Fonction publique: Québec entame son grand ménage de la bureaucratie

Le traitement-choc promis par François Legault débute à Québec: une dizaine d’organismes seront abolis ou fusionnés dans le cadre d’un grand ménage de la bureaucratie.
Le projet de loi qui sera déposé mercredi par la présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau, vise à «envoyer un signal» à la fonction publique, selon les informations obtenues par notre Bureau parlementaire.
Au total, une quarantaine d’«entités» seront touchées, incluant des organismes et des fonds gouvernementaux.
L’Institut national de santé publique du Québec et l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, par exemple, seront au nombre des organismes fusionnés.
D’autres entités seront «mutualisées», c’est-à-dire qu’elles devront mettre leurs ressources en commun.
Québec souhaite ainsi donner l’exemple aux hauts fonctionnaires, également appelés à sabrer la bureaucratie, affirme une source bien au fait du dossier.
D’ailleurs, le gouvernement Legault pourrait déposer un autre projet de loi similaire dans les prochains mois, explique-t-on. «Il va y en avoir d’autres, des abolitions et des mutualisations», explique notre interlocuteur.
Le cabinet de la ministre Duranceau n’a pas voulu commenter le projet de loi mardi. Les détails seront connus au moment du dépôt, fait valoir l’attaché de presse de la ministre.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l’émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Réduire la paperasse
Québec en profitera aussi pour réduire la «paperasse» en diminuant la reddition de comptes. «On peut la faire quand même, mais juste moins souvent», souligne-t-on en coulisse.
Malgré tout, ces compressions n’entraîneront pas de grandes économies ni d’abolitions de postes importantes, explique notre source. «L’idée est de montrer à la fonction publique la direction que l’on prend. C’est juste un début», affirme-t-on.
Un autre aspect du projet de loi visera à «renforcer l’imputabilité des hauts fonctionnaires», selon le libellé inscrit au feuilleton. Mais il a été impossible d’en savoir plus mardi.
Traitement-choc
Le premier ministre François Legault avait annoncé ses couleurs lors de son remaniement ministériel, début septembre.
Dans son discours, il comparait la bureaucratie à une «camisole de force». «Ça nous prend un traitement-choc», plaidait-il en appelant chaque ministère à faire le ménage.
Il confiait à France-Élaine Duranceau le mandat de dégraisser la machine. «Et elle va avoir tout mon appui», disait François Legault.
Pertes d’emplois
À peine une semaine plus tard, la nouvelle présidente du Conseil du trésor écrivait à ses collègues afin de réclamer leur collaboration pour «rendre l’État plus efficace».
Cela incluait la réduction des programmes normés et des rapports et plans d’action «superflus» ainsi que des compressions dans les effectifs de la fonction publique.
Déjà, des abolitions de postes ont été annoncées, mais Québec peut sabrer uniquement dans les emplois temporaires ou contractuels.
Les employés permanents de la fonction publique, eux, demeurent protégés.
«Ça nous prend un traitement-choc. Il va falloir que chaque ministère fasse le ménage dans sa bureaucratie.» – Le premier ministre François Legault lors du remaniement ministériel, le 10 septembre 2025
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