Un nombre record d’écoles ont réussi à gravir les échelons de la toute nouvelle édition du Palmarès des écoles secondaires du Journal, permettant même à certains établissements de se retrouver en tête de ce classement.
«Ce sont des résultats très positifs», lance Yanick Labrie, chercheur associé à l’Institut Fraser qui élabore ce classement à partir des données du ministère de l’Éducation.
Pas moins de 58 écoles ont réussi à améliorer de façon significative leur «cote globale» depuis cinq ans, soit le plus grand nombre depuis que Le Journal s’est lancé dans la publication de ce palmarès, en 2008.
La cote d’une école est principalement basée sur les résultats des élèves aux examens ministériels de quatrième et cinquième secondaire réalisés en juin 2024, au terme d’une année scolaire marquée par la grève des enseignants alors en négociation avec Québec.
Comparer une école par rapport à elle-même
Parmi les écoles qui s’améliorent, on retrouve à la fois des écoles publiques et privées, dont certaines qui accueillent une forte proportion d’élèves en difficulté.
C’est notamment le cas pour l’école secondaire Barthélémy-Joliette, située dans Lanaudière, ainsi que l’école secondaire des Lacs, en Outaouais, qui sont les deux établissements ayant connu la plus forte progression depuis cinq ans.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l’émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Peu importe le contexte, toute les écoles peuvent améliorer la réussite de leurs élèves», souligne M. Labrie.
La tendance à la hausse ou à la baisse identifiée pour chaque école au fil des ans est d’ailleurs «le point de comparaison le plus pertinent» de cet exercice, puisqu’il permet de comparer l’école à elle-même, souligne M. Labrie.
«C’est ce qui pousse les écoles à s’améliorer», ajoute-t-il.
Toutes les données détaillées de ce classement seront publiées samedi dans une carte interactive et des fiches détaillées pour chaque école, disponibles en ligne et dans un cahier spécial inséré dans la version papier de votre Journal.
Aujourd’hui, vous retrouverez sur le web et dans nos pages les faits saillants de cette nouvelle édition, comprenant les 10 meilleurs établissements publics et privés du Québec en plus des 5 meilleures écoles dans chaque région de la province.
Des écoles ouvertes à tous se démarquent
Encore une fois cette année, les premières positions de ce palmarès sont occupées par des écoles publiques et privées qui sélectionnent leurs élèves sur la base de leurs résultats académiques.
La majorité sont situées dans la grande région de Montréal et plusieurs d’entre elles offrent le programme d’éducation internationale.
Mais d’autres établissements parviennent à se hisser dans le haut du classement alors qu’ils accueillent tous les jeunes de leur secteur, dont une bonne proportion d’élèves en difficulté, sans aucun processus de sélection.
Des élèves de l’école secondaire Cardinal-Roy, qui arrive en tête des établissements publics de la région de la Capitale-Nationale.
Photo STEVENS LEBLANC
C’est le cas de l’école secondaire Émilien-Frenette, dans les Laurentides, ainsi que des écoles Chanoine-Beaudet et du Transcontinental, dans le Bas-Saint-Laurent, qui parviennent à se classer dans le top 10 des écoles publiques.
«Wow, ça démontre qu’on a fait des bons choix», se réjouit Pauline Cyr, directrice de l’école secondaire Émilien-Frenette, à Saint-Jérôme.
Le Journal vous présentera d’ailleurs demain les secrets du succès des établissements qui se démarquent cette année.
«Ce sont des écoles qui tendent vers les meilleures pratiques dont on devrait s’inspirer», affirme Yanick Labrie.
Écoles qui se sont les plus améliorées
Depuis les cinq dernières éditions du Palmarès
ÉcoleMunicipalité
↑↑↑Barthélemy-JolietteJoliette↑↑↑des LacsLa Pêche↑↑Voyageur MemorialMistissini↑↑de la RiveLavaltrie↑↑James LyngMontréal↑↑Jean-GauthierAlma↑↑Chanoine-BeaudetSaint-Pascal
↑↑
Progression importante
↑↑↑
Progression majeure
Source : Institut Fraser
Le nombre d’élèves en difficulté augmente
Le nombre d’élèves à besoins particuliers est en constante augmentation dans les écoles secondaires québécoises.
Un jeune sur trois (32%) a un plan d’intervention, une proportion qui était de 28% il y a cinq ans.
«Il se passe quelque chose quand le jeune passe au secondaire», souligne Mélanie Paré, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, puisque la proportion d’élèves avec un plan d’intervention se situe à environ 20% au primaire.
Ces élèves sont répartis de façon très inégale dans les écoles secondaires québécoises, mais plus de 90% fréquentent le réseau public.
Leur nombre est toutefois aussi en augmentation constante dans les écoles privées.
Un classement distinct
Pour mieux traduire cette réalité, Le Journal publie depuis plusieurs années un deuxième classement permettant de présenter les écoles qui réussissent le mieux parmi celles qui accueillent une forte proportion d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, que l’on appelle les EHDAA dans le jargon scolaire.
Cette proportion, qui était auparavant fixée à 30% dans le Palmarès, a été rehaussé cette année à 35% afin de présenter uniquement des établissements qui accueillent davantage d’élèves en difficulté que la moyenne.
Plusieurs experts et intervenants se préoccupent par ailleurs de cette constante augmentation. C’est le cas notamment de Mme Paré, qui estime que la proportion d’élèves ayant un trouble d’apprentissage, de comportement ou un handicap devrait plutôt se situer autour de 15% à 20% par école, selon les taux de prévalence reconnus par la recherche.
Des écoles secondaires ont parfois recours trop facilement à un plan d’intervention pour des élèves qui éprouvent des difficultés, en leur accordant du temps supplémentaire lors des examens notamment, plutôt que de mettre en place des mesures d’aide individualisée et spécifiques qui pourraient faire une plus grande différence, affirme cette experte.
Comment sont classées les écoles?
Le Palmarès des écoles du Journal classe les écoles secondaires publiques et privées en fonction d’une «cote globale» (la note, variant entre 0 et 10, qui apparaît dans les classements), une mesure élaborée par l’Institut Fraser. Cet indicateur est basé en bonne partie sur les résultats des élèves aux examens ministériels de quatrième et de cinquième secondaires de juin 2024, auxquels s’ajoutent notamment l’écart entre les garçons et les filles de même que la proportion d’élèves qui accusent un retard dans leur parcours scolaire.
Tous les indicateurs seront expliqués de façon détaillée samedi dans l’outil interactif disponible en ligne, qui comprendra aussi toutes les précisions méthodologiques nécessaires à la compréhension de ce classement.
