Une pétition réclame l’identification des acheteurs de la poupée sexuelle vendue sur Shein

C’est une (très) mauvaise publicité dont se serait bien passé Shein. Jeudi 30 octobre, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a été alertée sur des annonces proposées sur le site.
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En cause, notamment, une poupée de 80 cm, adoptant les traits d’une fillette, portant dans ses bras un ours en peluche. La description du produit ne fait aucun doute : « poupée sexuelle […] jouet de masturbation masculine avec corps érotique et vrai vagin et anus ». La poupée, vendue 186,94 euros, choque la DGCCRF, qui a saisi le procureur de la République.
Dans un communiqué, la DGCCRF indique que « le site d’e-commerce Shein commercialisait des poupées sexuelles d’apparence enfantine. Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus ». L’administration précise avoir également observé « plusieurs contenus pornographiques […] comme des poupées sexuelles d’apparence adulte ». « Aucune mesure de filtrage ne limite efficacement l’accès à ces contenus pornographiques pour des mineurs ou des publics sensibles », ajoute le service dans un communiqué.
« Défaillances majeures »
Mouv’Enfant, mouvement de lutte contre toutes les formes de violence faites aux enfants, se dit « profondément préoccupé par la sécurité et la protection de l’enfance » et demande, via une pétition mise en ligne, « le retrait immédiat des poupées à l’effigie d’enfants, reproduites à des fins pédoporno-criminelles », ces objets pouvant inciter « à des comportements criminels et sexuels sur mineurs ».
L’association exige également « que des mesures soient mises en place pour identifier et suivre les acheteurs potentiels de ces objets, afin de prévenir tout passage à l’acte ». La pétition, adressée à Emmanuel Macron, à Sarah El Haïry, haute-commissaire à l’enfance, à Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes entreprises, a recueilli près de 1 000 signatures en quelques heures.
Contacté par Reuters, Shein a déclaré que « les produits en question ont été immédiatement retirés de la plateforme dès que nous avons eu connaissance de ces défaillances majeures ». « Shein applique une politique de tolérance zéro à l’égard de tout contenu ou produit contrevenant à nos politiques internes ou aux lois en vigueur », a ajouté le groupe par courriel.
De précédentes polémiques
Shein a, ces derniers mois, fait l’objet de nombreuses critiques. Dans sa dernière étude, l’UFC-Que choisir, qui a évalué des dizaines de produits provenant de la plateforme (ainsi que de Temu), a tiré la sonnette d’alarme : 69 % des produits testés ne répondent pas aux normes en vigueur dans l’Union européenne et 57 % font courir un risque réel d’intoxication, d’allergie, d’étouffement, de brûlure ou d’incendie à leurs utilisateurs.
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L’association avait, notamment, alerté sur les jouets pour les enfants de moins de 3 ans : 100 % de ceux provenant de chez Shein étaient à proscrire, car ils comportaient de réels risques pour les enfants. Le géant chinois de la « fast fashion » doit ouvrir, mercredi 5 novembre, son premier magasin physique en France, au Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) de Paris.
Vendredi 10 octobre, peu après l’annonce, des employés avaient organisé une manifestation devant le grand magasin pour protester contre la direction et son accord avec Shein. Le groupe prévoit également d’ouvrir cinq autres boutiques dans des Galeries Lafayette à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.
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