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«Ce sont des dizaines et des centaines de millions qui vont se perdre au centre-ville»: les commerces craignent que la grève de la STM ne se prolonge jusqu’au Vendredi fou

À l’approche du Vendredi fou et du grand magasinage des Fêtes, la grève de la STM jette un froid sur les commerçants du centre-ville de Montréal qui redoutent des pertes économiques majeures.

«Si on a encore une grève au Black Friday, ce sont des dizaines et des centaines de millions qui vont se perdre au centre-ville», lance d’emblée Paul-André Goulet, vice-président du conseil d’administration de Montréal centre-ville.

Celui qui est propriétaire de 10 magasins Sports Experts à travers le Québec affirme que la grève a déjà des effets importants sur les ventes.

«En ce moment, la météo est de notre bord: [on] annonce de la neige dimanche, mais ce qu’on voit, c’est que l’achalandage au centre-ville ne suit pas ce qu’on voit ailleurs», affirme-t-il

Selon lui, la diminution de l’offre des transports collectifs est directement liée à cette baisse de fréquentation de la clientèle puisqu’au centre-ville, beaucoup de gens, dont beaucoup d’étudiants, viennent en métro, rapporte l’entrepreneur.

Paul-André Goulet est vice-président du conseil d’administration de Montréal centre-ville et propriétaire de dix Sports Experts à travers le Québec.

Photo fournie par Paul André Goulet

Ventes clés

La fin de semaine du Vendredi fou et le Cyberlundi sont devenus des journées cruciales pour les détaillants. 

«Ce sont nos meilleurs rabais, mais si les gens ne peuvent pas se rendre, on ne vendra pas», insiste M. Goulet.

Les commerces de proximité, tels que les cafés, les restaurants et les galeries marchandes qui ont besoin d’un achalandage journalier, sont particulièrement vulnérables à la grève, note-t-il.

D’après lui, un manque d’accès au centre-ville risque donc de frapper, et fort, pour tout l’écosystème des gens qui y viennent.

Dépenses réduites

Lors du passage du Journal au Centre Eaton, plusieurs clients rencontrés étaient visiblement agacés par l’absence de métros et d’autobus durant plusieurs heures de la journée.

Des touristes français venus visiter Montréal pour la semaine ont d’ailleurs indiqué avoir dû couper dans leur budget de magasinage à cause des dépenses imprévues pour leurs déplacements.

Le couple de Français venu visiter Montréal pour la semaine a dû couper dans son budget magasinage à cause des dépenses liées à Uber.

«On s’était organisé avec les transports en commun, mais on a pris beaucoup d’Uber, finalement. Du coup, on a moins dépensé dans les magasins», raconte Arnaud Vast, accompagné de sa femme Nolwenn Vast.

Le couple estime avoir dépensé plus de 300$ jusqu’à maintenant, seulement en Uber.

De son côté, Mathis Blais dit avoir failli renoncer à sa sortie au centre-ville. 

«Ça a été tellement compliqué de me rendre que je ne pense pas [y] revenir tant que la grève [ne sera] pas réglée», affirme celui qui a cherché en vain un stationnement à prix abordable.

M. Goulet prévient d’ailleurs des risques à plus long terme que peut engendrer une telle situation.

«Il ne faut pas oublier les changements d’habitude. C’est ça qui me fait peur», dit-il.

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