Réforme du régime syndical: choc frontal entre Magali Picard et Jean Boulet

Choc frontal entre Magali Picard et Jean Boulet. La présidente de la FTQ accuse le gouvernement Legault de verser dans la dictature pour séduire l’électorat conservateur. Elle prédit une grève sociale si le ministre du Travail garde le cap avec sa réforme du régime syndical.
«Soit qu’il est innocent ou qu’il fait l’innocent», a balancé la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) au ministre du Travail, lors d’un passage particulièrement mouvementé en commission parlementaire.
Entourée de nombreux délégués syndicaux, Magali Picard a servi au ministre Boulet une pléthore de reproches vis-à-vis le projet de loi 3, qui vise à rendre une partie de la cotisation syndicale consultative et à obliger la production d’états financiers vérifiés.
CAPTURE D’ÉCRAN ASSEMBLÉE NATIONALE
Accusée par la députée caquiste Valérie Schmaltz de prêter des intentions avec des propos injurieux, Mme Picard a poursuivi sur son élan en qualifiant la réforme du ministre Boulet de «campagne des salissage» antisyndicale, déployée pour «essayer de cacher un bilan catastrophique» de la part du gouvernement.
Séduire l’extrême droite
En mêlée de presse, la présidente de la FTQ est allée encore plus loin. «C’est un geste absolument électoraliste», a pesté la leader syndicale.
Après les immigrants, les médecins, la CAQ s’en prend maintenant aux syndicats, a tonné celle qui après avoir parlé de chaos, craint le risque d’une «grève sociale», devant un gouvernement «plus qu’arrogant».
Elle en a rajouté une couche en faisant référence à la chute drastique du parti de François Legault dans les intentions de vote.
«Ils ne peuvent pas être plus bas. […] Le seul moyen pour ce parti-là de remonter dans les sondages, c’est d’aller chercher le vote des conservateurs au Québec. […] Ils essaient d’aller jouer dans la cour d’Éric Duhaime», a avancé Mme Picard.
«Ils s’en vont vers une droite extrême, a-t-elle continué. On n’est pas loin, je le dis sans même avoir peur: c’est quasiment de la dictature. C’est assez incroyable de dire ça au Québec.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l’émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Pas question de retirer le projet de loi, dit Boulet
N’en déplaise aux syndicats, le ministre Jean Boulet n’a pas l’intention de retirer son projet de réforme du régime syndical.
Bien qu’il se dise prêt à «écouter» les revendications des centrales, qui dénoncent une attaque frontale à leur indépendance et à la démocratie syndicale, M. Boulet tient à donner aux travailleurs la capacité de se prononcer sur l’utilisation des cotisations syndicales.
Le projet de réforme de la CAQ prévoit également que l’argent devant servir à des campagnes publicitaires, à l’adhésion du syndicat à des mouvements sociaux ou à un recours judiciaire soit soumis au vote.
CAPTURE D’ÉCRAN ASSEMBLÉE NATIONALE
Pendant les auditions des autres centrales, dont la CSN, la CSD et la CSQ, le ministre Boulet a fait valoir que son objectif est de «donner une nouvelle légitimité aux syndicats au Québec» grâce à la transparence et la saine gouvernance.
«Ce n’est certainement pas d’affaiblir les syndicats», a-t-il déclaré.
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