“La Ligue des champions c’est comme une drogue”: le début de saison de Brest, la parenthèse LDC… les confidences d’Hugo Magnetti

Il restera à jamais le premier buteur de l’histoire du Stade Brestois en Ligue des champions. Alors que le club breton retrouve son bourreau le PSG ce samedi au stade Francis-Le Blé, huit mois après s’être fait éliminer par le futur champion d’Europe, le milieu de terrain breton Hugo Magnetti se confie à RMC Sport.
Hugo Magnetti, est-ce que cette réception de PSG champion d’Europe ne serait pas un peu le retour de la Ligue des champions pour Brest? On peut demander à la sono de mettre la musique?
Oui (rires)! On peut se mettre dans la tête que c’est un petit match de Champions League c’est vrai. C’était il n’y a pas si longtemps, on ne l’oublie pas. Pour la musique, on aurait rêvé, c’est sûr, de l’entendre à Le Blé mais non on va rester humble. Cette saison pour nous, c’est la Ligue 1 et c’est tout.
En février dernier, Paris vous éliminait durement en barrages (10-0 sur les matchs aller et retour) et mettait fin à votre incroyable parcours. Ça a été dur à vivre?
Très compliqué! Déjà, dès le tirage au sort, on voulait Benfica. Paris, on les joue tous les jours et en plus on les prend au mauvais moment quand ils deviennent un vrai rouleau compresseur. Ils ont déclenché contre nous une furie qui ne s’est pas arrêté sur cette compétition. Ça a vraiment été compliqué surtout au retour (défaite 7-0 au Parc). Quand on a tiré le PSG on a tous été déçus. Au-delà de Benfica, on voulait une saveur européenne. Aller au Portugal, les supporters auraient fait le déplacement de leur vie! Le PSG, on les avait joué 10 jours avant en championnat. Ce n’est pas qu’on était moins motivé mais… On est tombé sur la meilleure équipe du monde à ce moment-là. On ne pouvait pas faire grand-chose.
Est-ce que c’est moins dur de se dire que vous êtes tombés contre le futur champion d’Europe?
Oui ça fait moins mal. Ça fait mieux avaler la pilule surtout quand on a vu leur parcours. Liverpool, Arsenal, le 5-0 en finale… On s’est dit “wow” ils sont très au-dessus de tout le monde en fait.
Quel souvenir le plus fort gardez-vous de cette campagne folle en Ligue des champions?
Forcément sur un plan personnel, c’est mon but (il marque le premier but de la victoire 2-1 face au Sturm Graz lors de la 1ère journée)! C’est exceptionnel pour un joueur de marquer en Champions League! Après, collectivement, c’est toutes les émotions vécues ensemble avec le groupe et tout ce qu’on a fait vivre au peuple brestois lors des déplacements notamment. C’était beau !
On a le sentiment que la redescente à l’intersaison a été dure ce qui expliquerait votre début de saison difficile…
Oui c’était un peu comme une gueule de bois. Ça a été une période compliquée à vivre. Il y a eu les départs de certains joueurs. On était une famille. On avait tout vécu ensemble. Et puis il fallait digérer toutes les émotions qu’on a vécu et ce n’est pas simple. On a mis du temps mais la page est tournée. On va de l’avant et je pense qu’on est sur la bonne voie (deux victoires deux nuls, série en cours).
Cette Ligue des champions était finalement une parenthèse enchantée? Brest a retrouvé son rang?
Oui et non car l’an dernier, à quatre journées de la fin, on n’est pas si loin des places européennes. Dans une Ligue 1 à 18, on peut se dire pourquoi pas. Il y a des coups à jouer. Malheureusement, on s’est un peu sabordé. L’année dernière, je ne le prends pas comme une parenthèse enchantée. Bien sûr qu’on ne va pas faire la Ligue des champions tous les ans mais l’Europe ou être dans le top 10 pourquoi pas.
La Ligue des champions, vous pensez y regoûter un jour?
J’espère! J’espère que je la rejouerais un jour car franchement c’est comme une drogue. Je souhaite à tout le monde de la jouer un jour. On a envie d’y retourner. C’est plus fort que nous. C’était addictif ces matchs en semaine. Ce qui est sûr, c’est que je suis ambitieux et que je travaillerai pour la rejouer.
Brest était sous les projecteurs la saison dernière. Vous êtes beaucoup moins médiatisé désormais. Est-ce que c’est dur à encaisser?
Non c’est normal ! C’est le jeu. Quand on est en haut, on parle de nous et quand on retourne dans le rang on nous oublie un peu. C’est comme ça, on l’accepte. L’objectif c’est de repartir en haut pour refaire parler de nous.
Battre le champion d’Europe serait une bonne façon d’attirer à nouveau les lumières. Mais Paris qui vient de coller un 7-2 à Leverkusen ça ne fait pas un peu peur?
C’est sûr qu’en mettre sept à l’extérieur comme ça en Ligue des champions c’est très très costaud. Peur ? Non on ne peut pas avoir peur. On est conscient de la très grosse équipe qu’on va jouer. Il va falloir faire un très gros match pour les battre. Ça doit nous animer pour se surpasser. On ne le voit pas comme un match bonus même si on ne va pas faire les hypocrites, ce n’est pas un match de Ligue 1 comme un autre mais on doit essayer de faire comme tel.




