XV de France : Nolann Le Garrec, le granit breton face aux mégalithes sud-africains

Après avoir relevé le défi des All Blacks cet été, le jeune demi de mêlée de La Rochelle, préféré à Maxime Lucu, va devoir batailler face aux Springboks, redoutables devant et omniprésents dans les airs.
Coup d’accélérateur. Antoine Dupont est absent après sa grave blessure au genou. Maxime Lucu vient tout juste de reprendre la compétition, après avoir été touché au pouce. C’est donc Nolann Le Garrec, troisième dans la hiérarchie des demis de mêlée en équipe de France, qui cornaquera le pack tricolore, ce samedi, face aux doubles champions du monde sud-africains. Le staff des Bleus a choisi la continuité en titularisant le numéro 9 de La Rochelle, qui avait été convaincant (hormis le second test) cet été chez les All Blacks.
Une expérience qui a fait grandir le joueur de seulement 23 ans. «J’ai eu la chance de pouvoir commencer trois matchs face aux Blacks chez eux (6,2 sa note moyenne selon Le Figaro, NDLR). Une grosse expérience pour moi de vivre des rencontres de ce niveau dans ce contexte face à une belle équipe des All Blacks, a souligné le numéro 9 aux 13 sélections, cette semaine, en conférence de presse. J’ai pu m’exposer à ce niveau plusieurs fois d’affilée et prendre beaucoup d’expérience sur la gestion de nos temps forts, de nos temps faibles et des zones du terrain dans lesquelles on pouvait jouer ou de donner de l’air à nos avants. Des choses où je suis attendu à mon poste. Cette tournée m’a permis de prendre de la confiance et de continuer à progresser».
Passer la publicité
25 minutes en commun en Bleu avec Romain Ntamack
Si le natif de Vannes garde la tête froide, il sait que lui et le XV de France jouent gros face aux doubles champions du monde en titre. Mais le Breton, qui semble imperméable à la pression, y voit «une découverte et un cap supplémentaire» dans sa progression linéaire depuis ses débuts professionnels avec le Racing 92 en 2020. «Tous les matchs internationaux sont de vrais tests, mais on reçoit les doubles champions du monde. Je n’ai jamais eu la chance de jouer contre cette équipe», a-t-il sobrement expliqué. Ces retrouvailles avec les Boks deux ans après la désillusion du dernier Mondial auront des allures de crash-test face à l’Afrique du Sud, impitoyable machine à broyer et à balader ses adversaires sous les ballons hauts de pression.
Mais, ce samedi, le nouveau joueur de La Rochelle – qui a parfaitement réussi son intégration chez les Maritimes – sera épaulé par Romain Ntamack qui, enfin débarrassé de ses pépins physiques, aura à cœur de marquer les esprits. Pour la 15e charnière de l’ère Galthié et leur première titularisation commune. Jusque-là, ils n’avaient joué ensemble que deux matches et 25 minutes en Bleu lors du dernier Tournoi des six nations : 4 minutes face à l’Écosse et 21 autres contre le pays de Galles, avant que l’ouvreur toulousain n’écope d’un carton rouge pour plaquage dangereux.
Avec Romain Ntamack, on est plutôt aligné avec la même vision du jeu. On essaye de vivre les choses pleinement et surtout de bien faire jouer notre équipe
Nolann Le Garrec
«C’est plutôt agréable de jouer avec Romain. On essaie de trouver des bonnes connexions ensemble mais aussi avec le reste de l’équipe, explique Nolann Le Garrec. Notre rôle sera de bien faire jouer cette équipe, on est plutôt aligné avec la même vision du jeu. On essaye de vivre les choses pleinement et surtout de bien faire jouer notre équipe.» Il lui faudra gérer la pression constante qu’imposent les Springboks, que ce soit dans les rucks ou dans les airs. Fabien Galthié a clairement détaillé ce qui attend son numéro 9 : «L’Afrique du Sud, ce sont 15 chasseurs sur le terrain. Ils sont en chasse au sol et en l’air. Dès lors, comment nous mettre en capacité de ne plus être des chassés mais de devenir des chasseurs ? L’enjeu est là.» Et Nolann Le Garrec sera dans le cœur du réacteur.
Le match de samedi sera, aussi, l’occasion pour lui de recroiser son ancien coéquipier au Racing 92, le capitaine sud-africain Siya Kolisi, dont le passage en France lors de la saison 2023-2024 n’avait pas été couronné de succès (18 matches, un essai). Et dont le départ avait fait couler beaucoup d’encre. «Siya est un personnage particulier, c’est quelqu’un d’authentique. L’image qu’on avait de lui derrière les caméras, c’est aussi l’homme qu’il est, confie-t-il. Il est généreux et capable de se transformer pour les grands événements.» Tout en se méfiant du flanker qui, ce samedi, honorera sa 100e cape internationale : «Il aura à cœur d’être performant. Son histoire au Racing 92 ne s’est pas terminée de la manière dont il aurait espéré et à la hauteur du joueur. Je pense qu’il va essayer de mener son équipe de la meilleure des façons, comme il le fait souvent.»



