Le Groupe MTY a confirmé un examen stratégique après que son action a bondi de 14 % au cours de la première séance de la semaine sur fond de spéculation entourant une vente possible de l’exploitant montréalais d’enseignes de restauration rapide et à service complet.
Publié à 16 h 14
La poussée boursière du jour a commencé en début d’après-midi après la publication d’une dépêche par l’agence Reuters relatant que les dirigeants de MTY ont engagé la Banque TD pour étudier la possibilité d’une vente, citant des sources anonymes au fait du dossier.
La direction de l’entreprise a confirmé en fin de journée lundi que son conseil d’administration avait entamé une revue stratégique et mandaté un conseiller financier afin « d’identifier, d’examiner et d’évaluer différentes options stratégiques, dans le but de continuer à accroître la valeur pour les actionnaires ».
Diverses possibilités sont considérées, « notamment la vente de tout ou d’une partie de ses activités, ainsi que la poursuite de son plan d’affaires actuel ».
Les dirigeants ajoutent que rien ne garantit la réalisation d’une transaction et n’ont pas offert davantage de précisions sur ce qui amène cet examen stratégique.
L’action de MTY accusait un recul de 26 % en 2025 avant la séance de lundi. Le titre avait touché un creux de 32,92 $ à Toronto le 6 novembre.
L’entreprise avait notamment perdu 9 % de sa valeur boursière le 10 octobre dernier après la publication ce jour-là de la plus récente performance financière trimestrielle de l’entreprise.
Les investisseurs apparaissaient notamment déçus par les ventes des établissements comparables et les perspectives à court terme.
L’analyste John Zamparo, de la Scotia, avait alors mentionné que les évaluations des entreprises dans le secteur de la restauration étaient « punitives » et que le contexte économique actuel contribuait à la pression sur les titres.
Il soulignait aussi que la paralysie budgétaire aux États-Unis – qui aura finalement duré 43 jours – pourrait avoir un impact négatif en ralentissant le rythme des ouvertures d’établissements. Cet expert précisait que le service soutenant les prêts bancaires aux franchisés potentiels avait été affecté par la « fermeture » du gouvernement américain.
John Zamparo soutenait également que les éléments susceptibles d’alimenter un rebond de l’action étaient une amélioration des perspectives de croissance organique et un environnement concurrentiel plus favorable. Dans les deux cas, c’était à son avis peu probable à court terme.
Cible d’acquisition
À la fin de septembre, un analyste avait par ailleurs évoqué la possibilité de voir le franchiseur montréalais être la cible d’une offre de rachat.
L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, estimait dans son rapport publié au début de l’automne que la fermeture du capital-actions du Groupe MTY était envisageable pour une firme privée d’investissement compte tenu de la configuration commerciale unique de MTY, c’est-à-dire de ses concepts de restauration diversifiés, de ses emplacements en grande partie franchisés et de son profil de trésorerie intéressant.
La stabilité des redevances générées par les établissements franchisés peut être un élément attrayant pour une firme privée d’investissement.
Le Groupe MTY exploite plus de 80 enseignes, dont Sushi Shop, Thai Express, Ben & Florentine, Mikes, Scores et Bâton Rouge.
Seulement deux des six analystes assurant une couverture officielle des activités de MTY proposent l’achat de l’action de MTY.
À la fermeture des marchés lundi, la valeur boursière du Groupe MTY s’élevait à près de 875 millions.
