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Palmarès 2025: voici la meilleure école secondaire publique ouverte à tous

SAINT-JÉRÔME | Un encadrement plus serré et une formule d’enseignement toute particulière ont permis à l’école secondaire Émilien-Frenette, dans les Laurentides, de décrocher cette année le titre de la meilleure école publique ouverte à tous. 

«J’en suis vraiment fière», lance avec émotion sa directrice, Pauline Cyr.

Dans l’édition 2025 du Palmarès publié par Le Journal, cette école de Saint-Jérôme n’est devancée que par des établissements publics ayant un processus d’admission rigoureux.

 École francophone publique

109, rue Marie-Victorin, Saint-Jérôme

 Nombre d’élèves
974

 En retard
16,9% 

 EHDAA
20,7%

Résultats (%)
2024
Tend.

Langue d’enseignement
73,7
equal

Langue seconde
79,6
equal

Science et technologie
76,5
equal

Mathématiques
87,9
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Taux d’échec
8,1
equal

Autres facteurs (%)
2024
Tend.

Surestimation
0,2
equal

Écarts sexes : langue
F 1,0
equal

Écarts sexes : math.
F 1,4
equal

Taux de retard
14,2
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Comment lire ce tableau add

Rien de tel dans cette école de quartier qui offre à ses élèves une panoplie de profils différents, sans processus de sélection.

«On a vraiment une clientèle mixte, qui est une belle représentation de notre société», affirme Mme Cyr, une ex-enseignante qui a son école tatouée sur le cœur, comme plusieurs membres de son équipe qui y travaillent depuis des années.

Exit le local de retrait

Mme Cyr est persuadée que la progression de son établissement, dont la cote est passée de 6,9 à 8,2 en cinq ans, est due en bonne partie aux nouvelles mesures d’encadrement mises en place il y a quatre ans.

Un dégât d’eau avait alors forcé la fermeture du local de retrait, fréquenté par les élèves trop dérangeants en classe. Cet incident a poussé l’équipe-école à revoir complètement sa formule, qui était jusque-là semblable à ce qui existe dans plusieurs autres écoles secondaires.


PHOTO MARTIN ALARIE

«Le modèle traditionnel du local de retrait ne fonctionne pas du tout, la recherche le démontre. On voulait offrir un autre modèle axé davantage sur la prévention pour mieux soutenir les élèves», explique Mme Cyr.

Plutôt que d’envoyer un élève au local de retrait, en présence d’un surveillant, un ado qui perturbe un cours est maintenant rencontré par un éducateur spécialisé, de façon individuelle. L’élève aura alors le temps de réfléchir avant de prendre une décision.

S’il décide de ne pas revenir en classe, le jeune devra alors appeler ses parents pour les informer de la situation, en présence de l’intervenant, avant de se diriger dans une autre classe pour terminer sa période.

Un élève de cinquième secondaire pourrait ainsi se retrouver dans un cours de math de troisième secondaire, par exemple.

Des jeunes plus présents en classe

La formule fonctionne, puisque le nombre de sorties de classe est passé d’environ 5000 par année, avec l’ancienne formule, à environ 800 chaque année maintenant.

«Nos élèves sont en classe au lieu d’être assis dans un local de retrait, et ça a un impact direct sur leur parcours», affirme Mme Cyr.

De manière plus générale, l’approche mise de l’avant par l’équipe d’intervention a aussi beaucoup changé au cours des dernières années.

«On mise beaucoup plus sur le lien [avec l’élève], on est moins dans le coercitif», affirme l’éducatrice spécialisée Sabrina Desbiens, qui se fait un devoir de saluer les élèves chaque matin à leur arrivée à l’école.

Ce changement d’approche, qui mise sur l’accompagnement plutôt que sur les sanctions, «est venu aussi faciliter la relation avec les parents», qui se sentent «plus soutenus», ajoute l’agente de réadaptation Marie-France Bélanger, qui ne reviendrait pas en arrière.

Cette nouvelle approche a pu être mise sur pied grâce à la «cohésion» de l’équipe-école. Le personnel d’encadrement est responsable de la réussite des élèves au même titre que les enseignants, qui ont aussi accepté d’embarquer dans cette nouvelle approche, précise la directrice.

«Souvent, on met peu l’accent sur des pratiques gagnantes en encadrement. Et pourtant, le climat d’une école, c’est sa colonne vertébrale», affirme Pauline Cyr.

Un duo de profs pour des élèves en difficulté

Un autre ingrédient de la recette gagnante de l’école secondaire Émilien-Frenette est l’enseignement en duo auprès d’élèves en difficulté.

Cécile Marchand enseigne le français avec sa collègue Mélanie Sisla à trois groupes d’élèves en difficulté, de la première à la troisième secondaire.

Cette formule de coenseignement, qui existe aussi en mathématique, permet d’accompagner de façon plus individualisée les élèves, avec qui les enseignantes développent un lien fort. «J’y crois beaucoup. On fait mentir les statistiques», lance Mme Marchand.

«Notre fierté»

Ces «groupes d’appui» accueillent notamment des élèves qui ont été en échec en français ou en mathématique tout au long du primaire, mais qui parviendront tout de même à réussir leur épreuve ministérielle, précise la directrice, Pauline Cyr.

«Ç’a clairement un impact sur nos résultats. Ce modèle-là, pour nous, c’est notre fierté», lance-t-elle.

Cette formule est aussi offerte à des élèves de quatrième et cinquième secondaire.


À l’école secondaire Émilien-Frenette, des duo de profs enseignent à des groupes d’élèves en difficulté en français et en mathématique à chaque niveau.


PHOTO MARTIN ALARIE

«Looping»

Les enseignantes qui travaillent en duo font aussi du «looping», c’est-à-dire qu’elles suivent les mêmes élèves sur plus d’une année scolaire.

Mme Marchand et Mme Sisla enseignent le français aux mêmes élèves pendant trois ans, ce qui permet de mieux les connaître et d’éviter de repartir à zéro en début d’année scolaire.

La relation et le suivi sont aussi beaucoup plus faciles avec les parents, avec qui une réelle collaboration peut se développer au fil des ans, ajoute Mme Marchand.

Le coenseignement est par ailleurs «beaucoup plus efficace» que la formule d’enseignant ressource, qui est très répandue dans les écoles secondaires, estime cette prof de français.

L’enseignant ressource intervient auprès d’élèves en difficulté, mais de façon plus sporadique ou individualisée, alors que le coenseignement permet de développer un lien plus fort avec les élèves, permettant de mieux les accompagner, affirme aussi Josée Lalande, qui fait du coenseignement en mathématique en première et deuxième secondaire.

L’équipe de l’école secondaire Émilien-Frenette a par ailleurs toujours quelques projets «sur le rond» afin d’en arriver à mieux faire réussir les élèves. Depuis l’an dernier, une période d’étude d’une trentaine de minutes en fin de journée a été insérée dans l’horaire des élèves, pour encourager les jeunes à s’engager davantage dans leurs travaux scolaires.

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