Félix Auger-Aliassime remporte le duel québécois contre son ami Gabriel Diallo: «Je ne pense pas avoir déjà été aussi nerveux avant un match»

Peu après avoir remporté son troisième titre de la saison à Bruxelles, dimanche, Félix Auger-Aliassime disait ne pas trop faire de cas à l’idée d’affronter son bon ami Gabriel Diallo dès le premier tour, à Bâle, pour la première fois de leur carrière.
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Il semble que Félix était plus nerveux qu’il ne voulait le laisser transparaître avant ce premier duel 100% québécois. En fait, Félix n’a probablement «jamais été aussi nerveux avec un match», a-t-il déclaré sur le court, mardi, après sa victoire de 6-2 et 7-5 contre Diallo.
«C’était bizarre, c’était difficile de jouer contre un si bon ami, a soulevé Auger-Aliassime. J’essayais de chasser les nerfs, mais… […] Il n’y a rien de bon à jouer un match comme ça.»
Ces nerfs omniprésents, on les a d’ailleurs sentis dans l’entame de la rencontre. Tout roule pour «FAA» dernièrement, mais rien n’a fonctionné pour lui dans les six premiers points contre Diallo, 41e au monde.
Auger-Aliassime, cinquième tête de série en Suisse et 12e mondial, s’est toutefois vite ressaisi, contre ce rival d’un jour qu’il connaît si bien. Il a brisé dès le jeu suivant, pour se procurer une avance de 3-1.
Une guerre de nerfs
Les deux joueurs se connaissent comme le fond de leur poche. Adolescent, Diallo, d’un an le cadet d’Auger-Aliassime, est allé vivre à Québec. Il s’est entraîné avec Sam Aliassime, le papa de Félix. Il a d’ailleurs résidé chez lui.
«FAA», 25 ans, savait donc quelles étaient les forces de son adversaire, mais aussi quelles étaient ses faiblesses. La deuxième balle de Diallo n’est pas optimale dernièrement, et ses montées au filet sont parfois inconstantes.
Auger-Aliassime a tiré profit de ces deux aspects du jeu pour empocher la première manche facile.
Mais si Félix se disait très nerveux à l’idée d’affronter Gabriel, on peut croire que l’inverse est aussi vrai.
Autant Diallo souhaitait la victoire, autant on peut imaginer qu’il ne voulait pas être celui qui allait nuire à «FAA» dans sa quête d’une seconde participation au Masters de fin de saison…
Et dès le début de la deuxième manche, le Montréalais, champion de ce tournoi ATP 500 en 2022 et en 2023, s’est embourbé.
Il a commis deux doubles fautes et deux fautes directes pour offrir le bris d’entrée de jeu au récent demi-finaliste de l’US Open.
Mais ce qui s’annonçait depuis quelques jeux comme une victoire facile de Félix s’est transformé en ce que ce match était réellement: une guerre de nerfs.
Des compliments et des regrets
Auger-Aliassime a lui aussi cédé son service au jeu suivant, puis il a été incapable de briser Diallo à 2-2, malgré quatre balles de bris.
C’est finalement le géant de 6 pi et 8 po qui a eu la première occasion de saisir le set, quand il s’est offert deux balles de manches à 5-4.
«Ce qui est incroyable, avec sa grandeur, c’est qu’il bouge bien, a analysé Auger-Aliassime. Il a de très bons coups en fin de terrain. Je pensais que je retournais bien… On s’est déjà entraînés ensemble, mais c’est différent dans un vrai match.»
«C’est tout un joueur!»
Félix a toutefois tenu bon. Il a brisé Gabriel pour mener 6-5, puis il a obtenu son billet pour le deuxième tour, où il affrontera le vétéran Croate Marin Cilic, 89e au monde, mercredi.
Auger-Aliassime et Diallo ont échangé une accolade et des sourires au filet, puis se sont dit quelques mots à l’oreille.
Le perdant a ajouté une petite tape sur la cuisse du vainqueur, qui était assis sur sa chaise en attendant l’entrevue d’après-match, au moment de quitter le court.
«On passe l’année à s’envoyer des messages, à s’encourager dans les bons moments comme dans les moments difficiles, a raconté Félix. J’étais tellement heureux quand il a gagné son premier titre [à Bois-le-Duc, en juin].»
«C’est génial de l’affronter sur l’ATP, mais maintenant, il a perdu», a regretté le Québécois.




