal sera vraisemblablement privée de transport en commun pour tout le mois de novembre. Il n’y aura donc presque pas de service le jour du vote. Honte au syndicat et au tribunal administratif! Déjà que des électeurs ne sont pas inscrits sur la liste à cause de la grève des postes.
On avait suspendu la grève pour le Grand Prix de Formule 1. Mais pas pour l’élection. Beau sens des priorités.



