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À Casablanca, des victimes d’un projet immobilier fantôme réclament justice après quinze ans d’attente

Lundi matin, des dizaines de victimes d’un projet immobilier situé à Sidi Maârouf, à Casablanca, se sont rendues au tribunal correctionnel de la ville. Ces acheteurs n’ont jamais pu obtenir les appartements qu’ils avaient acquis il y a plus de quinze ans. Les deux principaux responsables du projet, aujourd’hui en faillite, étaient absents, leurs biens ayant déjà fait l’objet de saisies bancaires et de procédures de vente aux enchères devant le tribunal de commerce, indique Assabah dans son édition de ce jeudi 6 novembre.

La séance de présentation a duré plus de six heures. Le parquet a pris le temps d’examiner les déclarations recueillies par la brigade criminelle provinciale, avant de décider de reporter la comparution de quinze jours. Les promoteurs ont été sommés de trouver une solution à l’amiable avec les victimes et de leur restituer leurs droits. Ce report n’était pas uniquement motivé par la volonté de leur accorder un délai supplémentaire. De nouvelles plaintes ont été déposées par d’autres victimes, dont un promoteur qui affirme avoir acheté deux terrains sans jamais en avoir pris possession, malgré le paiement intégral de leur valeur, précise Assabah.

Le procureur du Roi et le représentant du ministère public ont fait preuve d’une grande fermeté dans le traitement de cette affaire, lit-on. Ils ont voulu donner une dernière chance à un règlement à caractère social, dans un dossier où le nombre réel de victimes dépasserait largement celui des plaignants officiellement enregistrés. Le projet immobilier en question est plongé dans une faillite profonde. Ses deux responsables n’ont jamais pu achever les travaux, en dépit d’un prêt bancaire considérable contracté auprès d’une grande institution financière, qui réclame aujourd’hui le remboursement d’une somme estimée à 480,5 millions de dirhams. À cela, s’ajoutent les avances versées par les clients. Certains avaient réglé la totalité du prix de leur appartement, tandis que d’autres avaient payé entre 15 et 50% du montant convenu, lit-on encore.

Toujours selon Assabah, une ancienne ministre, épouse d’un entrepreneur n’ayant lui-même pas pu récupérer plusieurs millions de dirhams dus par les promoteurs, aurait tenté d’intervenir pour trouver un nouvel investisseur capable de reprendre le projet. Mais les exigences financières et l’ampleur des dettes ont freiné toute tentative sérieuse de sauvetage. Lors de la séance devant le procureur du Roi, une proposition d’ajournement a été avancée, justifiée par l’éventuelle entrée en jeu d’un établissement privé prêt à soutenir le projet.

Les victimes ont toutefois rejeté cette option, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une véritable banque mais d’une société d’intermédiation financière sans les moyens nécessaires pour lever les hypothèques ni indemniser les acheteurs. D’après leurs représentants, le nombre total des victimes dépasserait 280 personnes.

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