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Ousmane Sonko : « C’est le plus grand regret qu’on doit avoir »

Comme l’a rapporté L’Observateur, la 76e session du Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) s’est ouverte hier à Dakar, sous la présidence du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, et la conduite de Fatima Goukouni Weddeye. Une rencontre stratégique, consacrée à l’examen du Plan d’orientation stratégique (POS 2026-2035) et du Plan de services et d’équipements (PSE 2026-2030), deux instruments clés pour l’avenir de l’agence.

Dans un contexte marqué à la fois par les promesses de l’innovation et les fragilités révélées par l’histoire du transport aérien africain, le Comité des ministres de l’Asecna compte se doter d’outils qui permettront de sécuriser la structure. Tel est l’enjeu de taille de cette 76e réunion en session extraordinaire, ouverte le vendredi 21 novembre 2025 à Dakar. Très attendu, le chef du gouvernement sénégalais a célébré, d’emblée, la dimension panafricaine de l’Asecna, symbole d’intégration et de souveraineté institutionnelle. Mais il a également porté une note de regret particulièrement appuyée, faisant écho à l’histoire de l’aviation africaine, comme le souligne également L’Observateur.

Devant les ministres et responsables techniques, le Premier ministre a exprimé une profonde nostalgie pour Air Afrique, compagnie panafricaine disparue en 2002 et qui incarnait, selon lui, une époque d’audace et de coopération réussie entre États africains. « Le plus grand regret qu’on doit avoir quand on examine l’Asecna, c’est la perte de cette compagnie panafricaine qui était Air Afrique », déclare Ousmane Sonko, rappelant que l’agence est née dans le même esprit de mutualisation et de souveraineté partagée.

À ce regret historique s’ajoute une préoccupation plus contemporaine : la situation d’Air Sénégal, en turbulence depuis plusieurs années. Ousmane Sonko n’a pas éludé la crise que traverse la compagnie nationale : « Même Air Sénégal souffre également en ces temps qui courent », souligne le chef du gouvernement, mettant en lumière la fragilité actuelle du transport aérien régional. En liant la disparition d’Air Afrique et les difficultés d’Air Sénégal, le Premier ministre dresse un constat lucide : malgré les acquis de la coopération aéronautique, l’Afrique peine encore à bâtir des compagnies solides capables de rivaliser sur un marché mondialisé et hautement compétitif.

L’Asecna, un modèle à préserver malgré les échecs du transport aérien

Selon L’Observateur, Ousmane Sonko a toutefois insisté sur le contraste entre ces revers et la résilience de l’Asecna, restée debout depuis plus de 65 ans. Il y voit la preuve que la solidarité, la mutualisation et la neutralité technique peuvent garantir la stabilité d’une institution africaine, là où des compagnies aériennes ont sombré sous le poids de divergences nationales ou de modèles économiques fragiles.

« Les évolutions rapides des technologies aéronautiques, des services satellitaires et de l’intelligence artificielle imposent à l’Afrique d’être non seulement utilisatrice, mais aussi productrice d’innovation », souligne Ousmane Sonko. Il poursuit : « L’Asecna doit rester en première ligne pour garantir une navigation aérienne moderne, sûre et souveraine. »

Cette session extraordinaire, marquée par la présentation du Plan d’orientation stratégique (POS 2026-2035) et du Plan de services et d’équipements (PSE 2026-2030), doit, selon lui, permettre d’inscrire l’agence dans une trajectoire d’innovation, de souveraineté technologique et d’excellence opérationnelle.

Auparavant, en rappelant la continuité des travaux engagés lors de la session précédente, tenue le 1er août 2025 à N’Djamena, la présidente du Comité des ministres de l’Asecna a insisté sur l’importance stratégique des deux documents soumis à examen. Fatima Goukouni Weddeye indique : « Le Plan d’orientation stratégique (POS) de la décennie à venir et le Plan de services et d’équipements (PSE) pour les cinq prochaines années. »

Selon elle, leur mise à jour s’impose « avec d’autant plus d’évidence » que l’Asecna évolue désormais dans un environnement « en profondes mutations », où s’entremêlent défis technologiques, contraintes environnementales, impératifs économiques, innovations institutionnelles et enjeux financiers.

« Ces évolutions étroitement liées nous invitent à réviser en profondeur notre vision stratégique, notre modèle économique et nos priorités opérationnelles », souligne Fatima Goukouni Weddeye dans un propos repris par L’Observateur. Elle insiste sur une approche « globale, cohérente et responsable », rappelant que l’exécution du POS et du PSE ne peut réussir sans un plan de financement clair, maîtrisé et transparent.

L’objectif : garantir une mise en œuvre harmonieuse des projets, moderniser les infrastructures, assurer la performance des systèmes et maintenir la qualité du service fourni aux États membres.

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