Crise au PLQ | Rizqy se défend d’avoir une « quelconque visée politique »

(Québec) À l’origine de la crise au Parti libéral du Québec (PLQ), Marwah Rizqy justifie son silence sur la place publique et se défend d’avoir une « quelconque visée politique ».
Mis à jour hier à 21 h 35
Dans une première sortie depuis le début de la controverse, la députée suspendue du caucus libéral a écrit un message sur les réseaux sociaux dimanche soir, juste avant le passage du chef Pablo Rodriguez à Tout le monde en parle. Elle l’a fait au moment où M. Rodriguez est ébranlé par le coup de force que veut faire un groupe de militants, une initiative qui a poussé les deux principaux adversaires de M. Rodriguez dans la course à la direction du PLQ, Charles Milliard et Karl Blackburn, à sortir de leur mutisme pour appuyer le chef.
Lisez l’article « Charles Milliard et Karl Blackburn sortent pour appuyer Pablo Rodriguez »
Le PLQ est plongé dans une crise depuis la semaine dernière, après que Mme Rizqy, qui était cheffe parlementaire, a congédié sans avertissement sa directrice de cabinet Geneviève Hinse, une proche de M. Rodriguez. Mme Hinse la poursuit pour 500 000 $.
Je suis plus que consciente que les derniers jours ont placé ma famille politique dans une situation délicate et que les Québécoises, les Québécois, ainsi que toute la communauté journalistique ont plusieurs questions qui demeurent sans réponse.
Marwah Rizqy
« Bien que tout au long de mon parcours politique je ne me sois jamais défilée et que j’ai toujours répondu à toutes les questions avec honnêteté, intégrité et transparence, je ne peux malheureusement le faire dans ce cas-ci. »
Elle soutient que le « dossier qui [la] concerne en est un de ressources humaines ». Et « nos lois ne permettent pas à un employeur de commenter publiquement le dossier d’un ou d’une employé(e) sur la place publique », ajoute-t-elle.
Elle rappelle ne pas être « la source de la médiatisation de cette décision » et qu’elle a « préservé la confidentialité en tout temps ». Elle souligne avoir été « étroitement accompagnée par les ressources humaines de l’Assemblée nationale ».
« Aucun de mes collègues n’a été informé au préalable. C’est là la preuve que, d’aucune façon, je ne poursuivais [une] quelconque visée politique », soutient-elle.
« Le chef du Parti libéral a le privilège de choisir la manière dont il répond et se gouverne dans le cadre de ce dossier ou face à tout autre enjeu relaté dans les médias. Je souligne d’ailleurs que si lui et le nouveau chef de l’Opposition officielle, M. André Fortin, jugent que la décision que j’ai prise, et ce, dans le respect des règles qui nous gouvernent, n’est pas la bonne, ils ont tout le loisir de réembaucher l’ex-directrice de cabinet. »
Des réponses en temps et lieu
Mme Rizqy dit avoir « pleinement confiance aux différents processus qui se mettent présentement en place ». Et c’est dans le cadre de ces « processus » seulement qu’elle entend « apporter des réponses concrètes et documentées aux multiples questions qui se posent ».
« Je comprends que cette posture en déçoive plus d’un(e), mais c’est la seule qui soit raisonnable et juste, dans les circonstances », conclut-elle.
Sur le plateau de Guy A. Lepage, Pablo Rodriguez a une fois de plus déploré que Mme Rizqy ne lui ait offert aucune explication au sujet du congédiement de Mme Hinse. Il a tenté sans succès de lui parler dans les derniers jours. « Elle dit qu’elle ne peut pas en parler publiquement, mais elle peut certainement parler à son chef », a-t-il affirmé.
Dans une lettre écrite par son avocate pour répliquer à une mise en demeure de Mme Hinse, la députée reproche à celle-ci « d’importants manquements en matière d’éthique, notamment en ce qui concerne le respect des normes de l’Assemblée nationale du Québec, des procédures internes et des attentes liées à la fonction qu’elle occupait ». Et « à cela s’ajoutent des actes répétés d’insubordination », selon elle. Mme Hinse conteste cette version.




