Mobilité à Montréal | Martinez Ferrada recule sur l’évaluation des pistes cyclables

Après avoir promis pendant la campagne électorale de réévaluer les pistes cyclables pour s’assurer qu’elles sont sûres, la nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, fait marche arrière et affirme qu’elle consultera les études déjà réalisées.
Publié le 3 novembre
Mme Martinez Ferrada s’était engagée très tôt dans la campagne électorale, à la mi-août, à faire un audit pour revoir l’ensemble du réseau cyclable montréalais « dans les 100 premiers jours » de son mandat, si elle était élue. Elle disait même envisager de retirer certaines pistes cyclables, si nécessaire, malgré les coûts que pouvait engendrer le démantèlement de telles infrastructures.
Lors d’un débat tenu le 20 octobre, un de ses adversaires, l’ancien conseiller municipal Craig Sauvé, avait déclaré qu’il « existe déjà, cet audit, la Ville l’a déjà ».
En conférence de presse à l’hôtel de ville lundi, au lendemain de sa victoire, la mairesse désignée a sorti un lapin de son chapeau en faisant référence aux propos de M. Sauvé.
Elle a dit avoir profité de sa rencontre du matin avec le directeur général de la Ville, Benoit Dagenais, pour lui demander de lui fournir le document.
« Je l’attends et on s’entend que [s’il] existe déjà, on n’en fera pas [un] autre. Alors, faisons confiance à l’administration », a-t-elle déclaré devant les journalistes.
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
La nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada
Il s’agit d’un important changement de cap pour la cheffe d’Ensemble Montréal, qui maintenait toujours, il y a une semaine à peine, son intention de commander un audit sur la sécurité des pistes cyclables de la métropole.
« On fait un état des lieux, on va avoir d’autres pistes cyclables, on veut juste avoir les bons projets de pistes cyclables et quand on les fait, que les gens soient consultés », avait-elle alors déclaré, à l’occasion d’un débat organisé par Radio-Canada.
L’itinérance au sommet des priorités
La mairesse désignée a aussi profité de cette première conférence de presse pour réitérer qu’après la grève à la Société de transport de Montréal (STM), la lutte contre l’itinérance sera sa « priorité numéro un ».
À l’approche de l’hiver, elle insiste sur « l’urgence » d’agir et dit avoir demandé un « état des lieux » au directeur général de la Ville sur ce que peut faire l’administration municipale pour aider les sans-abri, toujours plus nombreux.
« Les bâtiments, les terrains de la Ville, je veux savoir comment on peut mettre en place rapidement des mesures d’urgence pour l’hiver qui s’en vient, mais aussi pour les trois, les quatre prochains hivers. Les hivers reviennent chaque année, donc peut-on avoir un plan pour plusieurs années et arrêter de se poser la question chaque fois ? », a-t-elle expliqué.
« Réduire le fardeau de la bureaucratie »
Soraya Martinez Ferrada est aussi revenue sur sa promesse d’alléger la structure de la Ville en supprimant au moins 1000 postes parmi ceux qui n’offrent pas de services directs aux citoyens.
« On va commencer par discuter avec notre DG. On s’est donné quatre ans pour faire ça », a-t-elle prudemment lancé, en disant d’abord vouloir procéder « par attrition ».
On ne veut pas couper des gens, on veut couper des postes.
Soraya Martinez Ferrada, mairesse de Montréal
La nouvelle mairesse s’engage à plus court terme à abolir l’un des six postes de directeur général adjoint de la Ville, qui est inoccupé à l’heure actuelle. Elle y voit « une façon de rapidement réduire le fardeau de la bureaucratie ».
La Ville compte actuellement 28 000 employés. En juillet, l’administration Plante avait aboli 200 postes. La manœuvre a permis d’économiser 50 millions. Il s’agissait de la seule vague d’abolitions de postes de cette administration. Depuis l’arrivée au pouvoir de Mme Plante en 2017, la Ville compte environ 3000 employés de plus.
Ultimement, une meilleure gestion des dépenses donnera plus de crédibilité à la métropole dans ses relations gouvernementales, estime Soraya Martinez Ferrada, qui entend incarner une « nouvelle attitude » dans ses échanges avec Québec et les autres municipalités du Grand Montréal.
« Je pense que le gouvernement est très ouvert à cette nouvelle façon de faire. Et puis, on a eu un mandat clair et très fort par rapport au changement que les citoyens de Montréal demandent », a-t-elle conclu.




