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Postes Canada enregistre le pire trimestre de son histoire

Dans sa réunion publique annuelle qui s’est déroulée mardi, Postes Canada a déclaré enregistrer une perte avant impôt de 541 millions de dollars au troisième trimestre de 2025, soit la plus importante perte pour un trimestre dans l’histoire de l’entreprise. La société d’État a aussi confirmé revoir ses délais de livraison et réduire son personnel pour limiter les dégâts.

Mis à jour hier à 15 h 44

Postes Canada a annoncé être sur la voie d’enregistrer des pertes pour une huitième année consécutive. L’année 2025 devrait être la pire à ce jour.

En 2024, Postes Canada a enregistré une perte d’exploitation de près de 1,3 milliard de dollars. Pour les trois premiers trimestres de 2025, ces pertes dépassent déjà la barre du milliard, comparativement à 800 millions de dollars à pareille date l’année dernière.

« Le statu quo n’est plus viable », a déclaré Rindala El-Hage, cheffe des finances chez Postes Canada.

« Postes Canada ne doit pas devenir un fardeau pour les contribuables », a également mentionné André Hudon, président du conseil d’administration.

Les cadres de la société ont nommé la baisse du volume de courrier ainsi que l’impact des conflits de travail sur la livraison de colis comme causes de la difficulté financière de Postes Canada.

Selon le dernier rapport annuel de l’entité, les ménages canadiens recevaient sept lettres par semaine en 2006 comparativement à seulement deux en 2024.

De plus, les nombreux conflits de travail qui affectent Postes Canada auraient eu un impact significatif selon les dirigeants de l’organisation.

« Nous avons perdu plusieurs clients tout au long de la période de négociation, a dit André Hudon. Les clients ne veulent plus envoyer avec nous. Ils ont perdu confiance. »

Postes Canada estime que l’arrêt de travail des facteurs à la fin de l’année 2024 a eu une incidence négative de 208 millions de dollars sur ses pertes annuelles.

« Le temps des demi-mesures est révolu »

André Hudon estime qu’un coup de barre est nécessaire pour redresser la situation financière de Postes Canada.

« Le temps des demi-mesures est révolu », a-t-il déclaré durant la rencontre.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement Joël Lightbound

À la fin septembre, le ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement Joël Lightbound a exigé que Postes Canada soumette un plan de redressement d’ici 45 jours.

La société d’État a annoncé avoir déposé son plan, mais ne se dit pas en mesure de dévoiler des détails avant sa finalisation. Postes Canada a toutefois confirmé certaines orientations futures pour limiter ses pertes.

L’organisation a répété vouloir revoir ses normes de services. Selon les nouvelles normes, la livraison d’une lettre prendrait entre 3 à 7 jours ouvrables selon la distance contre 2 à 4 jours présentement. La livraison de colis ne serait pas affectée par ces changements.

Le PDG de Postes Canada a aussi affirmé vouloir couper dans les 68 000 employés qui composent l’organisation.

« Nous avons clairement un excédent de personnel », a énoncé Doug Ettinger.

Postes Canada dit prioriser l’attrition pour réduire le nombre d’employés. La société estime que 16 000 employés prendront leur retraite d’ici 2030, puis 14 000 de plus d’ici 2025.

Les salaires et les avantages du personnel représentent actuellement 65 % des dépenses d’exploitation de Postes Canada.

L’organisation atteste également son intention d’accélérer la transition vers les boîtes postales communautaires tout en maintenant son programme de mesures d’adaptation. Aujourd’hui, environ un ménage sur quatre bénéficie encore de la livraison à domicile, qui est presque deux fois plus coûteuse que la livraison dans des boîtes postales communautaires.

Enfin, Postes Canada accueille favorablement l’intention du gouvernement fédéral de revoir la réglementation sur les tarifs d’affranchissement, une proposition dévoilée dans le budget Champagne. La mesure permettrait à la société d’établir elle-même ses tarifs sans avoir à passer pas un long processus réglementaire.

« Nous ferons toujours les efforts pour nous assurer que les hausses sont justes et raisonnables », a rassuré Doug Ettinger.

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