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Commerce de détail | Le Vendredi fou devient « novembre fou »

Désormais le moment le plus lucratif de plusieurs détaillants, la période des aubaines entourant le Vendredi fou et le Cyberlundi commence de plus en plus tôt. Et elle favorise la multiplication des arnaques auxquelles se font prendre bon nombre de consommateurs. Si bien que des commerçants les mettent en garde.


Publié hier à
19 h 45

Le Vendredi fou dure assurément… plus d’une journée. « Ce qui est très lucratif pour nous, ce sont les journées avant le Black Friday. Les offres commencent de plus en plus à l’avance », affirme Laurence Gamache, directrice du marketing de Lambert, entreprise connue pour ses sacs en cuir végan.

Le détaillant montréalais a commencé à afficher ses aubaines une semaine avant le 28 novembre, moment du Vendredi fou cette année. Et il n’est pas le seul. Si bien que d’ici les prochaines années, cette fameuse journée, qui a commencé aux États-Unis, pourrait finalement durer un mois. Des rabais pouvant aller jusqu’à 50 %, la livraison gratuite, des offres pré-Vendredi fou de 20 %, achetez un article et obtenez un deuxième article à moitié prix. Voilà autant de messages affichés au cours de la dernière semaine sur les différents sites de détaillants d’ici comme Aldo, Garage, l’Aubainerie, La Vie en rose et Le Château. Les infolettres promotionnelles ont également commencé depuis belle lurette à atterrir dans les boîtes de courriels des consommateurs.

« Nous sommes en pré-Vendredi fou depuis trois semaines dans tous les départements », mentionne Jean-Frédéric Pépin, président et chef de la direction de l’Aubainerie.

Laurence Gamache assure que la frénésie du magasinage a commencé dès le lendemain de la collecte de bonbons. « Je l’ai sentie dès le 1er novembre. Ça a été drastique. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le Vendredi fou est commencé depuis des semaines au Centre Eaton.

« Il y en a qui commencent [à offrir des rabais] au mois d’octobre, avant l’Halloween, ajoute-t-elle. C’est de plus en plus tôt. Cette année, chez Lambert, on est trois jours plus tôt que l’année dernière. On regarde vraiment les tendances. Si ça continue d’être plus tôt, l’année prochaine, on va être plus tôt pour être concurrentiel. Peut-être que dans cinq ans, ça va être rendu un mois de novembre Black Friday. »

Certains détaillants comme La Vie en rose se préparent deux à trois mois à l’avance, confirme son grand patron François Roberge.

Pour les magasins, le Black Friday est rendu plus gros, plus grand que le Boxing Day. 

François Roberge, PDG de La Vie en rose

« L’ambiance de Noël, c’est parti », lançait à la mi-novembre Andrew Lutfy, le grand patron des magasins Garage et Dynamite, rencontré à l’occasion d’un évènement réunissant plusieurs détaillants québécois.

Les consommateurs attendent les rabais

Au Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), le président-directeur général, Damien Silès, n’est pas loin de parler d’un « novembre fou », par comparaison au Vendredi fou. Selon le Baromètre CQCD publié en octobre, près de 44 % des gens interrogés prévoyaient faire leurs achats des Fêtes en novembre cette année – une baisse toutefois avec l’an dernier où la proportion s’élevait à 49 % – contre 35 % qui avaient l’intention de magasiner en décembre.

On est vraiment dans une tendance où les gens commencent à acheter plus tôt.

Damien Silès PDG du Conseil québécois du commerce de détail

Puis selon un sondage du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), réalisé par Léger, 85 % des consommateurs au pays attendent les ventes avant de commencer à acheter leurs cadeaux de Noël. Voilà ce qui pourrait expliquer pourquoi les détaillants commencent plus tôt à faire des offres alléchantes.

D’autre part, le 26 décembre, les soldes du lendemain de Noël aussi connus sous le nom de Boxing Day, s’est fait damer le pion par le Vendredi fou puisque 84 % des Canadiens affirment qu’il s’agit désormais de leur plus importante journée de magasinage.

Attention aux fraudes

Par ailleurs, cette période intense d’achats favorise également la multiplication des arnaques. Messages textes frauduleux invitant les consommateurs à divulguer leurs renseignements personnels pour retrouver un colis soi-disant perdu, offres trop alléchantes pour être vraies et faux sites internet de commerçants sont autant de moyens utilisés pour berner les gens. Si bien que les détaillants mettent en garde leurs clients.

Même le géant Amazon a inscrit sur son site, à l’intention des consommateurs, des moyens pour reconnaître les messages textes frauduleux. « Apprenez à reconnaître les messages textes suspects et à protéger vos renseignements personnels », peut-on lire. On invite également les gens à signaler une arnaque.

Du côté de La Vie en rose, on rappelle aux consommateurs d’être à l’affût des faux sites. « On a eu de gros problèmes il y a deux ans, raconte François Roberge. Des gens qui étaient en Asie copiaient notre site. On recevait plein de plaintes au service à la clientèle de la part de gens qui disaient avoir été floués. Mais ce qui était attirant, c’est que mon stock était à 90 % de rabais. Moi, je ne fais jamais ça », prévient-il.

« C’est souvent l’appât du gain de vouloir trouver un deal extraordinaire qui fait en sorte que les gens embarquent là-dedans. »

Appel à tous

Les rabais du Vendredi fou ne sont plus aussi alléchants que par le passé, prétendent certains. Qu’en pensez-vous ? Êtes-vous tombé sur le rabais de l’année ? Ou sur une promotion ridicule ? Les témoignages les plus pertinents seront publiés.


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