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«Il y a urgence d’agir», lance Dubé aux médecins en leur tendant une ultime offre

Le gouvernement a soumis mercredi matin une proposition « finale » aux médecins, sur lesquels pèse la menace d’une loi spéciale pour contrer les moyens de pression. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a cependant rejeté l’offre.

« Ce matin, on a vraiment été estomaqués de constater qu’il n’y avait rien de nouveau dans l’offre. C’est quatre fois la même chose », a affirmé le Dr Vincent Oliva, président de la FMSQ, en point de presse mercredi en fin de journée. Il réclame donc le recours à un arbitre indépendant, dont les recommandations ne seraient pas contraignantes pour les deux parties.

La quatrième proposition de Québec est toutefois « globale et finale », peut-on lire dans les documents soumis aux médecins et consultés par Le Devoir.

Selon Lucien Bouchard, négociateur pour la FMSQ, cet ultimatum équivaut à une « déclaration de guerre ». « C’est très rare que les gouvernements emploient l’expression “finale” quand ils font une proposition », a-t-il soulevé.

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), qui n’a pas encore donné de réponse, dispose de moins de 24 heures — soit jusqu’à jeudi 9 h — pour se prononcer.

Il y a « urgence d’agir », a dit le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’une brève déclaration, plus tôt mercredi. Il était en compagnie de la présidente du Conseil du Trésor, France-Élaine Duranceau. « Non seulement il y a toute la question des étudiants, des moyens de pression qui ont été mis et qui ont un impact terrible sur leur session. […] Mais je pense que les Québécois malheureusement, ils sont tannés d’attendre », a-t-il ajouté.

Le dépôt de cette offre aux médecins sur leur rémunération fait suite à l’échec du processus de médiation avec les spécialistes et les omnipraticiens, qui avait repris le 14 octobre après une pause.

Pendant ce temps, les médecins poursuivent leurs moyens de pression en boycottant leurs activités d’enseignement. Une décision qui, depuis lundi, a un effet irrévocable sur l’entrée sur le marché du travail des nouvelles cohortes cette année, ont indiqué les facultés de médecine.

Si sa demande d’arbitrage était acceptée, la FMSQ suspendrait toutefois ses moyens de pression, a soutenu le Dr Oliva. « L’idée, c’est de ne pas mettre de l’huile sur le feu et d’essayer de trouver des dénouements. »

Ajout de ressources et la rémunération des patrons liée à la performance

De prime abord, le ministre n’a pas voulu dire ce que cette nouvelle offre contenait, mais les médias ont fini par en découvrir la teneur.

Ainsi, Québec promet aux médecinsde nouvelles ressources à hauteur de 100 millions de dollars par an pour les chirurgies et de 50 millions par an dans les groupes de médecine familiale (GMF), selon des renseignements d’abord obtenus par Radio-Canada et depuis confirmés par Le Devoir.

Dans les GMF, cela se traduirait par l’ajout d’infirmières et de travailleurs sociaux. Les mesures en chirurgie visent quant à elle à « augmenter la disponibilité » des blocs opératoires.

Les fédérations médicales, soit celle des omnipraticiens et celle des spécialistes, souhaitent que Québec retire le projet de loi 106 qui prévoit qu’une partie de leur rémunération soit assortie à des cibles de performance. Or, elles font aussi valoir qu’elles manquent de ressources pour atteindre d’éventuelles cibles.

C’est à cette objection que Québec entend répondre avec cette enveloppe de 150 millions de dollars par an. La nouvelle offre prévoit en outre que les cibles imposées ne soient pas modifiées pour une période de deux ans.

Dans la proposition, il est également question de lier la rémunération des présidents-directeurs généraux (p.-d.g.) des établissements et des vice-présidents de Santé Québec à des indicateurs de performance. C’est de la « poudre aux yeux », a toutefois rétorqué le président de la FMSQ à ce sujet. « Je pense que le fait de donner des cibles aux gens et les punir n’est pas une bonne idée pour personne. »

La FMOQ « analyse » la proposition

Mercredi, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a réagi en reprochant au gouvernement de cesser de négocier en imposant une offre finale.

« Avant de nous prononcer publiquement, nous devons prendre le temps nécessaire pour analyser et évaluer la proposition que la CAQ souhaite imposer », a-t-elle aussi déclaré.

Québec et les médecins doivent conclure un accord pour renouveler leur contrat de travail échu depuis deux ans.

Avec La Presse canadienne

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