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Changement d’heure : le soleil va bientôt se coucher avant le souper

Publié le 18 octobre 2025 à 16h02

Chaque printemps et chaque automne, on avance ou recule nos horloges d’une heure. Un rituel devenu presque automatique, mais dont la pertinence fait de plus en plus débat.

Une question d’énergie

Le concept du changement d’heure, souvent attribué à Benjamin Franklin, a réellement pris forme au début du XXᵉ siècle. L’objectif initial : économiser l’énergie en profitant davantage de la lumière naturelle en soirée, surtout durant les mois d’été. Pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, plusieurs pays ont adopté l’heure avancée pour réduire la consommation de charbon et d’électricité. Le charbon était la principale source de chauffage à l’époque, et devenait plus rare durant les grandes guerres, car l’armée avait priorité sur les livraisons.

Au Québec, le système de l’heure avancée a été instauré de façon permanente en 1974. Depuis, on avance l’heure le deuxième dimanche de mars, et on la recule le premier dimanche de novembre, en synchronie avec les États-Unis et la plupart des provinces canadiennes. En Europe cependant, ces dates sont un peu décalées.

Des bénéfices

Les partisans du changement d’heure évoquent encore plusieurs bénéfices :

  • Plus de lumière en soirée : cela favorise les activités extérieures après le travail et pourrait réduire certains accidents de la route en fin de journée.

  • Moins d’éclairage artificiel : historiquement, cela permettait d’économiser de l’électricité, bien que cet effet soit aujourd’hui moins évident.

  • Effet psychologique positif : les journées qui “s’allongent” au printemps donnent un regain d’énergie et améliorent parfois l’humeur.

Et des effets négatifs

Mais le changement d’heure n’a pas que des bons côtés. De plus en plus d’études pointent vers des effets négatifs sur la santé et la société :

  • Perturbation du sommeil : le passage à l’heure avancée provoque une désynchronisation du rythme biologique. Il faut souvent plusieurs jours pour s’adapter.

  • Hausse du risque d’accidents : certaines recherches montrent une augmentation des accidents de la route et des infarctus dans les jours suivant le changement d’heure.

  • Bénéfices énergétiques devenus négligeables : à l’ère du chauffage électrique et des écrans omniprésents, l’économie d’énergie est maintenant minime, voire nulle.

  • Productivité en baisse après le changement d’heure : la fatigue et les troubles du sommeil affectent la concentration et la performance au travail.

Seulement le quart de la planète

Il est intéressant de noter qu’environ 25 % de la population mondiale observe les changements d’heure au printemps et à l’automne. Les pays plus au nord le pratiquent plus car la différence de la durée du jour entre l’été et l’hiver est parfois énorme. Une forte partie de la population mondiale vit plus près de l’équateur. La différence entre les saisons y est moindre. Prenons Mumbai par exemple. Le soleil se couche à 19h20 en juin, et à 18h00 en décembre. Un changement à l’heure avancée n’y changerait pas grand-chose. À Londres, le soleil se couche à 21 h 20 en juin (heure avancée), et à 15 h 50 en décembre (heure normale). Mais surtout, il se lève à 3 h 50 en juin à l’heure normale. L’heure avancée permet de transposer une heure de lumière du jour de la fin de la nuit vers la soirée.

Est-il l’heure d’avancer?

Plusieurs régions du monde remettent la pratique en question. L’Union européenne a déjà voté en faveur de son abolition, mais la mise en œuvre se fait attendre. Aux États-Unis, plusieurs États souhaitent conserver l’heure avancée à l’année, mais aucune loi fédérale n’a encore été adoptée. Au Canada, la Saskatchewan et le Yukon, entre autres, ont déjà cessé de changer l’heure. Au Québec, le débat revient régulièrement : faut-il conserver l’heure actuelle à l’année, ou revenir à l’heure standard permanente? Pour l’instant, le gouvernement attend une décision coordonnée avec l’Ontario et New York avant de bouger.

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