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Rassemblement au Centre Bell | Des milliers de personnes dénoncent la loi 2

Près de 13 000 personnes se sont réunies au Centre Bell dimanche pour unir leur voix contre la loi 2 et demander au gouvernement Legault de reculer. L’indignation est palpable et le moral est bas auprès des fédérations médicales et plusieurs de leurs membres, qui s’inquiètent des impacts sur le système de santé et l’accès aux soins pour les patients.


Publié à 8 h 18

Mis à jour à 17 h 51

Il y avait une foule dimanche après-midi au rassemblement organisé par la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Tous s’opposent à la loi 2, qui modifie le mode de rémunération des médecins, leur impose des cibles de performance et les menaces de sanctions.

« Incohérence », « dérive autoritaire », « climat de terreur », « approche odieuse et bureaucratique », des « cibles de performance sans les ressources qui vont avec » : les fédérations ont vivement dénoncé la loi du gouvernement caquiste dans leurs discours. La colère se faisait aussi sentir auprès des 13 000 médecins qui ont rempli le centre Bell. Des extraits d’entrevues télévisées du premier ministre François Legault et du ministre de la Santé Christian Dubé projetés sur des écrans géants ont provoqué de vives réactions de la foule, qui ont hué les deux politiciens.

  • PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Près de 13 000 personnes sont réunies au Centre Bell pour unir leur voix contre la loi 2, le 9 novembre 2025.

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    Près de 13 000 personnes sont réunies au Centre Bell pour unir leur voix contre la loi 2, le 9 novembre 2025.

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    Près de 13 000 personnes sont réunies au Centre Bell pour unir leur voix contre la loi 2, le 9 novembre 2025.

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    Près de 13 000 personnes sont réunies au Centre Bell pour unir leur voix contre la loi 2, le 9 novembre 2025.

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    Près de 13 000 personnes sont réunies au Centre Bell pour unir leur voix contre la loi 2, le 9 novembre 2025.

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Félicia Harvey, vice-présidente de la FMEQ, a appelé le gouvernement Legault à reculer. « C’est nous les médecins de demain. Avec la loi 2, notre devoir ne s’arrête pas à soigner nos patients, on doit en plus soigner le système de santé. »

Le Dr Louis-Charles Desbiens, président de la FMRQ, a dénoncé le manque de ressources. « On n’est pas paresseux, comme dirait un certain ministre. On n’a pas assez de bras, de temps, d’effectifs, d’hôpitaux où les briques ne menacent pas de tomber. Notre réseau a besoin d’aide. »

Il a décrit la nouvelle loi comme une tentative de faire porter aux médecins le poids de réformes bâclées et de coupures.

« Le système est mis en péril avec la loi 2 », s’est alarmée la Dre Lyne Couture de l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière. Pour relever les défis du manque de personnel et de la population vieillissante, le gouvernement propose « une loi que ne soigne rien, qui ne voit ni les patients ni les humains et impose une surveillance et n’offre aucune ressource de plus », a-t-elle expliqué.

La Dre Corinne Leclercq, de la FMSQ, estime que cette loi fragilise le lien avec les patients et détruit ce qu’elle prétend protéger.

Le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva, a souligné la démission du ministre Lionel Carmant dans la foulée de l’adoption de la loi. « Bravo à mon ami Lionel qui a eu le courage de partir. Le gouvernement doit revenir à la raison et nous traiter avec du respect. »

Le patient va écoper, pense une médecin

Plusieurs médecins craignent de devoir pratiquer une « médecine McDo. » Ce sont les patients, selon eux, qui vont le plus écoper de la loi adoptée sous bâillon le 25 octobre dernier.

« Ce qui m’inquiète, c’est l’accès aux soins pour les patients », confie la Dre Isabelle Gagnon, cheffe de département de médecine familiale en Outaouais.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La Dre Isabelle Gagnon

Elle prédit un exode des médecins dans sa région, où il y a déjà une pénurie selon elle. Cette perte d’effectifs engendrera des délais, croit-elle. « On est juste à côté de l’Ontario. On a déjà reçu des démissions, ça déboule depuis les négociations. »

« Je ne peux pas être de garde 365 jours par année », estime-t-elle. La Ontario Physicians Recruitment Alliance, un organisme chargé de l’embauche des médecins en Ontario, menait par ailleurs une opération de recrutement à l’extérieur du centre Bell en plus d’offrir son soutien aux médecins présents.

La qualité des soins en péril ?

L’accès aux soins diminuera sous la loi 2 et les docteurs se retrouveront à faire de la médecine fast-food, tranche le Dr Carlos Melendez, oncologue à Saint-Jérôme. « Si mon patient a besoin d’une heure parce que sa maladie affecte son quotidien, je veux prendre une heure », s’insurge le spécialiste. Tous les travailleurs de la santé et les patients seront touchés, souligne-t-il.

Le gouvernement met la faute sur les médecins pour un système de santé déficient, explique le Dr Denis Yahiaoui, « C’est comme si une compagnie aérienne blâmait les pilotes pour des avions qui ne fonctionnent pas. »

Le cabinet du ministre Christian Dubé dit comprendre que plusieurs médecins expriment leurs préoccupations, puisque les changements proposés sont importants. « Nous allons poursuivre l’accompagnement pour bien clarifier ce qu’ils impliquent. Notre responsabilité demeure d’améliorer l’accès et d’assurer que la population reçoive les soins dont elle a besoin. »

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