Grève des chauffeurs de la STM annulée | Le métro et les autobus en service cette fin de semaine

Surprise : les services de métro et d’autobus seront finalement en service au cours de la fin de semaine à Montréal. Quelques heures avant son début anticipé, la grève des chauffeurs et opérateurs, prévue pour deux jours, a été annulée. Le syndicat en est venu à une entente de principe avec la Société de transport de Montréal (STM).
Mis à jour hier à 20 h 23
Les syndiqués et la STM ont repris leurs négociations intensives vendredi, après une brève pause la veille. On pourra donc emprunter les transports en commun au cours de la fin de semaine, aux heures de service habituelles.
« Nous avons conclu une entente de principe qui comporte des compromis de toutes parts et, surtout, qui respecte le cadre financier établi », estime la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard.
Les deux parties ont négocié de manière intensive pendant sept jours dans l’espoir d’en venir à une entente pour les 4500 chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro, agents de station et chauffeurs du transport adapté de la STM.
Les modalités de cette entente de principe demeureront secrètes, jusqu’à ce qu’elle soit entérinée par le conseil d’administration de la STM et les membres du syndicat.
« Notre objectif était d’en arriver à une entente négociée et nous y sommes parvenus. Maintenant, ce sera aux membres de se prononcer via les structures démocratiques prévues à nos statuts et règlements », souligne le président du Syndicat, Frédéric Therrien.
Selon les informations recueillies par La Presse, l’impasse à surmonter était moins grande que dans le cas des employés d’entretien, le nombre de litiges restants étant plus faible. La question névralgique des salaires n’était toujours pas réglée, avant les négociations de vendredi, malgré plusieurs offres et contre-offres d’un côté comme de l’autre.
« On travaille sans relâche pour venir à bout de cette négociation. On n’est pas loin d’une entente. Nous avons encore du temps avant samedi. La balle est dans le camp de la STM. La grève peut encore être évitée », avait d’ailleurs clairement énoncé M. Therrien, plus tôt cette semaine.
Éviter le pire
L’entente de principe permet d’éviter ce qui aurait été les deuxième et troisième journées de grève des chauffeurs et opérateurs de la STM. Ces derniers avaient déjà débrayé le 1er novembre dernier, paralysant le service du métro et des autobus pendant une journée entière. Il s’agissait alors de la première grève des chauffeurs en près de 40 ans, la dernière remontant à 1987.
Les chauffeurs et opérateurs avaient obtenu un mandat de grève du Tribunal administratif du travail mercredi. La magistrate Karine Blouin avait accordé ce feu vert tout en reconnaissant que sa décision pouvait « être lourde de conséquences pour des personnes à faibles revenus qui souffrent d’insécurité alimentaire ».
Un samedi et un dimanche moyens à Montréal, 1,15 million de déplacements sont enregistrés dans l’île, selon les données de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Soupirs de soulagement
La nouvelle mairesse de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a applaudi l’entente de principe vendredi soir. Plus tôt cette semaine, elle avait fait pression sur les chauffeurs d’autobus, les exhortant à s’entendre rapidement avec leur employeur.
« La grève des chauffeurs est finie ! a-t-elle réagi par écrit. Je tiens à souligner le travail intensif de négociation réalisé par le syndicat des chauffeurs et la STM dans les dernières heures pour en venir à une entente. »
Le ministre du Travail, Jean Boulet, a pour sa part félicité la STM et le syndicat sur le réseau X. Mercredi, l’élu déposait un projet de loi pour limiter les moyens de pression des syndiqués.
Ce projet de loi devait avancer l’entrée en vigueur de la loi 14, limitant l’exercice du droit de grève, que M. Boulet a fait adopter plus tôt cette année. La date prévue initialement était le 30 novembre.
Autres conflits
Pour la STM, un conflit arrive peut-être à terme, mais d’autres négociations se poursuivent. Trois syndicats sont toujours à la recherche d’une entente : ceux des employés d’entretien, du personnel administratif et des professionnels.
Ces trois organisations ont obtenu des mandats de grève. Les employés d’entretien ont toutefois laissé tomber leur débrayage, plus tôt cette semaine, sous la pression du projet de loi de M. Boulet.
Sans entente d’ici là, le personnel administratif devrait se mettre en grève mercredi. Les professionnels ont, quant à eux, voté pour 10 jours de débrayage.
Ces deux arrêts de travail ne devraient avoir aucun impact sur les usagers.




