Paccar se tourne vers le Canada pour déjouer Trump

Face à une menace tarifaire venue de Washington, l’usine de Paccar à Sainte-Thérèse décide de prendre les devants en livrant son premier Model 567 de Peterbilt, assemblé à Sainte-Thérèse. Un camion canadien pour des clients canadiens.
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«Ce camion ramasse les déchets de nos clients à Montréal, comme des usines ou des sites de construction», explique Danny Ardellini, PDG de l’entreprise ontarienne Environmental 360 Solutions, premier acheteur du camion fabriqué ici.
«C’est fantastique que PACCAR ait fait ça. Maintenant, au lieu d’acheter nos camions en Pennsylvanie ou ailleurs aux États-Unis, on peut le faire ici même. L’an prochain, on prévoit en commander 20!» ajoute le PDG.
Danny Ardellini, PDG de l’entreprise ontarienne Environmental 360 Solutions, recevant les clés de son camion des mains du directeur de l’usine de Sainte-Thérèse, Steve Anctil.
Photo fournie par ENVIRONMENTAL 360 SOLUTIONS
Washington a récemment évoqué des taxes de 25% sur des véhicules produits au Canada et au Mexique. Si une telle mesure se confirmait – on parle du 1er novembre –, elle frapperait directement les exportations et forcerait des usines à adapter leurs gammes.
C’est pourquoi l’usine québécoise a dû se «revirer sur un dix cennes». Jusque-là concentrée sur des modèles moyens, elle produit désormais des lourds comme le Model 567 pour servir le marché national.
Jusqu’à tout récemment, la quasi-totalité des modèles Kenworth et Peterbilt assemblés à Sainte-Thérèse était exportée aux États-Unis.
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Enfin des bonnes nouvelles
Pour Danny Ardellini, le côté patriotique du geste a son importance. «Canada first! Même s’il faut le payer un peu plus cher parfois, c’est beaucoup mieux d’encourager le Canada et de réduire notre dépendance envers les États-Unis, dit-il. Plus nous pouvons acheter canadien, mieux c’est pour nous.»
Face au risque tarifaire, l’usine de Sainte-Thérèse a récemment accéléré sa transformation.
«Notre stratégie de fabrication flexible nous permet de construire localement dans les marchés où les camions sont vendus», a expliqué Tina Albert, directrice générale adjointe des opérations chez Peterbilt, dans un communiqué.
«Nous élargissons la production pour inclure désormais les Model 567 et d’autres véhicules lourds, y compris des versions électriques à l’avenir.»
Pour les employés de Sainte-Thérèse, voilà enfin de bonnes nouvelles.
Paccar, dont le siège social se situe à Bellevue, dans l’État de Washington, a effectué plusieurs mises à pied dans son usine de Sainte-Thérèse récemment, notamment 250 employés en décembre 2024, à la suite de la fermeture du quart de soir, et 175 autres employés effectifs depuis août 2025. Ces décisions sont dues à une baisse des ventes de camions.
«Ce camion-là est une conséquence de la guerre commerciale aux États-Unis. On doit maintenant faire des modèles qu’on ne faisait pas avant», résume une source chez Peterbilt qui s’est confiée au Journal.




