L’Agence spatiale américaine a dévoilé mercredi des clichés pris par plusieurs de ses observatoires de la comète 3I/ATLAS. Ce “visiteur amical de notre Système solaire”, venu d’au-delà de notre galaxie, la Voie lactée, a été observé pour la première fois en juillet par un télescope basé au Chili.
Non, ce n’est pas un vaisseau extraterrestre, souligne la NASA au début de son point presse de mercredi: “Il ne possède aucune technosignature”.
Une précision qui semble nécessaire à l’heure où un certain nombre de personnes voudrait voir un Objet volant non identifié (OVNI) dans cette comète provenant d’un lieu inconnu, situé à l’extérieur de la Voie lactée.
>> 3I/ATLAS vue depuis l’orbite de Mars : La comète interstellaire 3I/ATLAS a été capturée le 2 octobre 2025 par la caméra High Resolution Imaging Science Experiment (HiRISE) embarquée à bord du Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA. Au moment de la photographie, elle se trouvait à 30 millions de kilomètres (environ 0,2 unité astronomique) de la sonde spatiale. Les annotations montrent la trajectoire de la comète et une échelle: 932 miles = 1500 kilomètres. [NASA – JPL-Caltech/University of Arizona]
>> Tous les nouveaux clichés de la NASA: Comet 3I/ATLAS Image Gallery
“Il est naturel de se demander ce que c’est. Nous aimons que le monde se soit posé la question avec nous”, a déclaré Nicola Fox, administratrice associée de la direction des missions scientifiques de la NASA. Elle a qualifiant l’objet de “visiteur amical de notre Système solaire”: un bolide qui a rapidement été identifié comme une comète, vu son comportement.
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Une rumeur similaire avait entouré la venue de 1I/Oumuamua, le premier astéroïde interstellaire de l’Histoire, détecté le 19 octobre 2017, depuis Hawaï. Il y a six ans, il a aussi eu la visite de 2I/Borisov, une comète interstellaire relâchant une grande concentration de monoxyde de carbone, découverte par un astronome amateur depuis la Crimée, le 30 août 2019.
La comète 3I/ATLAS a été repérée pour la première fois le 1ᵉʳ juillet par un télescope du système d’alerte précoce d’impact terrestre d’astéroïdes (ATLAS), situé à Rio Hurtado, au Chili; elle est depuis suivie par des astronomes du monde entier.
>> Le trajet de 3I/ATLAS dans le Système solaire :
Cette vidéo de quatre séquences animées montre la trajectoire de la comète 3I/ATLAS lors de son passage dans le Système solaire. Ces animations représentent différentes périodes comprises entre décembre 2023 et septembre 2028 (NASA Eyes on the Solar System / Jet Propulsion Laboratory) / L’actu en vidéo / 1 min. / hier à 15:50
Sa trajectoire inhabituelle indiquait qu’elle traversait notre Système solaire en provenance de régions inconnues. Selon l’agence américaine, elle ne représente aucune menace pour notre planète bleue et ne s’approchera pas à moins de 275 millions de kilomètres de nous.
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Plus ancienne que notre Système solaire
“Non seulement elle provient de l’extérieur de notre Système solaire, mais elle est antérieure à la formation de notre Soleil et de notre Terre”, s’est enthousiasmé Tom Statler, scientifique en chef de la NASA pour les petits corps du Système solaire. “Rien que d’y penser, j’en ai la chair de poule”, a-t-il dit, visiblement ému.
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Les comètes sont de petits corps célestes solides qui sont une combinaison de matériaux rocheux et glacés qui s’évaporent lorsqu’ils se réchauffent en s’approchant d’une étoile comme notre Soleil.
La NASA a étudié 3I/ATLAS avec plus d’une douzaine de plateformes scientifiques, notamment les télescopes spatiaux Hubble et James Webb et des satellites en orbite autour de Mars.
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Les nouvelles images de la NASA, toutes prises de loin, sont floues, mais l’on y distingue la présence claire d’une chevelure – le nuage brumeux de gaz et de poussière autour de son noyau – et la queue de poussière suivant son orbite. La publication des images a été retardée par la fermeture du gouvernement américain.
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Tom Statler a expliqué que la taille du noyau de la comète était difficile à déterminer, mais qu’il l’estimait, sur la base des observations de Hubble, à “quelques milliers de pieds à quelques miles” de diamètre. Un noyau qui semblait approcher une forme complètement ronde.
Bien que le point d’origine précis de la comète reste incertain, les scientifiques de la NASA estiment donc qu’elle provient d’un système plus ancien que le nôtre qui, lui, s’est formé il y a environ 4,5 milliards d’années.
Une composition particulière
Sa composition diffère à certains égards de celle des comètes de notre propre Système solaire, ce qui n’est pas surprenant puisqu’elle s’est formée dans un endroit de l’Univers qui pourrait avoir une composition différente de la zone dans laquelle nous nous situons.
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Les astronomes du monde entier ont étudié intensivement 3I/ATLAS: “Jusqu’à présent, elle semble être composée du même type de matière que nous voyons pour les comètes de notre Système solaire – beaucoup de dioxyde de carbone et un peu d’eau, du monoxyde de carbone et d’autres molécules de ce type”, remarque Chris Lintott, astrophysicien à l’université d’Oxford.
>> De l’hydrogène autour de 3I/ATLAS : Cette image composite ultraviolette des atomes d’hydrogène entourant la comète 3I/ATLAS, a été prise le 28 septembre 2025, quelques jours avant que la comète ne s’approche au plus près de Mars. Le cliché a été pris par un spectrographe imageur ultraviolet embarqué à bord de la sonde MAVEN de la NASA, qui étudie Mars depuis son orbite depuis 2014. Prend des photos dans la partie ultraviolette du spectre révèle la composition chimique des objets: ici, de l’hydrogène émis par différentes sources: la comète (tache sombre à l’extrême gauche), l’hydrogène provenant de Mars (émission brillante à droite) et l’hydrogène circulant dans notre Système solaire entre les planètes (émission faible au milieu). L’émission d’hydrogène de la comète est confinée à l’emplacement de la comète dans le ciel, c’est pourquoi elle est petite et ronde au lieu d’être étendue. [NASA – Goddard/LASP/CU Boulder]
“Nous avons également vu du cyanure – ce qui est normal pour une comète – et beaucoup de nickel, ce qui est un peu plus surprenant mais pas sans précédent. Nous avons détecté des éléments similaires dans la précédente comète interstellaire, 2I/Borisov, et dans certaines comètes du Système solaire”.
Pour le professeur, l’idée que 3I/ATLAS puisse être un vaisseau spatial extraterrestre “est tout simplement absurde. Il n’y a rien qui suggère une telle chose, et on pourrait tout aussi bien affirmer que la lune est faite de fromage”, a-t-il déclaré, ironique.
La comète est désormais en train de quitter le Système solaire, selon Larry Denneau, astronome à l’université d’Hawaï et co-chercheur principal pour ATLAS. Sa position la plus proche du Soleil a eu lieu en octobre, et sa proximité la plus grande avec notre Terre “aura lieu dans environ un mois”, a-t-il précisé.
Stéphanie Jaquet et Reuters
