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Québec opte pour une réduction modérée de ses cibles d’immigration et abolit le PEQ

Le gouvernement Legault avait trois scénarios d’immigration pour les prochaines années ; il a finalement choisi le plus modéré. Il projette d’opérer un léger tour de roue en réduisant ses seuils annuels d’immigration permanente d’environ 60 000 cette année à 45 000 à partir de l’an prochain.

Ce n’est pas tout : pour une première fois, le Québec fixe une cible, du moins partielle, d’accueil des immigrants temporaires sur son territoire, est-il indiqué dans le document de planification pluriannuelle de l’immigration pour les années 2026 à 2029 qui a été déposé en Chambre par le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, jeudi.

D’ici la fin de 2029, le gouvernement compte opérer une réduction d’environ 13 % des immigrants temporaires dans les programmes qu’il contrôle, le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et le Programme des étudiants étrangers (PEE). Ils seraient donc environ 175 000 en 2029, par rapport à 200 500 en 2024.

C’est une réduction bien moins importante que celle annoncée mardi par le gouvernement fédéral à même son budget annuel. Le premier ministre Mark Carney et son équipe comptent réduire de moitié leurs cibles d’admission des résidents non permanents.

Fin du PEQ

Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui permet d’accélérer l’accès à la résidence permanente, sera par ailleurs aboli.

Le gouvernement souhaite opérer une transition complète vers le Programme de sélection des travailleurs québécois (PSTQ), son plus important programme d’immigration économique. Cette année, il en avait révisé les critères pour prioriser les travailleurs et les étudiants déjà établis au Québec.

Les quelques personnes qui avaient encore une demande en cours par le PEQ verront tout de même leur dossier traité par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Québec jette ainsi aux poubelles un programme qui était sous l’effet d’un gel depuis plus d’un an.

Le programme de parrainage collectif, qui permet à des Québécois d’accompagner une personne de l’étranger et toute sa famille dans leurs démarches d’immigration, reste, lui, sous le coup d’un moratoire, mais il est prolongé jusqu’au début de 2030.

En immigration permanente, la cible annuelle pour les années 2026 à 2029 sera dans les faits située entre 43 000 et 47 000. Le gouvernement se donne par ailleurs le droit d’« ajuster [ces seuils] avant la fin de la présente planification pluriannuelle selon l’évolution et l’atteinte, par le gouvernement fédéral, des cibles de réduction du nombre de résidents non permanents », spécifie le document déposé par Jean-François Roberge jeudi.

Bien qu’il réduise légèrement ses cibles d’immigration permanente, Québec maintient pratiquement au même niveau le nombre de résidences permanentes accordées annuellement dans les catégories de l’immigration économique, du regroupement familial et des réfugiés.

C’est donc à travers l’élimination du PEQ qu’il opérera la majeure partie de la réduction des seuils.

Trois scénarios étudiés

Le ministre Roberge étudiait trois scénarios distincts : l’un avec des seuils de 25 000, un autre avec des seuils de 35 000 et un dernier avec des seuils de 45 000. En octobre, le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard avait accusé le ministre, sur la base de sources confidentielles, d’avoir déjà fait son choix, alors que les consultations sur la planification pluriannuelle de l’immigration battaient toujours leur plein.

« Alors qu’il reste des dizaines de groupes et d’experts à entendre en consultation, le ministre de l’Immigration a déjà tranché. Les jeux sont faits, ce sera 25 000 résidents permanents », avait-il lancé. Le ministre Roberge a finalement opté pour l’option la moins drastique.

Dans le rapport final de consultation remis aux élus au terme de la commission parlementaire sur les seuils d’immigration, il est précisé que « la majorité des intervenantes et des intervenants qui se sont prononcés sur la question privilégi[ai]ent le scénario de 45 000 admissions permanentes par année».

Le gouvernement prévoit qu’il aura accordé la résidence permanente au maximum 61 000 nouveaux arrivants à la fin de cette année.

D’autres détails suivront.

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